La plupart d'entre eux se réclament du marxisme, comme la Ligue démocratique, le Parti pour l'indépendance et le travail et l'Union démocratique populaire, enregistrés respectivement comme les huitième, neuvième et dixième partis. Cette atomisation de l'opposition profite évidemment au parti socialiste (gouvernemental).

Subversion

Le Parti démocratique (PDS) de Me Abdoulaye Wade, qui constitue la seule force d'opposition organisée, traverse une période de graves difficultés. Certains de ses élus se rallient à la majorité gouvernementale.

D'autres contestent l'autorité de Me A. Wade. Celui-ci reste cinq mois en Europe, entreprenant une véritable campagne d'explications en France et en Allemagne de l'Ouest, et beaucoup de ses partisans pensent, jusqu'à son retour à Dakar, qu'il a choisi l'exil.

La police interpelle en septembre 1981 une quinzaine de membres du PDS, et, en octobre, sept militants sont inculpés de subversion. A. Wade parle de « machination policière », dénonce la « répression », mais ses outrances verbales le rendent difficilement crédible et il apparaît que le PDS entre dans une phase de véritable déclin.

Extradé en janvier 1982 du Niger, où il avait été arrêté au retour d'un voyage à Tripoli, le chef religieux Khalifa Niasse, dénommé le « marabout de Kaolack », champion d'un islam intransigeant et xénophobe, est remis en liberté en avril, puis arrêté de nouveau en mai, à la suite d'un incident mineur provoqué à l'occasion de la visite officielle du président Mitterrand à Dakar.

En politique extérieure, les rapports avec la France continuent de jouer un rôle de premier plan. Le ministre de la Coopération, Jean-Pierre Cot, est à Dakar en août 1981, Abdou Diouf à Paris en septembre et en novembre. Mgr Lustiger, archevêque de Paris, se rend à Dakar en décembre, précédant Guy Penne, conseiller à l'Élysée pour les questions africaines et malgaches, qui y séjourne en janvier 1982, et François Mitterrand, qui y est reçu en mai.

Difficultés

L'aide française s'accroît en faveur d'un pays qui traverse de sérieuses difficultés économiques : chute de la production d'arachide de 800 000 t à 75 000 t (Journal de l'année 1980-81) ; dette extérieure de 35 milliards de F CFA.

Le Sénégal a accueilli en février 1982 la conférence de l'Interafricaine socialiste, qui regroupe dix partis se réclamant du socialisme démocratique et dont le leader est l'ancien président Senghor. Le même mois, les dirigeants sénégalais — qui, depuis novembre 1975, refusaient de reconnaître l'Angola, accusé de servir de base à la subversion soviéto-cubaine — nouent des relations diplomatiques avec Luanda.

Le Sénégal envoie plusieurs centaines de soldats au Tchad, qui participent à la force interafricaine de maintien de la paix de l'OUA. Pourtant, Abdou Diouf est l'un des 19 chefs d'État membres qui condamnent la reconnaissance de la République sahraouie par l'organisation panafricaine. Une délégation officielle du Front Polisario est d'ailleurs refoulée de Dakar, en mars 1982.

L'événement de l'année reste, sur le plan extérieur, la création de la Sénégambie, conséquence de l'intervention militaire sénégalaise à Banjul en août 1981.

Seychelles

Victoria. 60 000. 154. 2,7 %.
Économie. PIB (77) : 1 052. Productions (77) : A 14 + I 15 + S 71. Énerg. (80) : 800. CE (75) : 156. P (78) : 359.
Transports. (*78) : 4 100 + 1 200.
Information. (77) : 1 quotidien ; tirage global : 4 000. (76) : *17 000. (75) : 500 fauteuils ; fréquentation : 96 M. (78) : 5 000.
Santé. (75) : 21. Mté inf. (79) : 25,4.
Éducation. (76). Prim. : 9 950. Sec. et techn. : *3 200. Sup. : 142.
Institutions. État indépendant le 28 juin 1976 (ancienne colonie britannique). République instaurée en novembre 1970. La nouvelle Constitution, adoptée le 26 mars 1979, crée un État socialiste de régime présidentiel ; parti unique. Président de la République : France-Albert René, après le coup d'État du 5 juin 1977 qui renverse James Mancham ; il est confirmé dans ses fonctions par les élections du 26 juin 1979.

Retrouvailles

Une cinquantaine de mercenaires tentent, sans succès, de détourner, le 25 novembre 1981, un appareil d'Air India et de renverser le régime du président France-Albert René. Une vive controverse s'instaure entre Victoria et Pretoria, certains éléments permettant d'affirmer que ce putsch manqué a été préparé et planifié en République sud-africaine, pays d'où sont originaires la plupart des hommes de main.