Amérique

Canada

Ottawa. 22 480 000. 2. 1,2 %.
Économie. La balance commerciale demeure excédentaire malgré la récession et la crise de l'énergie. Cette situation favorable est due d'abord à la richesse du sous-sol en hydrocarbures et minerais métalliques. Le pays occupe le quatrième rang mondial pour les productions de gaz naturel, de minerai de fer et de cuivre, le neuvième pour l'extraction du pétrole. Fait exceptionnel dans le monde développé, la production d'énergie est supérieure à la consommation. L'apport économique est encore notable dans le domaine agricole (exportations de blé), forestier (premier exportateur mondial de papier journal) et dans certaines productions industrielles lourdes (acier, aluminium - liés à la richesse en hydroélectricité) et élaborées (construction automobile). La puissance économique du pays est vraiment bien supérieure à son poids démographique : elle explique le deuxième niveau de vie moyen du monde entre les États-Unis et l'Europe occidentale.
PNB (73) : 5 412. Production (73) : G 119 + A 118 + I 123. Énerg. (*73) : 11 237. C.E. (73) : 22 %.
Population active (73) 8 759 000 dont A : 6,5 %, I : 31,3 %, D : 62,2 %. PNB par secteur (73) A : 5,2 % ; I : 36,2 % ; D : 58,6 %. Prix à la consommation (évolution 74) + 11 %. Balance commerciale (74) exp. : 34,2 MMD, imp. : 32,5 MMD. Balance des paiements : déficit 1,7 MMD. Productions (74) : blé 14,2 Mt, pétrole 84 Mt, gaz naturel 72 Gm3, électricité 280 TWh, cuivre 0,83 Mt, fer 29 Mt, acier 13,5 Mt, aluminium 1 Mt, papier 12 Mt.
Transports. (*73) : 2 573 M pass./km, 190 906 M t/km. (*73) : 7 866 100 + 2 211 800.  : 2 460 000 tjb. (73) : 9 758 M pass./km.
Information. (72) : 121 quotidiens ; tirage global : *5 074 000. (73) : *19 133 000. (73) : *7 705 000. (70) : 666 000 fauteuils ; fréquentation : 92,3 M. (73) : 11 665 000.
Santé. (72) : 34 509. Mté inf. (73) : 16,8.
Éducation. (71). Prim. : 2 820 666. Sec. et techn. : *2 925 000. Sup. : 652 176.
Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (Statut de Westminster). Constitution de 1867. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Jules Léger. Premier ministre : Pierre Elliott Trudeau.

Difficultés politiques et inflation à l'origine d'un malaise politique

Le blocage des prix et des salaires décrété par le gouvernement central pour juguler l'inflation toujours croissante et redresser l'économie marque une année particulièrement difficile pour les hommes politiques. Les démissions de ministres et les remplacements de chefs de partis d'opposition, à Ottawa, confirment une profonde instabilité politique.

Contrôle

Les politiques déflationnistes à caractère volontaire appliquées par le gouvernement depuis deux ans (Journal de l'année 1973-74 et 1974-75) n'ont pu freiner la hausse du coût de la vie. En 1975, le taux annuel de l'inflation atteint 10,8 %, soit 0,4 % de plus qu'en 1974. Les secteurs de l'alimentation, du logement et des transports sont principalement touchés. Toute tentative pour convaincre les milieux d'affaires et les syndicats de l'urgence d'un consensus sur un programme de restrictions est un échec. Obligé, une fois de plus, de reconnaître la faillite des politiques économiques de son gouvernement, le Premier ministre, Pierre Elliott Trudeau, impose, le 13 octobre 1975, pour une période indéterminée, le gel sélectif des prix et des salaires.

Un an et demi plus tôt, il avait pourtant ridiculisé et rejeté vertement un contrôle similaire proposé par le Parti conservateur à la Chambre des communes d'abord et durant la campagne électorale de 1974 ensuite. Pour l'opposition et les syndicats, les palinodies du Premier ministre P.E. Trudeau constituent une trahison envers les Canadiens, auxquels il avait donné l'assurance formelle de ne jamais favoriser, en temps de paix, un tel moyen si son gouvernement était de nouveau au pouvoir. Au cours des semaines qui suivent, la contestation gagne les rangs de son propre parti et conduit, le 8 novembre, lors du congrès annuel des libéraux fédéraux, à la première remise en question de son leadership depuis 1968.