La tenue de la conférence islamique à Islamabad, où 36 pays condamnent, le 28 janvier 1980, l'attitude de l'URSS, est un autre succès diplomatique pour le général Zia.

Les offres américaines constituent le revirement le plus spectaculaire. En août 1979, quand des rumeurs font état d'une possible intervention américaine contre les installations nucléaires d'Islamabad, la tension est à son comble entre les États-Unis et le Pakistan, qu'ils accusent de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Le 21 novembre, des fanatiques musulmans incendient l'ambassade des États-Unis. Les émeutiers entendent ainsi protester contre l'attaque de la grande mosquée de La Mecque, qu'ils présentent comme « un acte de provocation américain et israélien ».

Malgré les excuses du général Zia au président Carter, les familles des diplomates américains sont évacuées. Mais, en décembre, le président américain estime que le fait accompli en Afghanistan bouleverse les données, et il ordonne la reprise des livraisons de matériel militaire au Pakistan, interrompues en avril.

Le général Zia s'offre le luxe d'accueillir ces propositions avec réserve, mais, quand, le 1er février 1980, le conseiller Brzezinski, chargé des questions de sécurité par le président Carter, évoque à son arrivée au Pakistan les nouvelles affinités entre Washington et Islamabad, son hôte se déclare favorable à la signature d'une « nouvelle alliance ». Au lieu d'une offre d'aide civile et militaire de 400 millions de dollars, qu'il a qualifiée de « miettes », le général Zia cherche à obtenir un véritable traité « tous azimuts ».

Ordre islamique

La reprise du dialogue avec Washington n'a pas empêché un durcissement en politique intérieure. En octobre 1979, le général Zia, faisant allusion aux traditions parlementaires héritées des Britanniques, déclare : « L'édifice politique actuel est fondé sur le système démocratique séculier de l'Occident et n'a pas sa place en pays d'Islam. Un ordre islamique authentique va bientôt être établi au Pakistan. » Il précise, par exemple, que seuls les musulmans pratiquants pourront être candidats aux élections et que tout le monde n'aura pas le droit de voter.

En fait, le 16 octobre, le général Zia décide que les élections générales annoncées pour le 17 novembre sont ajournées sine die. Il interdit toute activité politique — mesure qui concerne même l'Alliance nationale pakistanaise, qui avait mis Ali Bhutto en échec mais s'était retirée du gouvernement après l'exécution de l'ancien Premier ministre —, impose la censure, fait fermer des journaux et ordonne l'arrestation d'adversaires politiques.

Les lois islamiques sont strictement appliquées ; les flagellations publiques de responsables de délits mineurs se multiplient. L'odieux et le ridicule se confondent quand des appareils de sonorisation sont utilisés pour mieux faire entendre les cris des suppliciés.

Dans les premiers mois de 1980, les principaux responsables de l'opposition incarcérés ou assignés à résidence, y compris la veuve d'Ali Bhutto, sont libérés tout en se voyant interdire la reprise de toute activité politique. Le 18 mars, le général Zia reconnaît implicitement qu'une tentative de coup d'État a eu lieu quelques jours plus tôt quand il admet que « quelques individus ont essayé de violer la loi ». Un général en retraite, Tajammal Hussain Malik, est arrêté. Deux généraux, les ministres du Travail et de la Production, quittent le gouvernement. Plusieurs personnes sont tuées, le 4 avril, au cours de manifestations organisées pour le premier anniversaire de la mort d'Ali Bhutto.

Économie

Malgré une politique à poigne, le régime militaire ne parvient pas à redresser une situation économique désastreuse. Tout en restant d'un rendement faible, les impôts islamiques créés en 1979 indisposent les couches sociales les plus pauvres, déjà éprouvées par une hausse des prix d'environ 25 % en un an. L'augmentation de la note pétrolière aggrave le déficit habituel de la balance des paiements.

Au cours de l'année budgétaire 1979-1980, l'aide étrangère a financé près de 45 % des dépenses inscrites au budget de développement et le cinquième du budget national. Alors que le Pakistan demande au consortium d'aide international, comprenant les pays occidentaux et le Japon sous l'égide de la Banque mondiale, de rééchelonner ses créances contre la promesse de réformes de structures, plus du tiers du budget de fonctionnement est consacré aux dépenses militaires.

