Cette étonnante rentrée inquiète et provoque des résistances sérieuses, notamment de la part d'une fraction de l'armée. On parle de plus de 700 morts et, plusieurs mois après l'élimination de H. Limann, de nombreuses exécutions sommaires d'officiers. Il est vrai qu'en 1979 déjà J. Rawlings avait, en une douzaine de jours, fait fusiller huit généraux, dont trois anciens chefs d'État, Akuffo, Acheampong et Afrifa.

La Constitution est abrogée pour la cinquième fois depuis la proclamation de l'indépendance. C'est en effet le cinquième coup d'État qui se déroule dans le pays. Les partis politiques sont dissous. Une centaine de personnalités politiques sont arrêtées. Des tribunaux populaires sont installés. Un Conseil provisoire de défense, composé de quatre militaires et de trois civils, est mis en place.

Modèle de démocratie libérale sous H. Limann, le Ghana a succombé à la fois aux excès du parlementarisme et aux conséquences des difficultés économiques. En juillet 1981 déjà, le budget avait été rejeté par les députés après trois semaines de débats. En novembre, une crise au sein du parti gouvernemental avait entraîné la mise en minorité du chef de l'État par ses propres amis politiques.

Bien que H. Limann ait annoncé peu après un plan de redressement financier et décidé de tripler le prix d'achat du cacao aux paysans, le marasme a eu raison de son régime. L'inflation dépasse 120 % par an. La production de diamants et de bauxite est en chute libre, ainsi que les exportations de bois tropicaux. Longtemps premier exportateur africain de cacao, le Ghana a été devancé par la Côte-d'Ivoire, pays vers lequel passe d'ailleurs en contrebande une partie du cacao ghanéen.

J. Rawlings doit faire face à son tour à la crise. D'abord accueilli par des manifestations de joie, il est très vite contesté. L'Union nationale des étudiants entretient un climat d'agitation permanente sur les campus. Les vendeuses, qui furent longtemps les agents électoraux des différents présidents qui se succédèrent à la tête de l'État, protestent contre les mesures coercitives prises par les militaires, qui rasent les marchés pour impressionner les commerçants. La dette extérieure dépasse 1,5 milliard de dollars. Une fusillade éclate en janvier 1982 à Burma Camp, principal casernement de la capitale, et des rumeurs de coup d'État se répandent.

En politique extérieure, la junte ghanéenne se rapproche de la Libye et rétablit le 12 janvier, avec Tripoli, ses relations diplomatiques rompues par H. Limann. Les rapports avec la France sont ambigus. Jean-Pierre Cot s'est rendu à Accra en août 1981 et a alors amorcé une intensification de la coopération avec le gouvernement Limann. Mais la médiocrité des relations entre Accra et Lomé, hypothéquées par un lourd contentieux territorial, gêne le dialogue franco-ghanéen.

Guinée

Conakry. 5 010 000. 21. 2,6 %.
Économie. PIB (75) : 164. Énerg. (80) : 84.
Transports. (72) : 10 200 + 10 800. (78) : 11 pass./km.
Information. (76) : 1 quotidien ; tirage global : 10 000. (76) : *120 000. (77) : 10 000.
Santé. (77) : 300.
Armée.  : 9 900.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République : Sékou Touré, réélu pour un quatrième mandat le 9 mai 1982. Premier ministre : Louis Lansana Beavogui.

Guinée-Bissau

Bissau. 570 000. 16. 2,6 %.
Économie. PIB (75) : 335. Énerg. (80) : 77. CE (75) : 4 %.
Information. (76) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (76) : 11 000. (72) : 3 000 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (73) : 3 000.
Santé. (77) : 80.
Éducation. (76). Prim. : 83 781. Sec. et techn. : *3 000.
Armée.  : *6 250.
Institutions. Indépendance proclamée le 24 septembre 1973 (ancien territoire portugais). Nouvelle Constitution du 10 novembre 1980. Un Conseil de la révolution, présidé par le général Joao Bernardo Vieira, est mis en place après le coup d'État militaire du 14 novembre 1980 qui renverse Luis de Almeida Cabral. Vice-président : Victor Saude Maria.

Guinée équatoriale

Malabo. 360 000. 13. 2,4 %.
Économie. PIB (75) : 349. Énerg. (80) : 103.
Information.  : *80 000. (77) : 4 500 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M.
Santé. (75) : 5.
Éducation. Prim. (73) : 35 977. Sec. et techn. (75) : 4 523.
Institutions. République indépendante le 12 octobre 1968. Nouvelle Constitution de 1973. Président du Conseil militaire suprême, mis en place après le coup d'État du 3 août 1979 qui renverse Francisco Macias Nguema : lieutenant-colonel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Vice-président : capitaine Eulogio Eyo Riqueza.

