L'étude des nuages générateurs de grêle ne peut être que statistique, comme la vérification des effets de l'ensemencement des nuages par cristaux d'iodure d'argent. Il n'existe pas, en effet, deux nuages rigoureusement identiques.

L'opération Grossversuch IV a utilisé d'importants moyens : deux radars pour scruter la structure des nuages et mesurer la quantité d'eau et de grêlons présents dans les nuages ; un réseau régulier de 400 grêlimètres répartis tous les deux kilomètres ; trente-cinq grêlimètres séquentiels permettant d'avoir une idée de l'évolution de la chute de grêle pendant quatre minutes ; quatre camionnettes-laboratoires pour récolter des grêlons frais ; deux radars Doppler pour suivre la dynamique interne des nuages ; cinq postes de lancement de fusée pouvant lâcher, vers 5 ou 6 km d'altitude, 100 g d'iodure d'argent en vingt secondes ; des radiosondages jusqu'à une altitude d'une quarantaine de kilomètres.

Géologie

Séismes : d'abord se protéger

Un colloque international sur la prévision des séismes s'est tenu à l'UNESCO du 2 au 6 avril. Autant la conférence intergouvernementale sur l'évaluation et la diminution des risques sismiques, réunie (aussi à l'UNESCO) du 10 au 19 février 1976, avait été celle de l'optimisme (Journal de l'année 1975-76), autant le colloque a été celui de la prudence. En 1976, on pensait être bientôt en mesure de prévoir les tremblements de terre. Les Chinois avaient expliqué comment ils avaient réussi à prévoir le très violent séisme du 4 février 1975 du Liaoning.

Les spécialistes participant au colloque ont reconnu que de longues recherches sont encore nécessaires si on veut arriver à annoncer un séisme avec une fiabilité acceptable. Pour le moment, le meilleur moyen de se protéger contre les effets des tremblements de terre est la prévention Celle-ci suppose l'établissement de cartes précises des zones à risques sismiques, la définition et l'application de normes de construction, le renforcement ou la formation de services efficaces de protection civile, une large information des populations habitant dans ces zones.

Le colloque a pourtant été l'occasion de faire se rencontrer des partenaires qui n'en ont pas l'habitude : sur les 74 communications entendues, plus d'une trentaine ont été faites par des sociologues et des économistes qui, depuis quelques années, ont commencé à étudier les conséquences psychologiques, sociales et économiques de l'annonce d'un séisme plusieurs mois ou même plusieurs années à l'avance, et à calculer le coût de la prévention.

La terre a tremblé en RFA, en Iran, au Mexique, au Monténégro

Le 3 septembre 1978, très tôt le matin, un fort tremblement de terre a secoué le Jura souabe (RFA). Avec une magnitude légèrement supérieure à 5, ce séisme est l'un des plus violents à avoir été ressenti en Allemagne. Il n'y a pas eu de morts, mais une vingtaine de personnes, blessées ou choquées, ont dû être hospitalisées. Les dégâts matériels ont été relativement importants : ils s'élèveraient à plusieurs millions de marks ; ce sont les régions de Tubingen, de Hechingen et d'Ebingen qui ont le plus souffert. Le tremblement de terre a été ressenti dans une vaste zone allant de Nancy et Strasbourg à Erfurt (RDA), à la Suisse et même à l'Autriche.

Cette secousse n'a pas été une surprise. La région est connue pour sa sismicité. Des tremblements de terre moins violents s'y sont produits en 1943, 1969, 1971, 1972 et 1974. Le 16 novembre 1911, elle avait subi un séisme de magnitude analogue à celle du 3 septembre 1978. Toutes ces secousses sont dues aux contraintes nées du plissement alpin, qui se poursuit de nos jours.

Meurtrier

Moins de deux semaines plus tard — le 16 septembre — un tremblement de terre, catastrophique celui-là, s'est produit près de Tabas, à 500 km au sud-est de Téhéran. De magnitude un peu supérieure à 7, il aurait causé la mort de 15 000 personnes (on a même parlé de 25 000 morts). Deux ingénieurs français du BRGM, en mission géologique dans la région, y ont trouvé la mort. Ce séisme très meurtrier s'inscrit dans une liste déjà longue des désastres sismiques qui endeuillent souvent l'Iran.