L'archéologie sociale se développe encore avec force dans les pays Scandinaves. Ainsi ont pu être étudiés les déplacements saisonniers des groupes mésolithiques en Norvège. Au Danemark, dans le Sjaelland (où se trouve Copenhague), on a observé, pour le même stade culturel, une grande densité de la population le long des côtes et une sédentarisation avant toute trace d'agriculture. Dans la même île, mais pour le début de l'âge du fer, l'étude des sépultures, de leur répartition, de leur contenu et de leur évolution a permis de mettre en évidence la formation d'un centre politique dominant, en somme la naissance d'un État.

Environnement

Marées noires

La souillure noire du pétrole, une fois de plus, accable la Bretagne. Le 7 mars 1980, le Tanio, battant pavillon malgache et transportant 20 000 t de fuel lourd de Wilhelmshafen (RFA) à Civitavecchia (Italie), est disloqué par la tempête à 50 km au nord de l'île de Batz. Trente et un hommes d'équipage sont sauvés, trois noyés repêchés, il y a cinq disparus, dont le commandant et le second, tous deux français. Le navire s'est cassé en deux, le fuel s'échappe d'une cuve éventrée. La partie arrière, qui flotte toujours, sera miraculeusement remorquée jusqu'au Havre, où l'on pompe les 13 000 t qu'elle contient. L'avant coule par 87 m de fond, avec quelque 7 000 t de fuel, qui s'échappent peu à peu par de nombreuses fissures. La marée noire atteint la côte le 11 mars. Le rivage sera pollué sur 120 km, légèrement dans le Finistère, beaucoup plus gravement sur 20 km dans les Côtes-du-Nord. Deux mille oiseaux de mer périssent englués, des élevages de moules et de bigorneaux sont détruits, des huîtres contaminées. Le ministère de l'Environnement et du Cadre de vie déclare assurer « le suivi de l'impact écologique ».

Atermoiements

De regrettables atermoiements retardent le choix d'une décision pour la partie avant de l'épave. On hésite entre le renflouement, le pompage après réchauffement du fuel lourd, voire le dynamitage pour en finir avec la marée noire avant la saison touristique. Finalement, on se résout à colmater les fissures par des plaques de résine, solution qui risque de laisser planer une menace permanente.

Pendant ce temps, le pétrolier libérien Gino, coulé entre Sein et Ouessant le 28 avril 1979, répand lentement par 125 m de fond 40 000 t d'un produit très lourd, l'huile de noir de carbone, pratiquement non biodégradable. À la fin de 1979, une cinquantaine d'hectares de fond marin étaient déjà recouverts d'une épaisse couche de goudron.

Pétrole : un demi-million de tonnes de pétrole dans le golfe du Mexique

L'éruption d'un puits de pétrole offshore dans la baie de Campeche, à 80 km au nord-ouest de la ville mexicaine de Ciudad del Carmen, a provoqué une pollution marine largement supérieure à celle de l'Amoco Cadiz (Journal de l'année 1977-78). En neuf mois et demi, c'est au moins 500 000 t de pétrole qui ont été déversées dans les eaux du golfe du Mexique.

L'éruption d'un puits offshore est un accident très rare. Depuis une trentaine d'années, plus de 20 000 forages offshore ont été faits sans que l'on ait à déplorer plus d'une dizaine d'accidents de ce type. Et encore, presque tous avaient été maîtrisés assez rapidement.

Forages obliques

Le 3 juin 1979, le puits Ixtoc-I est entré en éruption par une profondeur d'eau de 51 m. Le pétrole jaillissant à la surface de la mer a pris feu presque immédiatement. Il semble que le pétrole était alors déversé au rythme de 4 500 t par jour, la moitié de ce volume étant brûlée et 30 % du reste s'évaporant rapidement. Comme toujours en pareille circonstance, on a commencé, dans les quelques jours qui ont suivi l'accident, à forer deux puits déviés pour essayer de tuer le puits.

On sait, en effet, forer des puits obliquement : cette technique est couramment employée lorsque l'on veut rassembler sur une surface très réduite (telle une plate-forme offshore) les 20, 30 ou 40 puits nécessaires à l'exploitation d'un même champ.

Dans le cas d'Ixtoc-I, les deux plates-formes de forage de secours ont été installées à environ 800 m de l'éruption. On commence par forer à la verticale et, lorsqu'on est parvenu à une certaine profondeur, on dévie peu à peu le forage de façon que celui-ci se poursuive en faisant un angle de 30° à 45° avec la verticale. Quand on a atteint un point situé juste au-dessus de la couverture imperméable du gisement et dans le voisinage immédiat du puits à tuer, on fore à nouveau verticalement jusqu'à ce que le puits de secours parvienne dans la couche productrice.

Injections

Lorsque la couche productrice est atteinte, on procède, par l'intérieur du train de tiges de forage, à des injections massives de boue sous pression. Ces boues pénètrent dans la roche-réservoir, envahissant les pores minuscules et interconnectés qui contiennent le pétrole et en permettent le drainage (un champ d'hydrocarbures n'est jamais qu'une grande caverne pleine de pétrole ou de gaz). Les boues se répandent peu à peu dans la couche productrice jusqu'à ce qu'elles soient, en quelque sorte, aspirées par le puits que l'on veut tuer. Elles remontent dans celui-ci et le remplissent complètement. Le poids de la colonne de boues, dont la densité a été soigneusement calculée, est alors suffisant pour équilibrer la pression interne du gisement. Dès lors l'éruption s'arrête et l'on peut soit fermer les obturateurs de la tête de puits qui n'ont pas fonctionné pour une raison quelconque au moment de l'accident, soit mettre une tête de puits neuve, soit tuer définitivement le puits par des injections de ciment.