Entré à Harvard, il y est successivement professeur associé de neurophysiologie, professeur assistant et, depuis 1967, professeur de physiologie. Membre de l'Académie des sciences des États-Unis. Nombreuses distinctions scientifiques.

Recherche

Réforme des structures et gonflement des crédits

Quelques semaines à peine après la formation définitive du gouvernement Mauroy, la volonté de transformer profondément les structures et les moyens de la recherche scientifique et technologique en France se manifeste dans le collectif budgétaire par 625 créations d'emplois (dont 145 chercheurs et 420 ingénieurs, techniciens et administrateurs) et par la mise en place d'un comité d'organisation du colloque national chargé de préparer une loi-programme.

Extension

Un décret étend, le 30 juillet 1981, les attributions du ministère de la Recherche. Il exerce désormais une tutelle entière sur la DGRST, le CNRS, la MIDIST, la DIT et l'ANVAR. Pour les autres organismes publics liés à la recherche et au développement technologique, il est institué un régime de double tutelle, en partage avec les ministères respectivement concernés, mais c'est celui de la Recherche qui contrôle leur budget (sauf pour les établissements universitaires). J.-P. Chevènement dispose ainsi des pouvoirs nécessaires pour mettre en œuvre la politique scientifique qu'il a préparée dès sa nomination, et viser l'objectif prévu par le président de la République pour 1985 : une dépense nationale de recherche égale à 2,5 % du PIB.

L'enveloppe « recherche » destinée au budget de 1982 est rendue publique en septembre 1981. Elle comprend 1 700 créations de postes, dont 300, non affectés, constitueront une réserve interministérielle. Principaux bénéficiaires : l'ANVAR, dont les attributions sont étendues (aide aux investissements incorporels, études de marchés, etc.), la DIT, l'INRIA, la MIDIST.

Un intérêt particulier sera accordé aux sciences sociales, tant pour les moyens dont elles disposent que pour l'orientation de la recherche, qui tiendra compte de la politique générale du gouvernement : l'économie, déclare le ministre, « ne se réduit pas au monétarisme ». Les études porteront notamment sur le rôle des banques, les mécanismes du chômage, etc.

Programmes

Les autorisations de programmes (dépenses destinées à être étalées sur plusieurs années) devront couvrir la participation de la France à divers projets internationaux :
– le collisionneur électrons-positons (LEP) du CERN ;
– le tokamak Tore Supra du CEA à Caradache, financé en partie par Euratom, sur lequel se poursuivront les recherches en vue de la maîtrise de l'énergie de fusion. Pour la première fois dans un appareil de ce type, le plasma, chauffé à plusieurs dizaines de millions de degrés, sera confiné dans un champ magnétique créé par des bobines à supraconducteurs ;
– l'accélérateur Super Arco d'Orsay, dont le rayonnement synchrotron servira à la réalisation de lasers à électrons libres, avec lesquels la longueur d'onde est réglable (programme mené en commun avec la Belgique et les Pays-Bas).

Ces divers projets semblent devoir rencontrer quelques réticences dans les services du ministère du Budget.

Six missions sectorielles de recherche sont créées en août 1981 : énergies nouvelles et utilisation rationnelle de l'énergie ; biotechnologies ; emploi et conditions de travail ; filière électronique ; robotique ; coopération avec les pays en voie de développement. S'y ajouteront, en mars 1982, à la suite des travaux du colloque, cinq autres missions : mécanique ; matériaux ; chimie ; habitat et cadre de vie ; technologie, diffusion de la culture et communication.

Crise au CNRS

Le remplacement, décidé fin octobre 1981 par J.-P. Chevènement, du directeur des sciences sociales au CNRS, Christian Morrisson, considéré comme un tenant de l'économie libérale, par Maurice Godelier déclenche un conflit entre le ministre et les dirigeants du CNRS. En quelques jours, on enregistre les démissions du directeur général Ducuing, du président Thibault et de plusieurs membres du Conseil.