Journal de l'année Édition 1974 1974Éd. 1974

La production du faux vin corse représentait 12 000 hectares de vignes fantômes...

Alerte à la radioactivité

Gros émoi, gare de l'Est, à Paris, le matin du dimanche 21 avril. À 6 h 10, le chef de gare est alerté par son homologue de Strasbourg : trois voitures du train 262, l'Orient-Express, en provenance de Vienne, seraient radioactives à la suite d'un attentat criminel. L'information a été donnée par un contrôleur des chemins de fer allemands. L'affaire a commencé en Autriche, la semaine précédente. Un déséquilibré répand, dans deux trains de voyageurs, des substances radioactives dangereuses : de l'iode 131 et de l'indium 113. Douze personnes ont été irradiées, sans gravité il est vrai, mais l'émotion en Autriche est vive ; une prime importante est offerte à qui permettra l'arrestation de l'auteur de ces attentats. À Paris, la réaction est immédiate : la gare de l'Est alerte la Préfecture de police, qui déclenche aussitôt le dispositif mis en place depuis plusieurs années, en cas de danger de radioactivité. Trois cents policiers bloquent le quai d'arrivée, une dizaine d'ambulances sont en place avec les pompiers lorsque le 262 entre en gare, avec dix-neuf minutes de retard. Il est 8 h 34 ; les voitures suspectes (92, 93 et 94) sont prises d'assaut par les spécialistes de la Protection civile et les pompiers, revêtus de leur combinaison plombée et armés de leur compteur Geiger. La scène se déroule avec la précision d'un scénario. Les curieux croient assister à la prise de vues d'un film de science-fiction. Pendant une demi-heure, les compartiments présumés contaminés et leurs 192 occupants sont minutieusement auscultés. À 9 h 15, les spécialistes du Commissariat à l'énergie atomique de Saclay rendent leur verdict : négatif.