Le 9 janvier 1980, 63 des rebelles capturés, dont une quarantaine de Saoudiens, sont décapités en place publique dans huit villes du royaume, après avoir comparu devant le tribunal islamique de La Mecque. Cette mise en scène macabre a été manifestement imaginée dans le but de dissuader d'éventuels fauteurs de troubles.

Une fois l'alerte passée, les princes de la dynastie régnante s'efforcent de désamorcer le mécontentement populaire. Plusieurs mesures urgentes sont prises en vue de remanier les services de sécurité et de renseignements, qui n'ont pu prévoir ou empêcher le déroulement des événements. Les militaires responsables de négligences sont limogés et un nouveau gouverneur est nommé pour la région de La Mecque. Malgré son état de santé précaire, le roi Khaled entreprend de nombreux déplacements dans les points les plus reculés du royaume pour rassurer ses fidèles. Le prince héritier Fahd multiplie, de son côté, les « mesures destinées à combattre la corruption et donner satisfaction aux revendications populaires ». Le 18 mars, le palais royal confie à un comité de 9 membres le soin d'élaborer un projet de Constitution prévoyant la création d'une Assemblée nationale consultative.

Modération

En dépit de la tragédie de La Mecque, l'Arabie Saoudite poursuit sa politique de modération en matière de fixation des prix pétroliers. En juillet, elle avait relevé sa production de brut pour réduire la tension sur les prix. Alors que la plupart des pays de l'OPEP vont au-delà du prix plafond de 23,50 dollars le baril décidé en juin 1979 à la conférence de Genève, Riyad s'en tient jusqu'en décembre au prix plancher de 18 dollars, se privant quotidiennement de 50 000 000 de dollars, « un cadeau aux compagnies pétrolières occidentales » diront avec amertume les insurgés de La Mecque. Les sacrifices consentis par l'Arabie Saoudite pour freiner la hausse des prix ne sont pas d'ailleurs du goût de tous les dirigeants saoudiens, dont certains estiment que l'exportation de 5 millions de barils par jour suffirait largement aux besoins financiers du royaume. Officiellement, la production est de 9,5 millions de barils par jour (en fait, elle serait de près de 10,5 millions).

L'Arabie Saoudite s'efforce malgré tout d'obtenir la réunification des prix de l'OPEP et, dans ce but, procède, à partir de novembre, à plusieurs réajustements de l'arabian light, le pétrole de référence. Le 15 mai 1980, à trois semaines de la conférence ordinaire de l'OPEP d'Alger qui doit se prononcer sur les prix pétroliers, l'arabian light passe de 26 à 28 dollars, tout en demeurant le brut le moins cher de l'OPEP.

Coopération

Pour la France, qui reçoit 34 % de son pétrole d'Arabie Saoudite, cette nouvelle augmentation signifie une aggravation de sa facture pétrolière de l'ordre de 1,6 milliard de F pour 1980. Pour faire face à l'accroissement du déficit de la balance commerciale que cette hausse implique, Paris compte surtout sur ses exportations militaires. En visite officielle à Riyad, Yvon Bourges, le ministre français de la Défense, conclut le 11 mai un accord de principe avec son homologue saoudien, prévoyant la livraison de patrouilleurs côtiers lance-missiles et de corvettes de lutte anti-sous-marine pour une valeur globale de 7 milliards de F.

L'Arabie Saoudite a déjà confié, en juillet 1979, à la France l'équipement de 3 brigades blindées en chars de combat et en moyens logistiques de commandement. Une mission militaire française d'assistance technique placée sous l'autorité d'un général apporte son concours permanent aux forces saoudiennes, dans le cadre d'une coopération engagée depuis plusieurs années pour la formation des personnels et la maintenance des matériels.

Bahreïn

Manama. 350 000. 525. *3,1 %.
Économie. PIB (75) : 3 669. Énerg. (76) : 11 998.
Transports. (*77) : 35 500 + 13 200.
Information. (75) : *100 000. (76) : *31 000. (74) : 10 500 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (77) : 40 000.
Santé. (77) : 218.
Éducation. (76). Prim. : 45 640. Sec. et techn. : *16 500. Sup. (75) : 703.
Armée.  : 2 300.
Institutions. État indépendant le 15 août 1971. Constitution du 6 décembre 1973. Le Parlement est dissous le 27 août 1975. Chef de l'État et président du conseil d'État : cheikh Issa ben Salman el-Khalifa.

