Andréas Papandréou forme le 21 octobre 1981 un gouvernement socialiste homogène, où il cumule les fonctions de Premier ministre et de ministre de la Défense, poste éminemment sensible. Contrairement à certains pronostics, le portefeuille des Affaires étrangères ne revient pas au centriste rallié Georges Mavros, mais à un partisan de la première heure du PASOK, Jean Hazalambopoulos. Trois femmes font partie du nouveau gouvernement, la plus célèbre d'entre elles, Melina Mercouri, devenant ministre de la Culture et des Sciences.

Chômage

Le vent du changement souffle sur la Grèce, attisé par l'impatience des jeunes militants que l'opinion appelle vite les barbus, ou plus méchamment les guérilleros de Kolonaki (le quartier élégant d'Athènes). C'est néanmoins avec une grande modération que le Premier ministre présente son programme gouvernemental. « Notre principale préoccupation, a-t-il annoncé dès son élection, est le rétablissement de l'équilibre économique. » Tous les signaux sont effectivement au rouge (Journal de l'année 1980-81) : montée du chômage, inflation (25 %), déficit commercial (7 milliards de dollars). La première réforme du nouveau gouvernement sera d'ordre fiscal : création de nouveaux impôts chargés d'assurer 59 % de recettes supplémentaires, qui financeront le budget, en augmentation lui-même de 35 %.

Sur le plan extérieur, la prudence est de rigueur. Deux gestes immédiats pourtant : la visite du leader palestinien Yasser Arafat à Athènes, suivie de la reconnaissance officielle de l'OLP, et le voyage à Paris d'Andréas Papandréou, pour y saluer François Mitterrand.

Au référendum sur l'adhésion de la Grèce à la CEE, promis pendant la campagne électorale, le nouveau gouvernement préfère la réserve à Bruxelles, où Athènes fait désormais cavalier seul. Pas de rupture non plus avec l'Alliance atlantique, mais ouverture de négociations « pour fixer un calendrier de désengagement ». Pas d'initiative spectaculaire dans le conflit gréco-turc, en dépit de nouvelles tensions en mars et en mai 1982. Manifestement, Andréas Papandréou entend prendre le temps de modeler la nouvelle politique grecque.

Hongrie

Budapest. 10 710 000. 114. 0,4 %.
Économie. Productions (78) : A 15 + I 59 + S 26. Énerg. (80) : 3 850. P (78) : 131.
Transports. (78) : 12 609 M pass./km, 23 915 Mt/km. (*78) : 839 100 + 237 700. (78) : 761 pass./km.
Information. (77) : 27 quotidiens. Tirage global : 2 585 000. (75) : 2 538 000. (76) : 2 495 000. (77) : 563 000 fauteuils ; fréquentation : 76 M. (78) : 1 143 000.
Santé. (77) : 24 535. Mté inf. (79) : 23,7.
Éducation. (76). Prim. : 1 072 423. Sec. et techn. : 366 362. Sup. (75) : 107 555.
Armée.  : 101 000.
Institutions. République populaire proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel : Pal Losonczi. Président du Conseil : György Lazar. Premier secrétaire du parti : Janos Kadar.

Austérité renforcée

Vingt-cinq ans jour pour jour après l'entrée des chars soviétiques à Budapest, la Hongrie demande, en novembre 1981, à adhérer au Fonds monétaire international, institution capitaliste s'il en est.

Cette démarche ne sous-entend pas le reniement du camp socialiste ni des idéaux marxistes-léninistes, mais démontre une nouvelle fois le pragmatisme de Janos Kadar et de son équipe.

Les résultats sont probants : si l'expression « miracle hongrois » peut faire sourire encore certains touristes occidentaux, pour les habitants de tous les autres pays de l'Est, elle correspond à une réalité. Dans cette « société de consommation socialiste » — comme la qualifient avec un peu d'ironie beaucoup de Hongrois — on ne manque effectivement de rien.

Mais — revers de la médaille — la plupart des articles, à l'exception de l'alimentation, sont d'un coût élevé. Alors que le salaire moyen ne dépasse pas 4 000 forints (667 F), un costume s'achète 2 000 forints, un téléviseur noir et blanc vaut 28 000 forints (4 700 F), et la voiture la moins chère — la Trabant est-allemande — coûte 60 000 forints, soit quinze fois le salaire moyen.