La surveillance étroite exercée sur toutes les activités de l'Église par le parti communiste et ses pressions sur l'épiscopat ne paraissent pas venir à bout d'une résistance à la fois souple, sinueuse et opiniâtre.

Amérique du Nord

L'Église orthodoxe d'Amérique célèbre le 10e anniversaire de son autocéphalie au cours d'un concile général tenu à Détroit (Michigan, États-Unis) du 9 au 14 novembre 1980. L'autocéphalie de cette Église n'est pas reconnue par le patriarcat œcuménique, qui dispose en Amérique du Nord d'un important diocèse grec.

France

La mort, à Paris, le 22 mars 1981, de l'archevêque Georges Tarassov ouvre le problème de sa succession. Né en 1893 à Tambov (Russie), Mgr Georges a servi comme aviateur dans l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. À la mort de l'archevêque Vladimir, en 1960, il est placé à la tête de l'ancien diocèse russe d'Europe occidentale, qui devient en 1965 l'archevêché orthodoxe de France et d'Europe occidentale.

Du point de vue numérique, c'est le diocèse orthodoxe le plus important en France. Il compte également des paroisses en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves.

Une assemblée diocésaine se réunit le 1er mai 1981, à Paris, en la cathédrale russe Saint-Alexandre-Nevski, pour élire le successeur du défunt archevêque. Présidée par Mgr Melétios, exarque du patriarche œcuménique, l'assemblée, au terme de deux tours de scrutin, se donne comme archevêque, à une très large majorité, l'évêque Georges Wagner, vicaire épiscopal. Son élection sera confirmée par le patriarcat œcuménique.

Le nouvel archevêque est né en 1930 à Berlin, dans une famille protestante. Devenu orthodoxe en 1948, il poursuit des études de théologie à Paris, à l'Institut de théologie Saint-Serge, dont il sort diplômé en 1953. Après son ordination sacerdotale en 1955, il exerce pendant quelques années un ministère paroissial à Berlin. Il quitte ensuite cette juridiction et poursuit des études de théologie à l'université de Berlin-Ouest.

Revenu à Paris, où il soutient une thèse de doctorat en théologie à l'Institut de théologie Saint-Serge, il est appelé en 1966 à enseigner la liturgie et le droit canonique. Il est sacré évêque en 1971.

L'archevêque, qui parle l'allemand, le russe et le français, est connu pour ses positions doctrinales conservatrices et pour son souci d'affirmer l'originalité de l'archevêché qu'il dirige : archevêché russe par ses origines, jouissant d'une large autonomie au sein du patriarcat œcuménique et appelé, selon l'expression même de Mgr Georges, « à s'enraciner en Europe occidentale ».

Cette élection marque un tournant dans la vie du diocèse, qui, pour la première fois, place à sa tête un archevêque d'origine occidentale.

Musulmans

À l'aube de son quinzième centenaire, l'islam — pour lequel spirituel et temporel sont intimement liés — n'apparaît pas seulement désuni face aux redoutables défis extérieurs qu'il doit relever. Guettés par la fièvre intégriste, les pays musulmans sont plus que jamais déchirés par les différends religieux, idéologiques et par des antagonismes nationaux exacerbés.

Nationalismes

Le déchirement le plus spectaculaire se produit le 22 septembre 1980, lorsque les troupes iraqiennes pénètrent profondément en territoire iranien.

Le sommet islamique de Taef ne parvient pas à susciter, en janvier 1981, une réconciliation entre les frères ennemis iraqiens et iraniens. Neuf mois après le début du conflit, toutes les missions de bons offices qui se sont succédé n'ont abouti à aucun résultat.

D'autres guerres fratricides, à l'issue incertaine, se poursuivent depuis des années. La guérilla kurde ne cesse de sévir dans le nord de l'Iraq el de l'Iran. Aux coups de main des maquisards, Bagdad et Téhéran répondent par le pilonnage des localités rebelles, qui fait des centaines de victimes.

Au Sahara occidental, les combats entre l'armée marocaine et le Front Polisario, soutenu par la Libye et l'Algérie, n'ont pas diminué d'intensité, malgré la construction par les autorités chérifiennes de puissantes fortifications.