Haute-Volta

Ouagadougou. 6 910 000. 25. 2,6 %.
Économie. PIB (77) : 107. Productions (74) : A 42 + I 15 + S 43. Énerg. (80) : 29. CE (77) : 9 %.
Transports. (*78) : 11 800 + 12 400.
Information. (76) : 1 quotidien ; tirage global : 1 500. (76) : *105 000. (78) : 8 000.
Santé. (77) : 98.
Éducation. (76). Prim. : 149 270. Sec. et techn. : 18 060. Sup. (75) : 1 067.
Armée.  : *3 775.
Institutions. Indépendance le 5 août 1960. République (11 décembre 1958). Nouvelle Constitution approuvée par référendum le 27 novembre 1977. Chef de l'État et du gouvernement : colonel Saye Zerbo, président du Comité militaire de redressement pour le progrès national, mis en place après le coup d'État du 25 novembre 1980 qui renverse le général Sangoulé Lamizana.

Kenya

Nairobi. 16 400 000. 28.
Économie. PIB (78) : 370. Productions (77) : A 34 + I 17 + S 49. Énerg. (80) : 109. CE (78) : 19 %.
Transports. (76) : 3 653 Mt/km. (77) : 114 100 + 83 900. (78) : 810 pass./km.
Information. (76) : 3 quotidiens ; tirage global : 154 000. (76) : *514 000. (76) : *50 000. (77) : 26 500 fauteuils ; fréquentation : 9,2 M. (78) : 156 000.
Santé. (78) : 1 270. Mté inf. (73) : 51,4.
Éducation. (76). Prim. : 2 894 617. Sec. et techn. : 289 056. Sup. (74) : 11 351.
Armée.  : 14 750.
Institutions. État indépendant le 12 décembre 1963. République proclamée le 12 décembre 1964. Constitution de 1963, révisée en 1964, amendée le 9 juin 1982. Président de la République et chef de l'exécutif : Daniel Arap Moï, nommé le 10 octobre 1979 ; succède à Jomo Kenyatta, décédé.

Lesotho

Maseru. 1 340 000. 45. 2,5 %.
Économie. PIB (75) : 121. Productions (74) : A 38 + I 6 + S 56.
Transports. (77) : 3 000 + 6 200.
Information. (76) : 1 quotidien ; tirage global : 1 300. (76) : 23 000. (74) : 4 000.
Santé. (77) : 67.
Éducation. (76). Prim. : 222 004. Sec. et techn. : 17 939. Sup. (74) : 577.
Institutions. Indépendant le 4 octobre 1966. Monarchie. Constitution de 1965 suspendue. Souverain : Moshoeshoe II. Premier ministre : Leabua Jonathan, qui exerce tous les pouvoirs.

Liberia

Monrovia. 1 870 000. 17. 3,4 %.
Économie. PIB (78) : 427. Productions (77) : A 14 + I 35 + S 51. Énerg. (80) : 403. CE (78) : 65 %. P (78) : 204.
Transports. (*78) : 9 600 + 6 400. (*80) ; 80 285 000 tjb.
Information. (76) : 3 quotidiens ; tirage global : *8 000. (76) : *265 000. (76) : *8 900. (77) : 11 900 fauteuils ; fréquentation : 1,9 M. (77) : 8 000.
Santé. (75) : 170.
Éducation. (75). Prim. : 157 821. Sec. et techn. : 34 151. Sup. : 2 404.
Armée.  : 5 400.
Institutions. République présidentielle, indépendante depuis le 26 juillet 1847. Constitution de 1847. Une junte militaire dirigée par le sergent-chef Samuel K. Doe est mise en place après le coup d'État du 12 avril 1980 qui renverse le président William Richard Tolbert, assassiné.

Libye

Tripoli. 2 980 000. 2. 4,1 %.
Économie. PIB (78) : 7 262. Productions (77) : A 2 + I 69 + S 29. Énerg. (80) : 2 180. CE (78) : 51 %. P (78) : 178.
Transports. (75) : 263 100 + 131 300. (*80) : 890 000 tjb. (78) : 490 pass./km.
Information. (76) : 2 quotidiens ; tirage global : 64 000. (76) : 110 000. (77) : 31 000 fauteuils ; fréquentation : 15,5 M. (73) : 64 000.
Santé. (77) : 2 926.
Éducation. (76). Prim. : 592 239. Sec. et techn. : 198 330. Sup. (74) : 11 997.
Armée.  : 55 000.
Institutions. État indépendant le 24 décembre 1951. République proclamée par le coup d'État militaire du 1er septembre 1969, qui renverse la monarchie constitutionnelle du roi Idriss Ier. Devient République arabe populaire libyenne le 22 novembre 1976. Chef de l'État : colonel Moammar el-Kadhafi, demeuré le véritable maître bien que démissionnaire de toutes ses fonctions officielles le 1er mars 1979. Second personnage du régime : Abdel Salam Jalloud. Le Comité général populaire (gouvernement) est remanié le 7 janvier 1981 ; président : Jadallah Azouz Al Talhi.

Kadhafi face à la croisade américaine

Le colonel Kadhafi commence à prendre au sérieux les menaces de Washington de neutraliser le « centre de terrorisme international » qu'est devenue, aux yeux des dirigeants américains, la Jamahiriya libyenne. Le chef de l'État libyen qualifiait d'« enfantillages », en juin 1981, les propos menaçants du président Reagan.