Les relations avec Paris demeurent privilégiées, notamment dans le domaine des fournitures d'armes. L'Iraq achète à la France, en février 1982, pour 4 milliards de F de pièces d'artillerie modernes 155 GCT (à grande cadence de tir) montées sur châssis AMX 30 et pour environ 10 milliards de F de batteries antiaériennes Rolland (blindés disposant de missiles sol-air capables d'atteindre, à vitesse supersonique, des avions à basse altitude).

Une seule ombre au tableau : les négociations sur la reconstruction par la France du centre nucléaire de Tamuz, détruit le 7 juin 1981 par Israël (Journal de l'année 1980-81), piétinent. Une équipe de Technicatome a repéré avec les Iraqiens les sites possibles où pourrait être enterré le nouveau réacteur de recherche Osirak. Mais Paris souhaite, avant le début des travaux, obtenir des garanties supplémentaires, en fournissant notamment un combustible moins enrichi — le caramel — qui réduit partiellement les risques de prolifération, alors que Bagdad désire que Tamuz soit reconstruit sur les mêmes bases que précédemment.

Israël

Jérusalem. 3 870 000. 188. 2,3 %.
Économie. PIB (78) : 3 913. Productions (78) : A 6 + I 35 + S 59. Énerg. (80) : 2 367. CE (78) : 26 %. P (78) : 786. Ch. (78) : 3,6 %.
Transports. (78) : 221 M pass./km, 636 Mt/km. (*78) : 327 000 + 111 000. (*80) : 450 000 tjb. (78) : 4 859 pass./km.
Information. (76) : 24 quotidiens ; tirage global : *801 000. (76) : *655 000. (76) : *475 000. (77) : 158 000 fauteuils ; fréquentation : 22 M. (78) : 993 000.
Santé. (77) : 1 961. Mté inf. (79) : 16.
Éducation. (75). Prim. : 535 320. Sec. et techn. : *100 000. Sup. (74) : 75 338.
Armée.  : 172 000.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Président de la République : Itzhak Navon, élu le 19 avril 1978 ; succède à Ephraïm Katzir. Premier ministre : Menahem Begin (nouveau gouvernement, 5 août 1981).

Répression en Cisjordanie, suivie d'une opération militaire au Liban

La coalition de droite du Likoud, qui garde le pouvoir à l'issue des élections législatives de juin 1981, malgré une remontée spectaculaire des travaillistes (Journal de l'année 1980-81), durcit sa politique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, allant jusqu'à lancer en juin 1982 une vaste offensive terrestre, aérienne et navale au Liban — destinée notamment à éliminer l'OLP — qui conduit l'armée israélienne jusqu'à Beyrouth.

Shimon Pérès ayant perdu tout espoir de rassembler une majorité pour former un gouvernement, c'est de nouveau à Menahem Begin que le président Navon fait appel. Au terme de laborieuses négociations avec les partis religieux et la nouvelle formation Tami (3 sièges), le second cabinet Begin, très proche du précédent, obtient, le 5 août 1981, l'investiture de la Knesset, à une majorité de 3 voix.

Le général Ariel Sharon, auquel est confié le portefeuille de la Défense, est réputé pour son extrême fermeté à l'égard des Palestiniens. Le gouvernement est donc placé sous le signe du durcissement : les faucons y sont plus nombreux et davantage en position de force qu'auparavant, les rares libéraux (Itzhak Bernam et Simha Ehrlich) étant trop isolés pour exercer une influence véritable.

Quant au parti travailliste, il reste profondément divisé du fait de ses querelles intestines, dues, en partie, à l'antagonisme entre Shimon Pérès et Itzhak Rabin. La disparition, le 18 octobre 1981, de Moshe Dayan prive Israël d'un dirigeant qui incarnait l'image d'un État juif batailleur certes, mais à l'occasion compréhensif. Malgré une santé un peu plus fragile, Menahem Begin, pour sa part, ne s'est pas départi de son habituelle fermeté.

Difficultés

Il est vrai que les problèmes ne manquent pas de se manifester. Ils touchent d'abord à l'économie. Son instabilité chronique se traduit par une série de déficits — commercial (20 % du PNB) et budgétaire (11 % du PNB) — et une inflation démesurée (101 % en 1981) qui réduisent d'autant la marge de manœuvre du gouvernement, dont les deux tiers des dépenses publiques sont consacrées à la Défense et au remboursement des dettes de l'État.