Ce sont eux qui ont enlevé et assassiné, en juillet 1977, l'ancien ministre des Biens religieux du président Sadate, cheikh Hussein al-Zahabi. Ce meurtre devait entraîner la pendaison, le 19 mars 1978, de Choukri Ahmed Moustapha et de quatre autres dirigeants du groupe.

Animée depuis lors par le mufti aveugle Omar Mohamed Abd er Rahman et par Aboud el-Zomor, Al Takfir wal Higra est la principale organisation intégriste impliquée dans l'assassinat du président Sadate, le 6 octobre 1981, et dans les émeutes d'Assiout, deux jours plus tard (plus de 200 morts).

Parti de la libération islamique (Hizb al Tahrir al Islami)

Fondé en 1950 à Jérusalem (Jordanie) par cheikh Takieddine al Nabhani, Al Tahrir se propose non seulement de réunifier le monde islamique et de le soumettre à la loi coranique, mais aussi — à l'image de Al Takfir wal Higra — de rétablir le califat. Le parti a été mêlé à des complots, notamment en Iraq (1972) et en Égypte (avril 1974).

Bien plus extrémiste que l'Association des Frères musulmans, Al Tahrir appelle à la « liquidation » des minorités non musulmanes. Il est interdit dans tous les pays arabes.

Au Liban, Al Tahrir a été mis en cause lors de la tentative d'assassinat de l'ex-président Camille Chamoun, le 31 mai 1968.

Autres organisations intégristes

Le Front national islamique iraqien et le Front de libération islamique afghan recrutent parmi les chiites et se proclament khomeinistes.

Le Jamaat e islami (Rassemblement islamique) et les deux factions du Hizb e islami (parti islamique), dirigées par Gulbuddin Hekmatyar et par Younès Khales, animent la résistance antisoviétique parmi la population sunnite afghane (largement majoritaire). Le Jamaat e islami (animé par Mian Tu fai), le Hizb e islami et les étudiants islamiques Islami Jamiat-e-Tulaba exercent en outre une certaine influence au Pakistan.

En Turquie, le parti de la Rédemption nationale de Nehmettin Erbakan — ancien ministre de Suleyman Demirel — développait son audience avant d'être interdit au lendemain du coup d'État militaire de septembre 1980.

En Extrême-Orient, les mouvements les plus connus sont le Front national de libération moro (Philippines), le parti islamique malaysien de Subky Latif, l'Organisation de libération populaire de Singapour et le Conseil révolutionnaire islamique indonésien de Imran Mohamed Zein.

En Afrique, le parti Oumma de Sadek el-Mahdi au Soudan, le groupe de Moustapha Niasse, l'ayatollah de Kaolak, au Sénégal, le Mouvement de la tendance islamique en Tunisie et l'Association de la jeunesse islamique au Maroc disposent d'une certaine influence.

L'Union islamique en France a demandé en 1980-1981 la suppression de la mixité dans certaines classes scolaires parisiennes comprenant des élèves musulmans.

Éthiopie

Addis-Abeba. 31 070 000. 26. 2,6 %.
Économie. PIB (75) : 97. Productions (76) : A 46 + I 15 + S 39. Énerg. (80) : 29. CE (75) : 9 %. P (78) : 204.
Transports. (77) : 155 M pass./km, 208 Mt/km. (76) : 52 500 + 13 100. (78) : 490 pass./km.
Information. (77) : 2 quotidiens ; tirage global : 35 000. (76) : *210 000. (76) : *21 000. (74) : 25 600 fauteuils. (78) : 80 000.
Santé. (77) : 396.
Armée.  : 230 000.
Institutions. Un coup d'État militaire (12 septembre 1974) abolit la monarchie et dépose l'empereur. Parlement dissous. Constitution de 1955 abrogée. Président du conseil militaire gouvernemental provisoire : lieutenant-colonel Mengistu Haïlé-Mariam, instigateur du coup d'État du 3 février 1977 au cours duquel le président Teferi Bante est tué.

Problèmes militaires et diplomatiques

La junte d'Addis-Abeba est considérée comme l'un des régimes africains respectant le moins les droits de l'homme. Des milliers d'opposants croupissent dans les prisons ou dans les camps d'internement, qu'il s'agisse de dignitaires de l'ancien régime impérial, renversé en 1974, d'étudiants contestataires, de religieux pourchassés par les militants marxistes ou de nationalistes érythréens.

Saisie par la Société antiesclavagiste de Londres, la commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève demande, en août 1981, des explications au régime du président Mengistu sur le travail forcé qui sévit dans les fermes d'État. Bien que les autorités d'Addis-Abeba annoncent la libération de 700 prisonniers, Amnesty International se préoccupe du sort des innombrables détenus politiques.