À la fin du mois de mai, le capital de l'IDI a été augmenté de 99,90 millions de francs. Il a atteint 532,80 millions de francs. L'État détient à présent 48 % du capital au lieu de 44 % antérieurement.

Les pouvoirs publics ont aussi accordé 290 millions de francs de crédits à la CII. Au début de janvier 1974, UNIDATA a présenté son premier ordinateur l'UNIDATA 7720. Mais la poursuite de l'entreprise exige des capitaux importants que les firmes privées françaises n'ont pas. L'État est donc appelé à jouer un rôle grandissant dans cette affaire, d'autant que la concurrence internationale place la CII dans une position difficile.

Bâtiment

Un secteur rendu bénéficiaire par l'inflation

Les investisseurs (ceux qui achètent du logement pour placer leur argent et non pour se loger) ont, en 1973, pris la part du lion sur le marché de l'immobilier. Ainsi, cette année-là, cette clientèle a acquis près de 40 % des logements vendus à Paris, contre le tiers en 1972, le quart en 1971 et le cinquième en 1970.

Contradictions

Évolution qui traduit bien le désir de se prémunir contre les effets de l'inflation et les incertitudes de la conjoncture politique et économique, la pierre restant toujours considérée comme une valeur refuge. Mais évolution qui explique en partie la persistance de deux phénomènes en apparence contradictoires : le maintien des ventes à un haut niveau et la flambée des prix.

– Le maintien des ventes : à Paris, constate le CAPEM (Centre d'analyses et de prévisions immobilières de la Compagnie bancaire), 17 500 appartements se sont vendus en 1973 (+ 3 % par rapport à 1972), soit le chiffre le plus élevé jamais atteint dans la capitale. Et si la banlieue, elle, régresse légèrement (passant de 39 500 à 35 500, soit – 10 %), c'est en raison de son caractère spéculatif moins marqué : les ventes placements n'y représentant que 18 % du marché.

– La flambée des prix : selon le CAPEM, les prix des appartements, qui avaient progressé de 5 % en 1971, ont enregistré un bond de 11,5 % en 1972 et de 16 % en 1973. Ainsi le prix de vente moyen d'un appartement parisien s'élevait-il alors à 4 100 francs le mètre carré, soit 37 % de plus qu'en 1970.

Dans toute la France, il est vrai, les mêmes causes produisent les mêmes effets : l'augmentation des prix de la construction rejoint celle du coût des terrains, qui dépasse 15 % par an, tandis que le resserrement du crédit et la hausse des taux d'intérêt viennent contrebalancer les effets (bénéfiques pour les emprunteurs) de la dépréciation de la monnaie.

Pourtant, en dépit de tous ces facteurs peu sains, la crise du logement tend à s'apaiser dans la plupart des grandes villes françaises. Si elle touche encore les catégories les plus défavorisées (jeunes ménages, travailleurs immigrés, etc.), il n'en reste pas moins que, dans de nombreux cas, l'aspect qualitatif prend le pas sur l'aspect quantitatif.

Statistiques

« Taux d'expansion élevé, croissance rapide des revenus et du pouvoir d'achat, forte inflation incitatrice au placement dans la pierre : tous ces éléments de la situation économique générale ont stimulé la conjoncture immobilière en 1973 : très brillante en début d'année, elle a pu ainsi se maintenir ensuite à un niveau globalement satisfaisant malgré le frein apporté par le resserrement du crédit. » Telle a été, selon la direction du Bâtiment et des travaux publics, la conjoncture immobilière en 1973. Pour chacun des secteurs concernés, le bilan s'établit comme suit :

HLM locatives

Forte progression des mises en chantier (127 000 logements contre 115 000 en 1972). À noter cependant que la progression a été faible en quatre ans.

HLM accession

Les mises en chantier ont progressé régulièrement, passant de 50 000 en 1972 à 60 000 en 1973 (et 70 000 prévues en 1974).

Prêts spéciaux immédiats

Baisse de 15 % en 1973 des mises en chantier de logements bénéficiant d'un prêt spécial immédiat : 85 000 logements en 1973, contre 100 000 en 1972. Les difficultés rencontrées par certains promoteurs pour respecter les prix plafond et, aussi, la mise à l'écart d'une partie de la clientèle (recrutée par le renchérissement du crédit bancaire ou exclue de l'accès à ces logements par le jeu des plafonds de ressources) expliquent ce recul.

Prêts conventionnés

Là encore, malgré l'importance de la demande, le nombre des mises en chantier (37 000) n'a pas atteint en 1973 le niveau des dotations, resté stable à 41 000 logements depuis plusieurs années.

Secteur libre

Très forte en début d'année, la demande a ensuite légèrement décru, tout en se maintenant à un niveau considéré comme satisfaisant. Mais les promoteurs ont manifesté une grande prudence devant la menace d'un retournement de la conjoncture. Au total, le nombre de logements lancés dans l'année a atteint 245 000, contre 250 000 en 1972.

Chimie

Période de pénurie, mais bénéfices records

Au début de 1973, l'industrie chimique n'avait pas le moral. La demande était moyenne, les prix étaient mous, en particulier dans les fibres synthétiques, les produits intermédiaires (benzène, éthylène, etc.) et certains plastiques. Sous l'effet d'un certain nombre d'événements, cette situation allait brutalement se retourner. En quelques mois, les Américains raflaient une bonne partie de la production européenne de benzène : d'où une pénurie localisée et une envolée des prix.