Le 17 septembre 1975, l'observatoire a été pointé dans la direction du centre de la Galaxie. On se propose aussi de mesurer le rayonnement gamma universel, dont l'origine, pour l'instant, est inconnue, et que certains considèrent comme un résidu des premiers âges de l'Univers.

L'expérience doit se poursuivre pendant deux ans et explorer 24 régions différentes du ciel, chacune pendant un mois.

Géologie

Prévision des tremblements de terre « à la chinoise »

Six jours après le tremblement de terre catastrophique du Guatemala, s'est ouverte à l'UNESCO la conférence intergouvernementale sur l'évaluation et la diminution des risques sismiques. Cette coïncidence, purement fortuite (la date de la conférence était fixée depuis plus d'un an), aurait suffi, à elle seule, pour attirer l'attention du grand public. Les quelque 150 délégués d'une cinquantaine de nationalités se proposaient, en effet, d'étudier comment faire passer dans la pratique les progrès réalisés depuis une douzaine d'années dans les divers domaines relevant de la sismologie.

La délégation chinoise a tenu la vedette en donnant des explications inédites sur la méthode qui a permis de prévoir un certain nombre de tremblements de terre survenus en Chine depuis quelques années. Des rumeurs, certes, avaient déjà couru le monde des sismologues sur ces prévisions chinoises. Des délégations de géophysiciens américains (en 1974) et français (en 1975) avaient rapporté de Chine quelques informations. Mais jamais autant de précisions n'avaient été données, ni sur la méthode en général ni sur la prévision réussie du séisme de magnitude 7,3 qui a frappé le sud de la province du Liao-ning le 4 février 1975.

Record

Les tremblements de terre qui frappent la Chine sont presque toujours très meurtriers : de 800 000 à 1 000 000 de morts en 1556 dans le Chensi (c'est le record de tous les séismes connus) ; 120 000, 150 000 morts, ou plus, en 1920, dans le Kansu. De violents séismes ont frappé la Chine en 1966, en 1970, en 1973, en 1974 et en 1975. Mais il n'a pas été publié de précisions sur le nombre des victimes et l'étendue des dégâts.

Protection

En 1966, trois tremblements de terre ont frappé le Hou-pei à quelque 300 km au sud-ouest de Pékin : une secousse de magnitude 7,1 le 7 mars, et deux, respectivement de magnitude 6,3 et 7,3, le 22 mars. Ce sont ces séismes qui ont décidé les autorités chinoises à intensifier massivement les recherches dans le domaine de la prévision sismique. La plupart des maisons sont faites de torchis ou de maçonnerie, donc particulièrement vulnérables aux tremblements de terre. Il est hors de question de les remplacer toutes à brève échéance par des constructions satisfaisant aux normes antisismiques. En attendant, le seul moyen de protéger les populations est d'arriver à les faire sortir à temps de leurs maisons dangereuses.

Les Chinois travaillent sur plusieurs plans : d'une part, avec des géophysiciens professionnels (10 000 actuellement) ; d'autre part, avec des amateurs (plus de 100 000 ouvriers, paysans, instituteurs, élèves, téléphonistes, radios, météorologistes, etc.) auxquels on apprend des rudiments de géophysique ; enfin, une éducation intensive sensibilise l'ensemble de la population aux risques sismiques par films, affiches, notices, conférences, expositions, émissions radiophoniques. La population apprend à observer tout ce qui peut passer pour un signe prémonitoire et à faire part de ces observations aux autorités locales. On lui montre comment renforcer les bâtiments importants ou les ouvrages d'art, puis comment reconstruire des maisons simples mais sûres. Elle est ainsi convaincue que sa sécurité dépend en grande partie d'elle-même et de son acceptation des consignes qui lui sont ou seront données. Elle comprend les limites des prévisions et supporte donc bien les fausses alertes.

Depuis 1970, tout cet effort est coiffé par le Bureau sismologique d'État.

Compilation

Les géophysiciens ont commencé par exploiter les renseignements qu'ils possédaient : des statistiques sismiques uniques au monde puisque, au moins pour les graves tremblements de terre, elles couvrent près de trois mille ans. Et ils ont systématiquement compilé ou constitué les données sur la structure et la géologie régionales et locales. Ils ont aussi monté des observatoires standards (17 actuellement) et régionaux (plus de 300), sans compter les appareils installes près de mines et d'usines, et ils ont multiplié les stations portatives.