Craig Whitney et Harold Piper, correspondants à Moscou du New York Times et du Baltimore Sun, sont condamnés par un tribunal soviétique à rétracter dans leur journal — ou dans la presse soviétique — un article écrit au sujet d'un dissident. Toutefois, leur accréditation ne leur est pas retirée, ce qui aurait vraisemblablement entraîné des mesures similaires pour des journalistes soviétiques aux États-Unis. Les deux journalistes, n'ayant pas publié de rectificatif, sont appelés à comparaître une seconde fois, mais, devant l'audience internationale prise par l'affaire, le tribunal abandonne les poursuites.

Divers

– La Suisse connaît sa première grève dans un organe de presse : les journalistes de Die Tat, quotidien appartenant à la chaîne de magasins Migros, cessent le travail pour protester contre la nomination, sans consultation préalable, d'un nouveau rédacteur en chef.

– En RFA, des féministes assignent le magazine Stern pour ses unes provocantes. Elles sont déboutées par un tribunal de Hambourg.

L'Office fédéral de contrôle des cartels interdit au groupe Springer une prise de participation majoritaire dans le groupe MZV de Munich, une telle opération lui permettant d'avoir une place dominante sur le marché de la presse à sensation.

– Un scandale éclate en Afrique du Sud à propos d'une somme de 300 millions de F qui devait être utilisée pour l'amélioration de l'image de marque de ce pays dans le monde : un échec a été enregistré aux États-Unis avec une tentative d'achat du Washington Star ; quelques succès ont été acquis en Grande-Bretagne et en France avec la prise de contrôle de la Nouvelle Société de presse, mais l'examen du budget de l'Information montre qu'une partie de la somme a été utilisée au financement du parti politique de John Vorster. Ce mini-Watergate le contraint à démissionner au début de juin 79.

– Deux journalistes sont assassinés en Italie : Mario Francese est victime de la Mafia, et Mino Pecorelli est abattu par les Brigades rouges, qui menacent d'autres représentants de la presse.

– Difficultés au Pakistan, en Argentine, au Portugal : dans tous ces pays, la presse est mise au pas. En Iran, elle est victime des bouleversements politiques. L'ayatollah Khomeiny accuse les journalistes étrangers qui critiquent son régime d'être « au service des intérêts maléfiques des superpuissances ».

Édition

Retour au libéralisme

L'annonce de la libéralisation prochaine du prix des livres par le ministre de l'Économie, René Monory, le 10 janvier 1979, met en effervescence le monde de l'édition. Au 1er juillet 1979, le prix des livres sera fixé librement par les éditeurs et les libraires établiront leur marge à partir de ces prix. Des avantages fiscaux seront consentis aux ouvrages difficiles.

Ces nouvelles mesures sont favorablement accueillies par la Fédération française des syndicats de libraires. Mais elles provoquent l'inquiétude du Syndicat national de l'édition. Celui-ci remarque qu'elles ne tiennent aucun compte du double prix qu'il avait proposé : un prix fixe pour les ouvrages dits culturels, un prix conseillé (ou libre) pour les autres ouvrages (best-sellers, documents, livres faciles à vendre, etc.). Yvon Chotard, président du SNE, démissionne ainsi que les membres de son bureau.

Cette libéralisation soulève quatre problèmes : publicité, propriété littéraire, communication et exportation. Elle remet en cause les relations entre les éditeurs et les auteurs. Un Conseil permanent des écrivains est créé.

– Deux maisons d'édition disparaissent : Guy Authier et le Sagittaire. Un malaise est perceptible chez Jean-Claude Simoen et dans le secteur édition qui dépend directement du PCF.

– Après le départ des fondateurs des éditions du Seuil, Jean Bardet et Paul Flamand, une restructuration intervient : le département littérature est confié à Jean-Marie Borzeix, le département histoire-économie-politique est dirigé par Jean-Claude Guillebaud. Bruno Flamand devient secrétaire général des services littéraires et Michel Chodkiewicz P-DG.