La construction, l'engineering, l'agriculture sont touchés. La firme automobile De Lorean, sur laquelle le gouvernement fondait de grands espoirs au point d'y avoir investi 80 millions de livres sterling, est en pleine déconfiture. Sur ce front-là aussi, la guerre s'avère bien difficile à gagner.

Grèce

Athènes. 9 600 000. 73. 1,1 %.
Économie. PIB (78) : 3 375. Productions (78) : A 15 + I 27 + S 58. Énerg. (80) : 2 137. CE (78) : 11 %. P (78) : 255.
Transports. (78) : 1 567 M pass./km, 854 Mt/km. (*78) : 744 700 + 325 500. (*80) : 39 472 000 tjb. (78) : 3 591 pass./km.
Information. (77) : 112 quotidiens. (76) : *2 750 000. (76) : *1 165 000. (78) : 2 487 000.
Santé. (77) : 20 084. Mté inf. (79) : 18,7.
Éducation. (75). Prim. : 937 123. Sec. et techn. : 678 123. Sup. : 111 435.
Armée.  : 193 500.
Institutions. République instaurée après le référendum du 8 décembre 1974, qui confirme la déchéance du roi Constantin XIII. Constitution du 11 juin 1975. Président de la République : Constantin Caramanlis, élu le 5 mai 1980. Premier ministre : Andréas Papandréou (21 octobre 1981).

Le vent du changement après la victoire socialiste

« C'est une victoire du parti socialiste. Le peuple grec en a décidé ainsi. Désormais, nous entrons dans l'opposition. » Au soir du 18 octobre 1981, Georges Rallis, leader de la Nouvelle Démocratie, qui, depuis la chute des colonels, en 1974, domine la scène politique, reconnaît sa défaite. Pour la première fois, la gauche arrive au pouvoir à Athènes. Pour la première fois, l'alternance démocratique est devenue réalité.

Passionnée, la campagne électorale, ouverte par la décision du président Constantin Caramanlis de dissoudre le Parlement, a été pourtant la plus calme d'une histoire politique mouvementée. Malgré quatorze partis en lice, la bataille s'est jouée entre les deux grandes formations nées en 1974 : la Nouvelle Démocratie et le PASOK.

Vaste rassemblement où auraient dû se fondre la droite classique et les modérés réformateurs, la Nouvelle Démocratie, malgré sa prédominance, résiste mal à l'usure du pouvoir et aux querelles intestines. Déjà en perte de vitesse aux élections de 1977 (où son pourcentage de voix passe de 54,47 % à 41,85 %), elle n'avait conservé la majorité absolue que grâce au scrutin électoral grec, qui favorise les grands partis. L'élection de son fondateur, Constantin Caramanlis, à la présidence de la République laisse en outre le champ libre aux rivalités des tendances, opposant en particulier le Premier ministre Georges Rallis au ministre de la Défense, Evangelos Averoff, qui reprendra en main les destinées du parti, au lendemain de la défaite.

Atouts

Formation originale, mais longtemps entourée d'une certaine suspicion, le PASOK — parti socialiste panhellénique — était parti à l'assaut du pouvoir avec trois atouts maîtres :
– d'abord, la personnalité même de son leader, Andréas Papandréou (63 ans), héritier d'un grand nom (son père était Premier ministre avant le coup d'État des colonels) et doué d'autant de charisme et d'éloquence que d'habilité politique ;
– l'originalité d'un socialisme, ensuite, qui se veut méditerranéen et tiers-mondiste, opposé aussi bien à la social-démocratie qu'au communisme, et qui joue à la fois sur la vieille tradition radicale grecque et sur un nationalisme et un antiaméricanisme exacerbés ;
– enfin, la mutation même de la société grecque, entrée dans l'ère de la consommation et devenue plus avide de réformes et de changements.

L'issue du scrutin ne faisait guère de doute, d'autant que, malgré son programme radical, le PASOK avait rallié certaines personnalités du centre, comme Georges Mavros.

Néanmoins, l'ampleur de la victoire de la gauche est une surprise pour ses leaders eux-mêmes : avec 48,06 % des suffrages, le PASOK emporte 170 sièges sur 300. La Nouvelle Démocratie (35,86 % des voix) ne conserve que 112 des 173 qu'elle détenait. Seul autre parti représenté au Parlement, le parti communiste, dit « de l'extérieur » (prosoviétique), avec 13 députés, est en légère progression (+ 1,56 % des voix).