À la mi-mars à Vienne, Téhéran s'est mis en marge de l'OPEP pour vendre le maximum de brut possible. La production pétrolière iranienne est passée en avril à 2 millions de b/j, soit nettement au-dessus du plafond de 1,2 million qui lui a été imposé par l'OPEP. L'Iran a également baissé le prix de son brut de 4 dollars par baril, afin de faciliter les opérations de troc qui lui permettent d'obtenir des denrées de première nécessité et des équipements indispensables.

Plusieurs accords de ce genre ont été signés avec l'Uruguay, l'Italie, la Roumanie, la Turquie et le Pakistan au cours du second trimestre 1982. Les responsables de l'économie iranienne se sont fixé comme objectif de porter à trois millions de b/j leur production. Un projet ambitieux, qui ne pourra être atteint que si le conflit avec l'Iraq prend fin rapidement.

Iraq

Bagdad. 13 080 000. 30. 3,5 %.
Économie. PIB (77) : 1 620. Productions (75) : A 7 + I 65 + S 28. Énerg. (80) : 606. CE (77) : 50 %.
Transports. (76) : 797 M pass./km, 2 254 Mt/km. (*78) : 170 100 + 86 100. (*80) : 1 466 000 tjb. (78) : 1 267 pass./km.
Information. (76) : 7 quotidiens ; tirage global : *202 000. (75) : *1 252 000. (76) : *425 000. (77) : 320 000.
Santé. (77) : 5 293. Mté inf. (77) : 30.
Éducation. (76). Prim. : 1 952 340. Sec. et techn. : 600 007. Sup. (75) : 86 111.
Armée.  : 252 250.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970, amendée le 13 juillet 1973. Président de la République et Premier ministre : Saddam Hussein ; succède, le 16 juillet 1979, à Ahmed Hassan el-Bakr, démissionnaire.

Le régime de Saddam Hussein menacé

Convaincus qu'ils sont en train de perdre la guerre du Golfe, les dirigeants iraqiens manifestent, dès la fin de septembre 1981, leur désir de mettre fin à une aventure qui risque de compromettre à la fois le développement du pays et la tenue à Bagdad, en septembre 1982, de la conférence des pays non alignés. Peu à peu, au fil des victoires remportées par les troupes de Téhéran, ils assouplissent leurs conditions pour une paix négociée, ne réclamant plus en février 1982 que « le respect de la souveraineté de l'Iraq ». Le président Saddam Hussein annonce même le 20 juin, à la faveur de l'invasion israélienne au Liban, un retrait iraqien unilatéral des territoires iraniens occupés.

Bagdad souhaite en échange obtenir de l'Iran un geste qui lui permettrait de se retirer honorablement du guêpier du Khouzistan. Le refus des dirigeants islamiques de sauver le « criminel Saddam Hussein » — réitéré par l'imam Khomeiny le 21 juin — voue cependant à l'échec toutes les tentatives faites par les différents médiateurs (Organisation de la conférence islamique, Mouvement des pays non alignés, Nations unies) en vue de trouver un compromis acceptable par les deux parties.

Bilan

Lourd bilan pour une année de conflit malgré la guerre de positions qui a nettement prédominé, entre septembre 1980 et septembre 1981 ; les Iraniens déplorent 50 000 tués, les Iraqiens 30 000. On compte également des dizaines de milliers de blessés et d'invalides et un million et demi de réfugiés de guerre iraniens, qui ont été regroupés dans une cinquantaine de centres.

Khorramchahr

La reconquête par les troupes iraniennes, le 24 mai 1982, de la ville de Khorramchahr, porte un coup sévère au régime de Saddam Hussein, qui se trouve devant la triple menace d'une invasion iranienne, d'un effondrement économique et d'une grave subversion intérieure.

Pour affronter ces périls, le président Saddam Hussein compte sur la solidarité active des pays arabes modérés, dont l'Égypte qui lui fournit des armements et surtout les États pétroliers du Golfe — en premier lieu, l'Arabie Saoudite — qui lui ont prêté près de 25 milliards de dollars depuis le déclenchement de la guerre.

La fermeture, le 10 avril, par la Syrie de l'oléoduc Kirkouk-Banyas, qui écoulait 400 000 b/j, porte un coup sévère à Bagdad, qui ne dispose plus que d'un seul débouché via la Turquie (700 000 b/j). Les recettes pétrolières de l'Iraq sont tombées à quelque 5 milliards de dollars par an, soit cinq fois moins qu'avant le début des hostilités (25,98 milliards de dollars).