Philippines

Manille. 46 350 000. 155. *2,9 %.
Économie. PIB (77) : 459. Productions (77) : A 28 + I 34 + S 38. Énerg. (76) : 329. CE (77) : 15 %.
Transports. (*77) : 692 M pass./km, 49 Mt/km. (76) : 386 200 + 281 000.  : 1 265 000 tjb. (77) : 2 463 M pass./km.
Information. (75) : 15 quotidiens ; tirage global : *686 000. (76) : *1 875 000. (76) : *800 000. (75) : 569 800 fauteuils ; fréquentation : 318 M. (77) : 567 000.
Santé. (75) : 13 480. Mté inf. (74) : 58,9.
Éducation. (76). Prim. : 7 864 415. Sec. et techn. : 2 346 310. Sup. (75) : 764 725.
Armée.  : 103 000.
Institutions. République indépendante le 4 juillet 1946. Constitution du 17 janvier 1973, approuvée par référendum le 28 juillet 1973, qui autorise le chef de l'État à rester « indéfiniment » en fonctions. Président et chef de l'exécutif Ferdinand Marcos.

Qatar

Duha. 200 000. 18. *3,1 %.
Économie. PIB (75) : 11 800. Énerg. (76) : 25 236. CE (75) : *80 %.
Information. (76) : *40 000. (73) : 7 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (77) : 29 000.
Santé. (74) : 96.
Éducation. (76). Prim. : 25 266. Sec. et techn. : 10 347. Sup. : 910.
Armée.  : 4 700.
Institutions. État indépendant le 1er septembre 1971. Constitution provisoire, avril 1970. Chef de l'État : cheikh Khalifa ibn Hamad, qui dépose son cousin, le cheikh Ahmed ben Ali al-Thani, le 22 février 1972.

Singapour

Singapour. 2 330 000. 620. *1,5 %.
Économie. PIB (76) : 2 594. Productions (76) : A 2 + I 35 + S 63. Énerg. (76) : 2 262. CE (76) : *95 %.
Transports. (*77) : 142 100 + 54 900.  : 7 489 000 tjb. (77) : 7 863 M pass./km.
Information. (74) : 10 quotidiens. (76) : 356 000. (76) : 294 000. (75) : 60 200 fauteuils ; fréquentation : 42 M. (77) : 395 000.
Santé. (76) : 1 705. Mté inf. (77) : 12,4.
Éducation. (76). Prim. : 316 265. Sec. et techn. : 189 743. Sup. (75) : 22 607.
Armée.  : 36 000.
Institutions. République indépendante le 9 août 1965 (ancien État de la fédération de Malaysia). Constitution de 1957. Président de la République : Benjamin Sheares, élu le 30 décembre 1970 ; succède à Youssouf ben Ishak, décédé. Premier ministre : Lee Kwan Yew.

Sri Lanka

Colombo. 14 180 000. 215. *1,6 %.
Économie. PIB (77) : 244. Productions (77) : A 39 + I 19 + S 42. Énerg. (76) : 106. CE (77) : 22 %.
Transports. (*77) : 2 792 M pass./km, 214 Mt/km. (76) : 93 800 + 49 200.  : 93 000 tjb. (77) : 392 M pass./km.
Information. (75) : 18 quotidiens. (76) : *800 000. (75) : 183 800 fauteuils ; fréquentation : 55,5 M. (75) : 72 000.
Santé. (72) : 3 251. Mté inf. (72) : 45,1.
Éducation. (77). Prim. : 1 492 141. Sec. et techn. : *970 000. Sup. (74) : 14 568.
Armée.  : 13 700
Institutions. État indépendant depuis le 4 février 1948 sous le nom de Ceylan. Prend le nom de république de Sri Lanka avec la Constitution de 1972. Une nouvelle Constitution, promulguée le 7 septembre 1978, confirme sa transformation en République démocratique socialiste (régime présidentiel). Le Sri Lanka demeure dans le Commonwealth. Chef de l'État : Junius Richard Jayawardene. Premier ministre : Ranasinche Pramadasa.

Syrie

Damas. 8 090 000. 44. *3,3 %.
Économie. PIB (77) : 839. Productions (77) : A 20 + I 26 + S 54. Énerg. (76) : 744. CE (77) : 16 %.
Transports. (*77) : 269 M pass./km, 426 Mt/km. (76) : 62 800 + 55 900. (77) : 781 M pass./km.
Information. (75) : 6 quotidiens. (72) : *2 500 000. (76) :*230 000. (75) : 58 000 fauteuils ; fréquentation : 42 M. (77) : 193 000.
Santé. (77) : 3 119. Mté inf. (76) : 15,3.
Éducation. (76) Prim. : 1 316 152. Sec. et techn. : 512 187. Sup. (75) : 73 660.
Armée.  : 227 500.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution du 12 mars 1973. Président de la République : général Hafez el-Assad, réélu le 8 février 1978. Premier ministre : Abdel Raouf Kassem.

Lutte contre le terrorisme, rapprochement avec Moscou

Extension du mécontentement, recrudescence du terrorisme et isolement régional croissant : jamais, depuis son accession au pouvoir en 1970, le président Assad n'a eu à relever de si graves défis.