La consultation s'est déroulée dans des conditions assez dramatiques, puisqu'elle a eu lieu au lendemain de la mort du roi Gustaf VI Adolf. Avec l'accession au trône de son fils, Carl Gustaf, la monarchie est réduite à un rôle purement représentatif en raison de l'entrée en vigueur, au 1er janvier 1975, de la nouvelle Constitution. Le nouveau souverain est même privé des privilèges fiscaux autrefois accordés à la Couronne.

La campagne électorale a donné lieu à un véritable affrontement entre deux blocs, de façon beaucoup plus vive qu'à l'accoutumée. Malgré un bilan social largement favorable, les sociaux-démocrates doivent surmonter les réserves d'une partie de leurs électeurs, désireux de changement et troublés par les difficultés économiques, en particulier l'existence d'un certain chômage. La campagne dynamique du Premier ministre Olof Palme permet à son parti de limiter les dégâts. Il résiste en tout cas nettement mieux que ses homologues norvégien et danois, qui, à quelques semaines de distance, subissent des revers catastrophiques.

L'échec de justesse des trois partis bourgeois doit être imputé, en fin de compte, à leurs dissensions. Ils connaissent du reste des sorts fort différents : si les centristes et les modérés (ex-conservateurs) sont en net progrès, en revanche les libéraux subissent une déconfiture, en raison de la personnalité contestée de leur leader, M. Helen, et du manque de cohésion de cette formation.

Accord

Le dirigeant du Parti du centre, Thorbjoern Falldin, propriétaire terrien à la simplicité bourrue, a joué à fond la carte du retour à la nature et aux vieilles traditions nationales. Cette vague verte lui permet de rassembler le quart des suffrages et de faire figure, un moment, de Premier ministre possible d'une coalition bourgeoise. Un tel rassemblement aurait toutefois souffert de l'influence plus grande acquise par les modérés de Gusta Bohmann, qui auraient déplacé son axe trop à droite.

Refusant d'être prisonnier du soutien des seuls communistes, eux aussi en léger progrès, Olof Palme joue sur les divisions entre les partis bourgeois, afin d'éviter que les lois soient adoptées « à la courte paille », comme la Constitution le prévoit en cas de partage des voix.

En juin, il parvient à conclure un accord avec les libéraux, ce qui éloigne la perspective de nouvelles élections. Cet accord prévoit notamment l'abaissement de l'âge de la retraite de soixante-sept à soixante-cinq ans.

La liberté d'avortement a été votée le 29 mai par le Parlement après un long débat. La loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 1975, prévoit une liberté complète jusqu'à la douzième semaine de grossesse ; au-delà et jusqu'à la dix-huitième semaine, les demandes seront soumises à l'autorisation de la Direction générale de la santé et de la prévoyance sociale. Celle nouvelle disposition législative s'accompagnera d'un renforcement de l'information sexuelle et notamment des méthodes contraceptives. Un crédit de 4 millions de couronnes a été voté à cet effet pour 1975.

Suisse

Berne. 6 420 000. 155. 1,2 %.
Économie. PNB (71) 3 800. Production : G (69) 124 + A (*71) 119 + I (71) 146. Énerg. (*71) : 3 575. C.E. (71) : 24 %.
Transports.  : (70) 9 339 M pass./km, (*71) 7 931 M t/km. (*71) : 1 482 000 + 156 000.  : 212 000 tjb. (*71) : 5 159 M pass./km.
Information. (71) : 99 quotidiens ; tirage global : 2 360 000. (71) : 1 900 000. (71) : 1 403 000. (71) : 212 400 fauteuils ; fréquentation : 33 M. (71) : 3 213 000.
Santé. (71) : 10 452. Mté inf. (71) : 14.
Éducation. (69). Prim. : 845 130. Sec. et techn. : 295 717. Sup. : 37 540.
Institutions. République confédérale. Constitution de 1874. Président de la Confédération : Ernst Brugger, élu le 5 décembre 1973. Vice-président : Pierre Graber.

Entre l'inflation et la crise de l'énergie

Les trois spectres de l'année : l'inflation, la crise de l'énergie, les déséquilibres des finances publiques, n'ont pas épargné la Suisse. Après une période exceptionnellement longue de prospérité, elle a senti « le vent de l'aile »... de la pauvreté ? Non, certes, mais de la pénurie.