Bangladesh

Dacca. 84 660 000. 590. *2,1 %.
Économie. PIB (77) : 93. Productions (77) : A 54 + I 13 + S 33. Énerg. (76) : 32. CE (77) : 6 %.
Transports. (73) : 3 331 M pass./km, 639 Mt/km. (72) : 31 700 + 24 800.  : 284 000 tjb.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : *356 000. (77) : 98 000.
Santé. (76) : 5 723.
Éducation. (76). Prim. : 9 483 090. Sec. et techn. : 2 317 119. Sup. : 121 155.
Armée.  : 76 500.
Institutions. État indépendant le 16 décembre 1971. Constitution du 16 décembre 1972, amendée en janvier 1975 et en avril 1977, transformant la république islamique en État islamique. Chef de l'État : général Ziaur Rahman, élu le 3 juin 1978 ; succède au président Abusadat Mohamed Sayem, démissionnaire. Premier ministre : Azizur Rahman.

Bhoutan

Punakha et Thimphu. 1 035 000. 22. *2,2 %.
Économie. PIB (75) : 70.
Transports.
Information. (76) : 10 000. (71) : 1 500 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M.
Éducation. (76). Prim. : 18 821. Sec. et techn. : 1 536.
Institutions. Monarchie. Souverain : Jigme Singhi Wangchuk ; succède, le 24 juillet 1972, à son père Jigme Dorji Wangchuk, décédé. Les relations internationales du Bhoutan sont assurées par l'Inde.

Birmanie

Rangoon. 32 210 000. 47. *2,2 %.
Économie. PIB (77) : 120. Productions (77) : A 47 + I 11 + S 42. Énerg. (76) : 49. CE (77) : 6 %.
Transports. (*77) : 2 764 M pass./km, 434 Mt/km. (*77) : 38 600 + 41 300. (77) : 43 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : 319 000. (76) : 665 000. (72) : 302 600 fauteuils ; fréquentation : 222,5 M. (77) : 32 000.
Santé. (76) : 5 700.
Éducation. Prim. (76) : 3 475 749. Sec. et techn. (74) : *900 000. Sup. (75) : 56 083.
Armée.  : 169 500.
Institutions. État indépendant depuis le 4 janvier 1948. République socialiste. Constitution le 4 janvier 1974. Chef de l'État : général U Ne Win, réélu le 2 mars 1978. Premier ministre : U Maung Maung Kha.

Cambodge

Phnom Penh. 8 570 000. 47. *2,9 %.
Économie. PIB (70) : 125. Énerg. (76) : 16. CE (70) : 4 %.
Transports. (73) : 54 M pass./km, 10 Mt/km. (72) : 27 200 + (73) 11 000. (77) : 13 M pass./km.
Information. (75) : 16 quotidiens. (75) : *110 000. (76) : *35 000. (75) : 71 000.
Santé. (71) : 438.
Éducation. (72). Prim. : 479 616. Sec. et techn. : *103 000. Sup. : 9 988.
Institutions. État indépendant le 9 novembre 1953. République démocratique. Constitution du 3 janvier 1976. Chef de l'État : Khieu Samphan. Premier ministre : Pol Pot, tous deux en fonctions jusqu'à l'invasion (le 1er janvier 1979) par le FUNSK, soutenu par l'armée vietnamienne. Depuis le 7 janvier 1979, le pouvoir est exercé par un Comité central présidé par Heng Samrin.

Une lutte désespérée pour survivre

Sept mois après la prise de Phnom Penh par les Vietnamiens, la guerre continue au Cambodge. Sur le plan international, la République populaire du Kampuchea a des difficultés à s'affirmer. Le Conseil révolutionnaire, dirigé par Heng Samrin, président, et Pen Sovan, vice-président, n'est reconnu que par 35 nations sur les 140 de l'ONU. L'Assemblée générale des Nations unies, d'ailleurs, se prononce le 22 septembre 1979 en faveur du maintien du siège du Cambodge aux Khmers rouges, dont le gouvernement, chassé de Phnom Penh, a pourtant été condamné par l'opinion internationale. C'est une défaite pour le Viêt-nam et l'Union soviétique.