Afrique

Afrique du Sud

Le Cap. 28 480 000. 25. 2,8 %.
Économie. PIB (77) : 1 436. Productions (77) : A 8 + I 42 + S 50. Énerg. (76) : 2 985. CE (77) : 16 %.
Transports. (*77) : 69 330 Mt/km. (*77) : 2 163 500 + 821 200.  : 661 000 tjb. (77) : 4 491 M pass./km.
Information. (75) : 24 quotidiens ; tirage global : 1 776 000. (76) : *2 500 000. (71) : 498 000. (77) : 2 191 000.
Santé. (73) : 12 060.
Éducation. Prim. et Sec. et techn. (72) : 4 653 452. Sup. (73) : 98 577.
Armée.  : 71 000.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Marais Viljoen, élu le 19 juin 1979 ; succède à Balthazar Johannes Vorster, démissionnaire. Premier ministre : Pieter Willem Botha.

Immobilisme politique et prospérité économique

Soumis à de sévères pressions de la part de ceux qui exigent la décolonisation de la Namibie (ex-Sud-Ouest africain), le gouvernement de Pretoria semble chercher encore à gagner du temps.

Internationalisation

Tandis que les guérilleros de la SWAPO, seuls nationalistes namibiens officiellement reconnus par l'ONU et par l'OUA, poursuivent leurs raids contre l'armée sud-africaine, la tragédie namibienne prend des dimensions internationales accrues. Exerçant leur droit de suite, les soldats sud-africains attaquent à plusieurs reprises des camps de la SWAPO en territoire angolais, et se livrent à de terribles représailles. Une de ces attaques, en juillet 1980, fait plus de 300 morts.

Une conférence consacrée à la Namibie se tient à l'UNESCO en septembre, sous l'égide de l'ONU. Jacques Chirac lance alors l'idée d'une conférence dont la France devrait prendre l'initiative pour débattre de cette question. Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Pik Botha, rencontre en novembre 1980, à Paris, son homologue français Jean François-Poncet, auquel il expose les thèses sud-africaines.

Isolement

La conférence convoquée à Genève en janvier 1981, que préside Kurt Waldheim, secrétaire général de l'ONU, s'achève sur un constat d'échec. Pour la troisième fois en sept ans, l'Afrique du Sud est expulsée de l'Assemblée générale de l'ONU, le 2 mars, pendant le débat sur la Namibie.

L'isolement diplomatique sud-africain s'aggrave, bien que les Occidentaux réunis au sein du groupe de contact refusent de suivre les États africains sur la voie de l'intransigeance à l'égard de Pretoria. Tandis qu'en septembre 1980 les relations diplomatiques sont rompues entre l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, en mai 1981, se réunissent à Paris des assises destinées à condamner l'apartheid, assises auxquelles participent notamment Claude Cheysson, ministre français des Relations extérieures, et Lionel Jospin, premier secrétaire du parti socialiste.

À la suite d'un référendum qui a lieu au Ciskei, 98,7 % des votants se prononcent pour l'indépendance du Bantoustan. Ce sera le quatrième, après le Transkei (1975), le Bophutatswana (1977) et le Venda (1979), à accéder à la souveraineté internationale (Journal de l'année 1979-80).

Bien qu'un peu partout grèves et manifestations violentes se multiplient, à aucun moment ne se dessinent de véritables menaces de déstabilisation interne. En septembre 1980, la condamnation à mort de James Mange, prononcée dix mois plus tôt, est commuée en vingt ans de prison à la suite des nombreuses interventions qui ont eu lieu à l'étranger en faveur de ce nationaliste noir. On déplore en octobre un mort et plusieurs blessés à Soweto, mais l'ordre est rapidement rétabli.

Les autorités s'inquiètent cependant de l'audace et du degré d'organisation des guérilleros du Congrès national africain, qui, du 22 au 24 mai 1981, attaquent à la grenade un poste de police à East-London, dynamitent deux lignes de chemin de fer et deux centrales électriques dans le Natal et l'Orange.

Élections

Harry Oppenheimer s'était prononcé publiquement en juillet 1980 pour l'élimination de l'apartheid. Mais le gouvernement avait renoncé, en août, à la création d'un conseil consultatif noir, et les élections du 29 avril 1981 se traduisent par une légère poussée de l'extrême droite.