Le 19 novembre, dans la Drôme, près de Pierrelatte, un car transportant une vingtaine d'adolescents s'est soudain embrasé. Bilan : 5 morts, 11 blessés. C'était la fin de l'après-midi ; les enfants rentraient chez eux à Granges-Goutardes, le dernier village desservi par le car. Que s'est-il passé ?

Jeu stupide

Selon l'un des rescapés, quelques garçons se sont livrés à un jeu particulièrement stupide. L'un ayant un bidon d'essence débouché, il s'agissait d'approcher la flamme d'un briquet le plus près possible de l'ouverture du bidon... pour voir si cela brûlerait ! On imagine la suite : le bidon qui s'enflamme et que son possesseur jette le plus loin possible devant lui, l'explosion, le brasier qui en quelques instants gagne tout l'intérieur du car.

La conductrice, aux premiers cris, a stoppé son car sur le bas-côté de la route et ouvert les portes. Mais pour 5 enfants il est malheureusement déjà trop tard. Les pompiers les dégageront, carbonisés. Deux autres enfants sont grièvement brûlés et une dizaine plus légèrement.

Le problème de la surveillance et des responsabilités a, une fois de plus, rebondi. La loi, en effet, n'exige la présence d'un accompagnateur que dans les cars transportant des enfants de moins de six ans. On se contente d'interdire aux plus grands « de crier, de gêner le conducteur, de se lever, de fumer ou de jouer avec des allumettes ou des briquets ».

Interdiction toute théorique et rarement respectée si l'on en croit les conducteurs de cars. La plupart de nos chers petits ont l'habitude de faire ce qu'il leur plaît, et tout d'abord de refuser les consignes.

On notera que sur la vingtaine d'enfants présents dans le car de Pierrelatte il ne s'en est pas trouvé un pour attirer l'attention de la conductrice sur le jeu idiot auquel se livraient ses camarades.

Épilogues

Christophe Mérieux. Six ans après le rapt et la restitution du jeune Christophe Mérieux (Journal de l'année 1975-1976), cinq personnes sont jugées à Lyon en décembre 1981 :

Louis Guillaud, la cinquantaine, cheveux blancs et lunettes cerclées de métal. Il est condamné à cinq ans de réclusion ; sa maîtresse, Arlette Piedbois, récolte cinq ans de prison ; sa femme, deux ans avec sursis ; son beau-frère et sa belle-sœur sont acquittés.

L'affaire Mérieux n'en reste pas moins mystérieuse. L'enquête a tourné court et les noms des principaux coupables n'ont pas été révélés ; Louis Guillaud ne représente que la petite partie visible de l'iceberg. La preuve c'est que, sur la rançon de 20 millions, seule une fraction de sa part a été récupérée. Guillaud fut identifié grâce aux enregistrements des conversations téléphoniques qu'il eut avec la famille Mérieux. On le retrouva sans peine. D'aucuns estiment qu'il eût été plus astucieux de le garder en filature pour remonter jusqu'au chef de la bande. Fidèle à la loi du milieu, soucieux de mériter son surnom de la Carpe, Guillaud n'a livré personne et l'enquête a avorté.

Bernard Galle. On se souvient des circonstances de la disparition de ce jeune homme sérieux, notaire et gendre de notaire lyonnais, survenue en 1980 (Journal de l'année 1980-1981). L'énigme est restée entière. Un livre, en octobre 1981, Piège pour un gone (l'auteur, René Groison, est journaliste à l'hebdomadaire Minute), fut saisi, le juge ayant estimé que l'ouvrage contenait des allégations portant atteinte à la réputation du beau-père de Bernard Galle, Me Chaine, et à celle de sa famille. En décembre, un billet de 500 F de la rançon (5 millions de F.) est retrouvé. Un autre de même valeur avait également été mis en circulation quelques mois plus tôt. Jusqu'ici l'enquête n'a pas permis de remonter jusqu'au détenteur du pactole, et le sort de Bernard Galle demeure un mystère entier.

François Besse. Noëlle Besse, sœur de celui qu'on a pu considérer comme le lieutenant de Jacques Mesrine (Journal de l'année 1979-1980), avait été arrêtée le 11 juillet 1981, dans les Pyrénées-Orientales. Noëlle Besse était recherchée par les autorités judiciaires belges qui l'accusaient d'avoir facilité l'évasion de son frère en juillet 1979. François Besse a été repris alors qu'il exerçait en Espagne, à Valence. Un peu oublié depuis son évasion rocambolesque du palais de justice de Bruxelles — la cinquième de sa carrière —, il a été arrêté en compagnie de deux autres malfaiteurs. Il a été trahi par ses empreintes digitales et ses tatouages.