Cette dissolution est en fait la seconde survenant en moins d'un an. Ohira avait déjà dissous la Chambre basse le 7 septembre 1979, à la suite du dépôt, par l'opposition, d'une autre motion de censure. Le PLD avait alors vu ses espoirs déçus, puisqu'il n'obtenait plus que 248 sièges contre 249 dans l'Assemblée précédente.

À la surprise générale, le PLD arrache, le 22 juin, la majorité absolue des sièges (284 sièges sur 511), à l'issue d'une consultation marquée par une très forte participation électorale (74,5 %).

Dégradation des échanges

Le prochain gouvernement doit faire face à une constante détérioration de la situation économique, traduite par la disparition presque totale de l'excédent commercial (à peine 750 millions de dollars en 1979, environ 25 milliards de dollars en 1978) et un déficit monstre (8,6 milliards de dollars en 1979) de la balance des paiements, fortement excédentaire les années précédentes (11 milliards de dollars en 1977 et 16,5 en 1978). Ce renversement de tendance, surprenant par son ampleur et sa soudaineté, résulte largement d'une dévalorisation du yen (en octobre 1978, il fallait seulement 175 yens pour obtenir 1 dollar ; en avril 1980, 260 yens).

La chute du yen a entraîné une hausse du pétrole importé (payé en dollars) sans provoquer en contrepartie d'accroissement immédiat des exportations. Cette chute est aussi liée au développement de l'inflation, particulièrement dans les prix de gros (augmentation de l'ordre de 20 % en 1979). Pour enrayer cette évolution du yen, la Banque centrale a fortement relevé (en plusieurs étapes) son taux d'escompte, le portant de 3,5 % à 9 % en moins d'un an (d'avril 1979 à mars 1980), cependant que le gouvernement a élaboré en mars 1980 un plan anti-inflation, resserrant notamment le crédit et surveillant les prix.

L'accroissement du coût des importations pétrolières accélère la recherche d'une diversification des ressources énergétiques : diminution des importations de pétrole, accroissement des parts du charbon et du nucléaire dans le bilan énergétique L'équilibre de la balance commerciale de 1979 a résulté pour une part notable du dynamisme de l'industrie automobile japonaise : 4,6 millions de véhicules ont été exportés en 1979, représentant pratiquement le cinquième de la valeur totale des exportations. Les carnets de commande de la construction navale, en crise pendant plusieurs années, se remplissent de nouveau, cependant que se développe une branche longtemps négligée, la construction aéronautique, et que l'industrie horlogère nippone devancerait aujourd'hui sa rivale suisse en détenant désormais le cinquième du marché mondial, en misant notamment sur l'électronique.

Difficultés avec l'URSS

Sur le plan extérieur, les événements du Moyen-Orient (d'Iran essentiellement) sont suivis avec circonspection. Tokyo est partagé entre sa solidarité avec les États-Unis et ses besoins en pétrole (justement satisfaits jusqu'ici pour une part notable par l'Iran). Les événements d'Afghanistan ont provoqué la même réaction, Tokyo ne souhaitant pas s'aliéner son puissant voisin soviétique ; le boycott des jeux Olympiques de Moscou est toutefois une mesure concrète de soutien à la politique américaine. La coopération avec la Chine se poursuit. À la fin de 1979, M. Ohira est allé en visite officielle à Pékin, le Japon octroyant notamment un prêt d'un milliard et demi de dollars à la Chine. En mai 1980, le président Hua Guofeng rend cette visite par un séjour à Tokyo. Le communiqué commun publié à l'issu des entretiens constate que les fondements de l'amitié sino-nippone pour le XXIe siècle sont acquis. Cette coopération veut se situer aussi sur un plan économique, le rapprochement Tokyo-Pékin étant encore une cause de friction avec l'URSS.

