Le rapport le plus élevé est celui du tiercé du Prix de Mandinet, disputé le 15 mai à Saint-Cloud. L'arrivée rapporte 18 714,90 F dans l'ordre pour 1 F (soit 93 574,50 F pour 5 F) et 1 536,60 (soit 7 683 F pour 5 F) seps ordre. Le quarté permet d'enregistrer un rapport record le 19 janvier à Vincennes, où l'arrivée Fédor Touvent-Fée d'Ajon-Fleuron du Pont-Flore du Cassoir fait afficher 255 439,30 F (pour 1 F) dans l'ordre et 6 478 F sans ordre.

Bridge

Le bridge a gagné définitivement ses titres de noblesse et s'installe en tête des loisirs de l'esprit.

Michel Bongrand, président de la Confédération des loisirs de l'esprit, est d'ailleurs le président d'honneur de la Fédération française de bridge.

Des matches internationaux, des festivals de bridge se déroulent presque sans interruption aux quatre coins du monde, de Rio ou Las Vegas jusqu'à Manille et Hongkong, en passant par les îles grecques, l'Iran, l'Inde...

En France, l'ascension du bridge est particulièrement frappante ; François Bonhoure, successeur de Michel Bongrand, est le président d'une fédération qui a vu ses effectifs tripler en six ans. Cet extraordinaire développement est dû aux possibilités de loisirs des Français, à la vulgarisation du bridge (plusieurs millions d'ouvrages édités en langue française) et à l'adoption par l'immense majorité d'une seule et même méthode naturelle, simple et claire, la Majeure Cinquième. C'est maintenant un fait reconnu : la jeunesse, attirée et séduite, a adopté le bridge.

Internationaux

Mauvaise performance des Français, qui terminent 8e aux derniers championnats d'Europe par équipes. Les Suédois gagnent, mais ne peuvent accéder à la finale du championnat du monde à Manille. Ce sont deux équipes américaines qui se retrouvent en finale de cette épreuve intercontinentale.

L'équipe gagnante : Wolff-Hamman-Swanson-Soloway-Eisenberg-Kantar.

Cette année, pas de championnat d'Europe par équipes ; en revanche, fin juin, une triple Olympiade par paires à La Nouvelle-Orléans (paires open, paires mixtes, paires dames). Soixante pays, au moins, seront représentés.

La fédération française apporte la preuve de son dynamisme avec une cinquantaine de participants.

La délégation française est conduite par Chemla-Lebel, récents vainqueurs du championnat d'Europe par paires (qualifiés d'office).

Les autres ambassadeurs à La Nouvelle-Orléans se sont qualifiés au terme d'épreuves de sélection groupant au départ plusieurs milliers de joueurs. C'est une paire junior qui termine en tête de la sélection mixte, Sylvie Willard et Philippe Soulet. Sylvie Willard a accompli un autre exploit peu commun : elle s'est permis de remporter en compagnie d'Anne-Marie Poubeau le championnat par paires open, gagné jusque-là par les meilleures paires masculines.

Le plus grand tournoi du monde, la Coupe d'or Cino-del-Duca, créé par Mme Simone del Duca, a revêtu cette année un faste et un éclat exceptionnels. Il a réuni à l'Opéra de Paris 1 200 joueurs, dont plus de 300 venus de toutes les parties du monde. Mesdames Morénas et Serf remportent la prestigieuse épreuve !

On peut dire que, dans le domaine du bridge, 1978 est l'année de la femme.

Échecs

Le tournoi des prétendants au titre mondial — que détient depuis 1975 le Soviétique Anatoli Karpov, grand maître international — a été le clou d'une saison échiquéenne internationale particulièrement riche en événements, souvent dominés par des actions de caractère politique :
– deux des quatre prétendants restant en tête se trouvent chacun dans une situation un peu particulière : V. Kortchnoï, ex-Soviétique, privé de sa nationalité depuis son passage à l'Ouest (le 27 juillet 1976 aux Pays-Bas), et B. Spassky, Soviétique, ex-champion du monde, résidant en France depuis le 6 septembre de la même année, pour un temps indéterminé, après son mariage à Moscou avec une Française ;
– coup de théâtre à Moscou, où l'ex-champion du monde, T. Petrossian, est destitué de son poste de rédacteur en chef de l'important hebdomadaire échiquéen 64 ;
– au congrès extraordinaire de la FIDE (Lucerne, 23-24 juillet 1977), sur demande des représentants soviétiques, c'est l'exclusion temporaire de la Fédération d'Afrique du Sud — écartée une première fois en 1974 au Congrès de Nice (puis réintégrée en 1976 au congrès de Haïfa) — jusqu'en 1980, date de la prochaine Assemblée générale de la FIDE, en attendant qu'une commission enquête sur les efforts antidiscriminatoires de la fédération sud-africaine ;
– un profond remaniement s'opère au sein de la Fédération d'URSS, dont la réunion plénière (Moscou, 17-18 novembre 1977) entérine l'éviction de Y. Averbach, grand maître international, de son poste de président fédéral. Il est remplacé par le cosmonaute V. Sevastianov, inconnu dans les milieux échiquéens. En même temps, parmi les 20 membres du bureau et du praesidium, apparaissent aussi plusieurs personnages du monde politique n'ayant aucun lien avec le jeu d'échecs.