Journal de l'année Édition 1987 1987Éd. 1987

Devenu le patron technique de la formation soviétique, l'ancien champion du monde de sabre Nazlinov insuffle à ses troupes un nouvel état d'esprit qui leur permet de gagner la Coupe des nations devant l'Italie et l'Allemagne de l'Ouest. La France suit, à la tête d'un second peloton, où apparaissent pour la première fois le Canada, l'Espagne et les Pays-Bas. De son côté, Cuba, après une longue éclipse, effectue un retour intéressant, toutefois sans lendemain, puisque ses dirigeants ont décidé de boycotter les jeux Olympiques de Séoul, sans se soucier de l'avenir sportif de leurs représentants.

Championnats de France

Fleuret masculin
(Paris – Coubertin, 14-15 juin)
Finale : Conscience b. Omnès, 10-7.

Fleuret féminin
(Paris – Coubertin, 31 mai-1er juin)
Finale : Modaine b. Meygret, 8-5.

Épée (Paris – Coubertin, 31 mai-1er juin)
Finale : Lenglet b. Henry, 12-11.

Sabre (Toulouse, 7-8 juin)
Finale : Granger-Veyron b. Leclerc, 12-10

Championnats du monde
(Sofia, 25 juillet-4 août)

Fleuret masculin
Finale ind. : Borella (It.) b. Diaz (Cuba), 10-5.
Par équipes : Italie b. RFA, 9 v. à 4.

Fleuret féminin
Finale ind. : Fichtel (RFA) b. Bau (RFA), 8-3.
Par équipes : URSS b. Italie, 9 v. à 3.

Épée
Finale ind. : Riboud (F) b. Bodoczi (R), 10-5.

Par équipes : RFA b. URSS, 6 v. à 6, 62 touches à 71.
Sabre
Finale ind. : Mindirgassov (URSS) b. Bujdoso (H), 10-7.
Par équipes : URSS b. Pologne, 9 v. à 4.

Challenge Martini
(Paris-Coubertin, 26 janvier)

Fleuret : Omnès (F) b. Numa (It.), 10-3.

Challenge Rommel
(Paris-Coubertin, 16 mars)

Fleuret : Cervi (It.) b. Hatoel (Isr.), 11-9.

Challenge Monal
(Paris-Coubertin, 23 février)

Épée : Boisse (F) b. Mazzoni (It.), 10-7.

Masters à l'épée
(Tauberbischofsheim, 8-9 novembre)

Demi-finales : Schmitt (RFA) b. Srecki (F), 5-6, 6-5, 5-4.

Mazzoni (It.) b. Kolczonay (H), 5-4, 5-3.

Troisième place : Kolczonay (H) b. Srecki (F), 5-1, 2-5, 5-4.

Finale : Schmitt (RFA) b. Mazzoni (It.), 5-4, 5-4.

Football

Le sacre de Maradona

La rencontre était commencée depuis 84 minutes, le score était de 2 partout. Contre le cours du jeu, les Allemands venaient d'égaliser par leur douzième homme Voeller. Les équipes s'observaient en attendant les prolongations, lorsque Diego Maradona, jusqu'à présent fort discret, effectuait une longue ouverture vers Burruchaga, lequel prenait à revers la défense adverse et, après 40 mètres de course, ne laissait aucune chance à Harald Schumacher. Une fois encore, le petit prodige argentin, grâce à un coup de patte magique, sortait sa formation d'un mauvais pas, comme il l'avait déjà fait en quart de finale, devant l'Angleterre, lorsqu'il avait marqué le but décisif à l'aide de son poing. Le football sud-américain était resté maître chez lui, et Maradona, à 25 ans, enfin sacré meilleur joueur de la planète.

La tactique

À 132 reprises, les gardiens sont allés chercher le ballon au fond de leur filet, contre 146 fois en Espagne pour le même nombre de rencontres (52). La meilleure attaque a été celle de l'Argentine qui n'a pourtant marqué que 2 buts par match, soit 14 au total, tandis que l'Anglais Lineker terminait en tête des réalisateurs avec 6 buts, mais loin du record (13), toujours détenu par Just Fontaine. Ces chiffres, en régression par rapport à ceux des précédentes Coupes du monde, montrent à quel point la compétition a été défensive. En effet, la presque totalité des équipes a évolué en 4-4-2 et même parfois en 5-3-1, comme la Bulgarie. Désormais, les ailiers sont remplacés par les arrières latéraux qui montent et centrent pour les 2 avants de pointe restés à l'affût dans la surface de réparation adverse. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que le Brésilien Josimar et le Français Amoros aient été parmi les individualités les plus remarquées.

Le bilan des 24 équipes

algérie. Les Algériens n'ont pas confirmé au Mexique leur Mundial espagnol. Perturbés par des problèmes internes opposant les joueurs aux entraîneurs, les représentants du Maghreb ont fini derniers de leur groupe.

angleterre. C'est en jouant une demi-heure en 3 matches que l'Angleterre a assuré sa qualification, grâce à un hat-trick de Lineker face à la Pologne. Autre paradoxe, c'est sans ses footballeurs « italiens », Hateley – dépassé et Wilkins expulsé –, qu'elle est parvenue en quart de finale contre l'Argentine, rencontre au cours de laquelle Diego Maradona ouvrit le score à l'aide de son poing. Et même si l'Argentin déclara que le but avait été inscrit en partie par la main de Dieu, en partie avec sa tête, les Anglais eurent raison de se plaindre de la faiblesse de l'arbitrage du Tunisien Bennaceur.