Dans le domaine de l'information, on retrouve Jacques Paoli, qui a quitté Europe no 1 pour RTL ; le style de la station a évolué ; on délaisse le commentaire et l'interprétation au bénéfice de la relation des faits ; on semble accorder une place plus restreinte au catastrophisme systématique, comme si les forces de la joie, leitmotiv cher à Arthur Conte, l'éphémère P-DG de l'ORTF, étaient devenues la bonne règle sur cette antenne périphérique.

Audio-visuels

Vers des programmes à la carte

On nous promet pour demain ou après-demain une télévision omniprésente, au foyer, dans l'entreprise, à l'école. La télévision, telle que nous la connaissons, sera alors sérieusement concurrencée par des procédés nouveaux : câbles, vidéocassettes, vidéodisques, satellites.

On sait que, pour la télévision hertzienne, son et images sont transmis par des ondes électromagnétiques. Avec le procédé de télévision par câble coaxial, le son et les images mêlés empruntent un conducteur matériel à canaux multiples.

Câble

Premier moyen de transmission électrique des messages, le câble, qui avait donné naissance au télégraphe et au téléphone, fut dédaigné par la radio et la télévision. Or, la transmission hertzienne souffre parfois de zones d'ombre dues au relief ou à l'urbanisme : montagnes, immeubles formant écran. Les émetteurs n'ayant qu'une portée limitée, il faut les multiplier, et l'installation d'un réseau dense est onéreuse. Le câble peut, lui, transmettre des images sans interférence extérieure, dans des régions d'accès difficile aux émetteurs hertziens.

Avec le système hertzien, des émetteurs éloignés géographiquement, mais utilisant des fréquences proches les unes des autres, risquent de se brouiller mutuellement. L'attribution des fréquences est réglementée sur le plan international ; chaque pays d'Europe ne dispose que de trois ou quatre programmes au maximum. Avec un câble multicanaux, on peut espérer non seulement augmenter les possibilités de réception, mais aussi établir une voie de retour qui permette à l'usager de répondre aux messages qu'il reçoit. Certains câbles peuvent acheminer jusqu'à 60 programmes.

L'Amérique du Nord est, en ce domaine, fort en avance sur la vieille Europe ; mais certains pays sont déjà familiarisés avec le câble, qui reste assez mystérieux pour les Français.

Pour recevoir un programme par câble, il suffit de s'abonner. Chaque utilisateur assume, comme pour le téléphone en France, les frais de branchement, d'abonnement et la consommation relevée au compteur.

Télédistribution

C'est en 1881 que Clément Ader, ingénieur des téléphones, lança à Paris son théâtrophone, reliant des abonnés au téléphone à un certain nombre de théâtres. Le système, qui devait survivre jusqu'en 1938, était la première forme de télédistribution. En 1948, un électricien de Pennsylvanie, dont la demeure, située dans une étroite vallée, ne permettait pas une bonne réception des images de télévision, construisit une haute antenne sur la crête d'une colline et la relia à son domicile. Ses voisins lui demandèrent bientôt de bénéficier, eux aussi, de l'ingénieuse installation. L'idée, reprise par toutes les villes qui souffraient de zones d'ombre, allait faire florès.

Aux États-Unis, 2 800 réseaux desservent près de 6 millions d'habitants. À New York, on peut, dans certains secteurs, recevoir jusqu'à 24 programmes. Au Canada, équipé depuis 1952, 23 % des téléspectateurs sont abonnés. En Belgique, ils sont 300 000 ; les réseaux de câbles existants peuvent satisfaire 4 millions d'abonnés. La Grande-Bretagne pratique la télédistribution depuis 1946 et compte 2 millions d'abonnés. Aux Pays-Bas, 6 villes sont équipées et, en Suisse, la télédistribution, qui existe depuis dix ans, compte 10 % des téléspectateurs. Au Japon, il y a 11 000 réseaux, distribuant près de 300 000 récepteurs.

En France, l'ORTF et les PTT ont créé deux organismes. La Société française de télédistribution (SFT), fondée en mars 1972, a pour mission d'étudier tous les aspects de la mise en place et de l'exploitation de la télédistribution sur le territoire de la France métropolitaine et des départements et territoires d'outre-mer. Le Centre d'études de télévision et de communications (CETC) poursuit à Rennes des recherches sur les mutations technologiques futures, dont les canaux à voie de retour. Tous ces travaux sont menés en liaison avec des sociétés privées, nées du développement des moyens audiovisuels. Le Haut Conseil de l'audiovisuel doit étudier le développement de la télévision par câbles en France et déterminer les dérogations au monopole de diffusion.