Afrique

Afrique du Sud

Le Cap ; capitale administrative : Pretoria. 29 290 000. 26. 2,8 %.
Économie. PIB (78) : 1 594. Productions (78) : A 8 + I 45 + S 47. Énerg. (80) : 2 595. CE (78) : 172.
Transports. (78) : 80 175 Mt/km. (77) : 2 163 500 + 821 200. (*80) : 729 000 tjb. (78) : 5 174 pass./km.
Information. (76) : 24 quotidiens ; tirage global : 1 728 000. (76) : *2 500 000. (78) : 232 000.
Santé. (73) : 12 060.
Éducation. Prim. et Sec. et techn. (72) : 4 653 452. Sup. (78) : 98 577.
Armée.  : 93 000.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Marais Viljoen, élu le 19 juin 1979 ; succède à Balthazar Johannes Vorster, démissionnaire. Premier ministre : Pieter Willem Botha.

Tensions internes et régionales

Regroupés derrière le ministre Andries Treuernicht et le secrétaire d'État Ferdie Martzenberg, 22 députés du parti national s'opposent, en février 1982, au programme de réformes préconisé par le Premier ministre P. W. Botha. Ces faucons refusent le projet d'intégration partielle des métis et des Indiens dans le système politique sud-africain et font peser une grave menace d'éclatement sur le parti au pouvoir.

Cependant, dès le 27 février 1982, le Premier ministre surmonte l'épreuve de force engagée par les éléments conservateurs et obtient la confiance du comité exécutif du parti nationaliste, par 172 voix contre 36 à A. Treuernicht et à ses amis politiques. Logiques avec eux-mêmes, les deux contestataires sans troupes démissionnent en mars du gouvernement et du parti.

Consacrant définitivement la rupture, A. Treuernicht crée, le 20 mars, à Pretoria, un parti conservateur d'extrême droite. Cette décision, qui fait suite à une défaite électorale au Transvaal, à l'occasion d'un scrutin municipal, affecte gravement le parti national, qui doit faire face à de sérieuses pressions de toutes sortes.

Le Congrès national africain, parti dissous contraint à la clandestinité, et l'ensemble des nationalistes noirs qui ont choisi la lutte ouverte contre le système d'apartheid multiplient les actions violentes. Un commissariat de police est attaqué en décembre 1981 à Pretoria ; une personne est tuée et quatre autres blessées.

Cet acte de terrorisme ne constitue qu'un fait saillant parmi des dizaines d'autres — attaques à l'explosif contre des bâtiments publics, attentats à la bombe contre des voies ferrées ou des centrales électriques —, qui font suite notamment à la condamnation à mort, le 19 août 1981, de trois jeunes Noirs reconnus coupables de haute trahison par la Cour suprême de Pretoria.

Bantoustans

Ce nouvel acte répressif suscite une vague de réprobations dans l'opinion internationale, de même que le décès suspect du Dr Aggett, jeune syndicaliste blanc, aux obsèques duquel assistent plusieurs milliers de personnes. Pour la première fois depuis 22 ans, les bannières de l'ANC flottent quelques heures en zone blanche, à l'occasion de l'inhumation d'Aggett.

Inquiet, le Parlement approuve, le 16 février 1982, la création d'un ministère de la Loi et de l'Ordre, destiné à « lutter efficacement contre le communisme », peu après l'adoption d'une législation très répressive en matière de presse.

Cependant, imperturbablement, les dirigeants de Pretoria poursuivent leur politique d'octroi de l'indépendance aux différents Bantoustans, ou foyers autonomes bantous, longtemps considérés comme de simples réserves autochtones. Le 5 décembre 1981, c'est le Ciskei, pays de 8 300 km2 et de 700 000 habitants résidents (auxquels il faut ajouter un demi-million de travailleurs émigrés installés dans les zones blanches d'Afrique du Sud), qui accède à la souveraineté internationale (Journal de l'année 1980-81). Comme les autres Bantoustans, le Ciskei est ignoré de la communauté des nations qui — à l'exception de la République sud-africaine — refuse de le reconnaître.

Incidents

Aux tensions qui se manifestent depuis bientôt dix ans avec les pays voisins — Angola et Mozambique — s'ajoute une crise passagère avec les Seychelles. Parmi les innombrables incidents de frontières qui opposent Angolais et Sud-Africains à propos de la Namibie, dont Pretoria retarde toujours la décolonisation, beaucoup sont meurtriers.