En août 1981, le droit de suite exercé en Angola par l'armée sud-africaine prend l'allure d'une véritable intervention dans laquelle sont engagés 5 000 hommes de troupes. Plus de 500 personnes sont tuées au cours des combats qui ont lieu en territoire angolais, où les Sud-Africains font prisonniers plusieurs ressortissants soviétiques, conseillers militaires ou experts techniques.

En novembre sont arrêtés à Durban plus d'une quarantaine de mercenaires impliqués dans une tentative de putsch destinée à renverser le président France-Albert René des Seychelles ; 39 de ces soldats de fortune sont relâchés dès le 2 décembre, tandis qu'un procès à épisodes — et sans épilogue — ne permet pas à une opinion internationale, de plus en plus hostile, de se faire une idée exacte sur le degré de responsabilité des autorités de Pretoria dans cette affaire.

Algérie

El-Djezaïr. 18 590 000. 8. 3,4 %.
Économie. PIB (77) : 1 102. Productions (76) : A 8 + I 52 + S 40. Énerg. (80) : 808. CE (77) : 32 %. P (78) : 184.
Transports. (76) : 1 506 M pass./km, 1 940 Mt/km. (76) : 322 200 + (75) 154 700. (*80) : 1 219 000 tjb. (78) : 1 338 pass./km.
Information. (77) : 4 quotidiens ; tirage global : 236 000. (76) : *3 000 000. (76) : 525 000. (77) : fréquentation : 41,5 M. (78) : 346 000.
Santé. 3 203. Mté inf. (79) : 20,5.
Éducation. (76) Prim. : 2 785 214. Sec. et techn. : 615 267. Sup. : 52 424.
Armée.  : 101 000.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962, qui devient République démocratique et populaire avec la nouvelle Constitution, approuvée par référendum (19 nov. 1976) et révisée en juin 1979. Président de la République : Chadli Bendjedid, élu le 7 février 1979 ; succède à Houari Boumediene, décédé. Premier ministre : Mohamed Ben Ahmed Abdelghani.

Autorité et prudence du président Chadli

L'Algérie de Chadli Bendjedid, qui a succédé à celle de Houari Boumediene (Journal de l'année 1978-79), toujours confrontée à d'immenses problèmes, cherche à s'affirmer avec plus de cohérence. Elle y réussit en partie, au prix d'une remise en ordre politique et économique qui allie prudence et autoritarisme.

Remaniements

Les travaux du Comité central du Front de libération nationale (FLN), de juillet 1981, donnent le signal d'une première série de remaniements au plus haut niveau : Abdelaziz Bouteflika, ancien ministre des Affaires étrangères, et Mohamed Salah Yahiaoui (coordinateur du parti) sont exclus du bureau politique, tandis que deux anciens membres du Conseil de la révolution, Ahmed Bencherif et Tayebi Larbi, se trouvent suspendus du Comité central. Des changements interviennent également en octobre 1981 à la direction du journal El Moudjahid.

Un nouveau pas est franchi, qui élargit encore la rupture avec le régime de Boumediene, lorsque, à la 6e session du comité central du FLN, le 22 décembre, d'autres suspensions frappent Abdelaziz Bouteflika, ainsi définitivement éliminé de la scène politique, Belaïd Abdesselam, promoteur de la révolution industrielle algérienne, Sid Ahmed Ghozali, ancien directeur de la Sonatrach et ancien ministre de l'Énergie, et Abdelkader Ghali, secrétaire national de l'Union nationale de la jeunesse algérienne. Le 12 janvier 1982, le président Chadli procède enfin à un remaniement ministériel d'ordre technique. On y remarque l'entrée, à l'Industrie lourde, du colonel Kasdi Merbah, lequel avait été le chef redouté de la sécurité militaire, et celle d'Abdel Majid Meziane, à la Culture. La reprise en main s'opère également au sein du mouvement syndical lors de la tenue de son 6e congrès, en avril : une nouvelle équipe remplace une direction critiquée pour avoir laissé certains marxistes s'élever trop haut dans la hiérarchie, direction jugée aussi responsable de la multiplication, depuis trois ans, des grèves et conflits sociaux.

Heurts

Les tensions sociales demeurent en effet très vives d'autant plus qu'elles traduisent parfois une certaine contestation politique. C'est ainsi qu'au moment du ramadan en juillet 1981 les intégristes musulmans se manifestent plus activement. On assiste même à des affrontements sanglants avec les forces de l'ordre, comme à Laghouat le 28 septembre. Parallèlement à ces poussées de fièvre, qui ne sont d'ailleurs pas propres à l'Algérie mais qui traduisent l'attrait croissant exercé par l'intégrisme religieux sur la jeunesse, se poursuit la revendication politico-culturelle berbère.