Jordanie

Amman. 2 980 000. 30. *3,3 %.
Économie. PIB (77) : 637. Productions (77) : A 9 + I 22 + S 69. Énerg. (76) : 527. CE (77) : 20 %.
Transports. (*77) : 57 000 + 21 000. (77) : 1 126 M pass./km.
Information. (75) : 4 quotidiens ; tirage global : 49 000. (76) : 531 000. (76) : *125 000. (76) : 24 200 fauteuils. (76) : 44 000.
Santé. (76) : 890.
Éducation. (76). Prim. : 402 401. Sec. et techn. : 185 700. Sup. (74) : 9 302.
Armée.  : 67 200.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946. Prend le nom en 1949 de royaume hachémite de Jordanie. Constitution de 1951, amendée en 1976. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Abdel Hamid Charaf.

Koweït

Koweït. 1 200 000. 67. *4,2 %.
Économie. PIB (75) : 11 307. Productions (75) : A 0 + I 78 + S 22. Énerg. (76) : 9 198. CE (75) : *95 %.
Transports. (*77) : 285 800 + 95 100.  : 2 240 000 tjb. (77) : 1 270 M pass./km.
Information. (74) : 6 quotidiens ; tirage global : 80 000. (76) :*502 000. (75) : *182 000. (75) : 12 900 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (77) : 155 000.
Santé. (76) : 1 219. Mté inf. (76) : 34,3.
Éducation. (76). Prim. : 104 285. Sec. et techn. : 111 166. Sup. : 9 934.
Armée.  : 11 100.
Institutions. Émirat indépendant depuis le 19 juin 1961. Souverain : cheikh Jaber el Ahmed el Jaber el Sabah ; succède au cheikh Sabah el Salem el Sabah, décédé le 31 décembre 1977. Premier ministre : cheikh Saad Abdallah el Sabah.

Laos

Vientiane. 3 550 000. 15. *2,32 %.
Économie. PIB (70) : 69. Énerg. (76) : 61. CE (70) : 3 %.
Transports. (74) : 14 100 + 2500. (76) : 12 M pass./km.
Information. (75) : 8 quotidiens. (76) : 200 000 (77) : 7 000.
Santé. (76) : 156.
Éducation. (74). Prim. : 278 755. Sec. et techn. (73) : 15 453. Sup. : 828.
Armée.  : 48 550.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. République populaire et démocratique proclamée le 4 décembre 1975, après l'abdication du roi Savang Vatthana (3 décembre 1975). Président de la République et de l'Assemblée populaire suprême : prince Souphanouvong. Premier ministre : Kaysone Phomvihane.

Liban

Beyrouth. 3 010 000. 290. *3,1 %.
Économie. PIB (72) : 796. Productions (72) : A 10 + I 21 + S 69. Énerg. (76) : 533. CE (72) : 18 %.
Transports. (74) : 2 M pass./km, 42 Mt/km. (74) : 220 200 + 23 400.  : 278 000 tjb. (77) : 1 544 M pass./km.
Information. (75) : 33 quotidiens ; tirage global : *283 000. (76) : *1 600 000. (76) : *425 000. (70) : 86 600 fauteuils ; fréquentation : 49,7 M. (72) : 227 000.
Santé. (73) : 2 300.
Éducation. (72). Prim. : 497 723. Sec. et techn. : 174 711.
Armée.  : 8 750.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République : Elias Sarkis, élu le 8 mai 1976 ; succède à Soliman Frangié. Premier ministre : Sélim Hoss, démissionnaire le 7 juin 1980.

Plus morcelé que jamais

Le Liban demeure une caisse de résonance des conflits et tensions du Moyen-Orient (guerre israélo-palestinienne, rivalité syro-iraqienne, antagonisme iraqo-iranien, etc.) plus de cinq ans après l'explosion, en avril 1975, de la guerre civile (Journal de l'année 1974-75). Le pays est en outre miné par d'innombrables rivalités personnelles, politiques ou idéologiques, qui opposent entre elles plus d'une vingtaine d'organisations politico-militaires. Même si les pilonnages systématiques à l'arme lourde se font rares (sauf au Sud-Liban), enlèvements, assassinats, attentats et sanglants accrochages contribuent à accentuer le morcellement du pays.