Eurêka !

Le 1^er septembre, l'épave la plus célèbre du monde, celle du Titanic, est identifiée.

Elle gît, fracassée, mais non corrodée, à 4 400 m de profondeur, dans un site qui reste secret, mais qui se trouve à 900 km au sud de Terre-Neuve.

Pour retrouver le paquebot, qui coula en 1912 avec 1 500 personnes à son bord, des sociétés françaises ont utilisé l'engin SAR, normalement destiné à l'exploration des bancs de nodules polymétalliques dans les grandes profondeurs. Bientôt, une équipe américaine est venue apporter son concours avec ses appareils Argo et Argus.

L'épave a été repérée grâce aux 1 200 photographies prises par les Américains dans une zone de 400 km². Le repêchage des trésors transportés par le navire pourrait être envisagé. Tout dépend maintenant des capacités dont feront preuve les robots submersibles qui viennent d'être construits pour opérer dans les grands fonds.

Violences en Albion

Du 9 au 11 septembre, à Birmingham, dans le quartier de Hamsworth, peuplé d'immigrés jamaïcains et pakistanais, deux nuits d'émeutes, que rien ne laissait prévoir, se sont succédé.

À l'origine, une altercation avec un policier donne aux jeunes l'occasion de piller et de dévaster les boutiques et de tout casser dans les environs. Noirs et Blancs confondus ont mis le feu aux voitures, rappelant ainsi les événements de Brixton de 1981. La police est alors prise au dépourvu, mais ce sont peut-être ses trop fréquentes interventions et ses contrôles très stricts qui, avec le chômage, la pauvreté et la drogue, peuvent expliquer l'explosion.

Le 28, à Brixton, une bavure policière provoque encore d'autres violences. À Toxteth, quartier antillais de Liverpool, les troubles qui ont éclaté dans la nuit du 1^er au 2 octobre se calment sur l'intervention de deux prélats. Le 6, à Tottenham, faubourg de Londres, une émeute plus grave entraîne la mort d'un policier. Le 30 septembre, lors du congrès travailliste, les représentants de couleur demandent à s'organiser en sections particulières, ce qui leur est refusé. Le 8 octobre, les débats du congrès conservateur portent notamment sur la question de l'armement de la police.

Mexico : la terre a peur

Le tremblement de terre du 19 septembre a atteint une magnitude de 8,2 et celui du 20 une magnitude de 7,8 : une impression d'anéantissement s'impose. Pourtant, des quartiers entiers de la mégapole apparaissent intacts. Bureaux, écoles, hôpitaux et, en général, établissements publics à nombreux étages et de construction assez récente sont les plus éprouvés, parfois complètement effondrés.

Sur le moment, la ville manque d'eau et d'électricité et la catastrophe met en chômage momentané un bon nombre de personnes. Les secours sont assurés en partie par des équipes étrangères, et notamment par la France, qui fait des efforts massifs, avec plusieurs groupes de médecins et quelque 350 secouristes professionnels. Les autorités souhaitent en finir rapidement avec la recherche des personnes enfouies dans les décombres. 1 500 personnes sont extraites vivantes en un peu plus d'une semaine. Des personnalités étrangères sont venues : Nancy Reagan, Felipe Gonzalez. Quant aux Mexicains, l'écrivain Octavio Paz célèbre leur courage et oppose leurs vertus à la lenteur ou l'incompétence des instances étatiques. Les sans-logement envahissent parcs et places, mais la circulation est bientôt rétablie. Un mois plus tard, une enquête privée estime le nombre des morts à 35 000, beaucoup plus que ne l'admettent les autorités, qui ne s'accordent pas entre elles sur ce sujet.

Emballage Christo

Christo Javacheff, d'origine bulgare et de nationalité américaine, signe ses œuvres du seul nom de Christo. D'abord artiste peintre (il a étudié à l'académie des Beaux-Arts de Sofia), il trouve un style original – les emballages d'objets – lorsqu'il s'établit à Paris en 1958. À New York, où il s'installe ensuite, il s'enhardit et applique son principe aux sujets les plus inattendus : arbres, monuments divers, voire paysages entiers.

En 1966, à Eindhoven, il réalise l'Air Package et le Wrapped Tree, puis le 42390 Cubic Feet Package à Minneapolis. En 1968, à Spolète, il emballe une tour médiévale ; à Berne, le musée ; à Cassel, il enferme 5 600 m³ d'air sous légère pression dans un gigantesque sac de tissu.

En 1969, à Sydney, il passe encore à une plus grande échelle, en emballant dans 304 000 m² de tissu un morceau entier de la côte de la Little Bay. En même temps, il édifie ici ou là des « mastabas » de barils vides. En 1972, il suspend son Valley Curtain, rideau barrant totalement une vallée du Colorado. En 1976, en Californie, il déroule, toujours en tissu, une clôture de 5 m de haut sur 40 km de long, qu'il intitule Running Fence.

À Paris, l'emballage du Pont-Neuf surprend les passants, heureux d'apprendre bientôt que l'argent des contribuables n'a pas participé à la confection de cette œuvre d'art.

Axel Springer

Axel Springer, maître d'un empire dans la presse ouest-allemande, est mort à Berlin-Ouest le 22 septembre, à l'âge de 73 ans. Il n'a pas laissé de successeur désigné.

Après avoir débuté chez son père dans l'imprimerie et le journalisme, Axel Springer s'était lancé, avec d'autres pionniers, dans la reconstruction de la presse allemande au lendemain de la chute du nazisme, orientant celle-ci à la fois vers le sensationnel et vers la promotion des idées d'unité nationale, de réconciliation sociale et d'économie de marché, contre les désordres attribués à la gauche et à la jeunesse indisciplinée. Il avait opté résolument en faveur du journal distrayant, esquivant les débats en profondeur, comme les analyses détaillées des événements politiques ou sociaux.

Aujourd'hui, son journal, Bild Zeitung, est le quotidien le mieux vendu en Europe, avec 5 millions d'exemplaires ; le groupe Springer occupe 11 000 personnes, dont 1 400 journalistes, et publie 18 périodiques.

Sec été

Dans le Midi, et le Midi atlantique surtout, le mois de septembre est particulièrement sec cette année.

Les campagnes sont inquiètes. Au mois d'août, l'absence d'humidité n'était pas alarmante : la dessiccation des sols est assez commune à cette époque dans le Sud-Ouest ; mais, par endroits, il n'est pas tombé une seule goutte d'eau depuis le mois de juin. À Lourdes, le débit de la source de la grotte est réduit dans des proportions jamais atteintes. Les stations météorologiques de Clermont-Ferrand et de Limoges jugent le déficit de pluie comme un record plus que séculaire et expliquent partiellement le phénomène par la présence prolongée d'un anticyclone.

Malgré de coûteux arrosages, certaines récoltes sont perdues (colza, tournesol). Le jaunissement des prés oblige les éleveurs à faire prématurément appel aux réserves de fourrage. Dans ces régions, les conditions climatiques se révèlent globalement plus dures qu'en 1976. Dès la fin du mois, le Lot est le premier département à être déclaré sinistré ; 24 autres suivront. Le 2 octobre, le ministre de l'Agriculture déclare qu'il n'y aura pas d'impôt sécheresse malgré la distribution d'une aide non négligeable. La vigne, elle, apprécie l'ensoleillement exceptionnel. L'année est bonne pour le vin de Bordeaux, la quantité s'ajoutant souvent à la qualité.