Par ailleurs, le 17 septembre, le COE annonce une réduction de son budget, car sa « situation financière est précaire », ainsi qu'une réorganisation de ses activités.

Enfin, le pasteur américain William Lazareth succède au théologien suisse Lukas Vischer à la tête de l'important département Foi et Constitution.

Europe

Les représentants de 112 Églises orthodoxes, protestantes ou anglicanes d'Europe se réunissent à La Canée (Crète) du 18 au 25 octobre, pour célébrer les 20 ans d'existence de leur association et tenir leur Assemblée quinquennale. Les travaux sont fortement marques par les théologiens orthodoxes, qui développent le thème de l'Assemblée : Le Saint Esprit, puissance de liberté. Dans sa résolution finale, la Conférence européenne des Églises réaffirme sa double vocation : recherche de l'unité chrétienne dans le continent même où sont nées les divisions entre chrétiens, et instauration de la paix par-delà les tensions entre l'Est et l'Ouest. Dans cette dernière ligne, la Conférence tient à Madrid, du 29 mai au 3 juin, un colloque qui examine les relations de confiance entre les États signataires de l'Acte d'Helsinki et la tâche des Églises.

Madagascar

Organisme de coordination et d'animation des Églises chrétiennes, un Conseil chrétien des Églises à Madagascar naît officiellement le 20 janvier 1980. Il est composé de quatre communautés : catholique, anglicane, réformée et luthérienne.

Que Ton règne vienne : sur ce thème, 600 représentants de toutes les Églises, en majorité en provenance du tiers monde, participent, à Melbourne (Australie), du 12 au 25 mai 1980, à la Conférence missionnaire mondiale, organisée par le Conseil œcuménique des Églises. Les jeunes Églises y affirment leur maturité et leur volonté de participer pleinement à l'expansion du christianisme.

Orthodoxes

La préparation du grand Concile des Églises orthodoxes semble enlisée dans les sables de la procédure ; des rivalités entre Églises se font jour ; des communautés locales semblent paralysées devant les défis du monde moderne : telles sont quelques-unes des constatations de la Fraternité d'Europe occidentale. Et peut-être est-ce, paradoxalement, l'Église romaine qui aide l'Orthodoxie à réaffirmer sa véritable vocation.

Les 29 et 30 novembre, le pape Jean-Paul II renouvelle en effet le geste accompli par Paul VI en 1967 et rend visite, dans sa cathédrale du Phanar, au patriarche de Constantinople, Dimitrios Ier. Les deux chefs des Églises séparées prient ensemble et échangent le baiser de paix. Ils publient une déclaration commune destinée à « hâter le jour de la pleine communion ». « Nous inaugurons dès aujourd'hui une nouvelle étape extrêmement importante, commente le patriarche Dimitrios, une nouvelle phase de notre fraternisation. »

Les deux Églises rendent publique, dès le 1er décembre, la liste des théologiens (30 pour l'Église romaine ; 28 pour l'Orthodoxie, appartenant à 14 patriarcats ou Églises) qui vont entamer un long dialogue théologique destiné à rétablir l'unité des Églises. La première rencontre commune s'ouvre dans l'île de Patmos le 29 mai 1980 et se poursuit à Rhodes. Le premier sujet de discussion a été défini d'un commun accord : les sacrements de l'initiation chrétienne (baptême, eucharistie, confirmation).

La démarche de Jean-Paul II affermit la position toujours fragile du patriarcat de Constantinople : les vexations turques à l'égard du Phanar ne cessent pas, et certaines Églises contestent, en fait sinon en droit, son autorité morale.

Grèce

L'Église de Grèce critique la présence, dans la Commission théologique, des catholiques de rite oriental. Il est vrai que, sur d'autres plans, l'Église orthodoxe de Grèce continue à se méfier de Rome. Le projet gouvernemental d'établir des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Athènes est vigoureusement combattu par la hiérarchie et par les moines du Mont-Athos qui déclarent que « le but du papisme est de saper l'Orthodoxie et la Grèce ». Remises en cause à plusieurs reprises, jusque par le Conseil d'État, les relations diplomatiques sont finalement établies, avec la désignation du premier prononce apostolique, à la fin du mois d'avril 1980.

Antioche

L'Orthodoxie sort renforcée par l'élection, le 2 juillet 1979, au siège patriarcal d'Antioche (environ 1 million de fidèles, principalement arabes), de Mgr Ignace Hazim, métropolite de Lattaguié (Syrie). Il succède au patriarche Élie, décédé (21 juin 1979), et devient ainsi la troisième personnalité de l'Orthodoxie. Âgé de 58 ans, Mgr Ignace a fait ses études théologiques à l'Institut Saint-Serge de Paris. Évêque en 1961, co-président du Conseil des Églises du Moyen-Orient et membre du comité central du Conseil œcuménique des Églises, le nouveau patriarche est un prédicateur très apprécié de la jeunesse, en même temps qu'un homme rompu au dialogue œcuménique.

URSS

Du 9 au 24 novembre, une importante délégation du patriarcat de Moscou, menée par le métropolite Philarète, exarque pour l'Europe occidentale, séjourne en France pour se rendre compte de la formation du clergé dans les séminaires et universités.