Aucun phénomène physique, biologique ou humain ne peut plus être considéré isolément. Ainsi, la paléontologie concourt à prouver la dérive des continents, qui n'est plus maintenant qu'un chapitre de la nouvelle théorie de la tectonique des plaques. Le progrès de la sismologie, en particulier les recherches pour la prévision des tremblements de terre, a suscité de nouveaux domaines d'études pour les psychologues, les sociologues et les économistes. Avant même de prédire un séisme avec une chance raisonnable de succès, il faut en effet étudier comment les habitants réagiront à une telle anticipation et prévoir ce que deviendra l'activité économique pendant la période d'attente.

Océanographie

La 4e session de la conférence sur le droit de la mer

La conférence des Nations unies sur le droit de la mer a tenu sa quatrième session à New York du 15 mars au 7 mai 1976. Pas plus que les deuxième et troisième sessions, qui s'étaient réunies à Caracas en 1974 et à Genève en 1975 (la première session qui s'était déroulée à New York en 1973 avait été consacrée à la préparation de la conférence), la quatrième n'a donné de résultat concret, sauf la décision de se réunir à nouveau. Une cinquième session se tiendra donc à New York du 2 août au 17 septembre 1976 (Journal de l'année 1974-75).

Évolution

L'état des discussions fait douter qu'une convention globale puisse être signée dans un délai de quelques mois (certains disent même quelques années). Il faut cependant reconnaître que la conférence a contribué par sa seule existence à faire évoluer le droit de la mer. Ainsi la notion de zone économique exclusive de 200 milles nautiques (370,4 km à partir de la côte) est-elle maintenant acceptée à peu près par tous les participants, alors qu'à Caracas elle était combattue par les grandes puissances maritimes capitalistes ou socialistes.

Ainsi, sans attendre la conclusion d'une convention du droit de la mer, de nombreux pays côtiers, dont, notamment les États-Unis, le Canada et probablement les communautés européennes, ont-ils déjà annoncé que, par décision unilatérale, ils allaient prochainement s'attribuer cette zone économique de 200 milles.

La notion de zone économique exclusive a elle-même évolué : en plus de l'exclusivité d'exploitation des richesses biologiques et minérales, les 77 (c'est-à-dire les pays en voie de développement, qui sont maintenant 110) réclament le droit de définir les normes antipollution et d'autoriser toute recherche océanographique. Les pays industriels sont opposés à cette extension des prérogatives attachées à la zone économique exclusive, car ils craignent que, dans l'avenir, ces droits se transforment, en fait, en limitation du droit de passage. En outre, disent-ils, l'océan est un tout qu'il faut donc étudier comme tel.

Or, rappelons-le, l'océan mondial couvre une surface de 361 millions de kilomètres carrés, mais la superficie de l'océan libre ne sera plus que de 228 millions de kilomètres carrés si des mesures restrictives sont prises dans toutes les zones économiques de 200 milles.

Clivages

Jusqu'à la session de New York, divers groupes basés sur les régions géographiques ou sur des intérêts précis s'étaient constitués, mais les participants s'étaient essentiellement scindés en deux blocs : d'une part les pays industriels, d'autre part les États en voie de développement. À New York un nouveau clivage est apparu ; d'une part les pays côtiers, d'autre part les États sans littoral ou géographiquement défavorisés (c'est-à-dire les États qui n'ont qu'une petite façade maritime ou qu'un plateau continental très réduit, enclavés parfois au milieu de plateaux continentaux ou de zones économiques dépendant de pays voisins). Dans ce nouveau groupe de pression, on retrouve aussi bien des pays industrialisés (Allemagne fédérale ou Autriche par exemple) que des pays en voie de développement (Zaïre, Népal, Afghanistan ou Bolivie).

Et on réclame, comme un droit, une part de l'exploitation des zones économiques de leurs pays voisins mieux dotés par la nature ou par le découpage des frontières terrestres.