C'est précisément ce qu'entreprennent, le 25 novembre, un groupe de généraux ultraconservateurs, en collaboration avec des colonels activistes, qui se retournent contre le chef de la révolution nationale. C'est le cas du colonel Dimitrios Ioannidis, qui avait été privé en septembre de son poste de chef de la police militaire.

L'un des principaux auteurs du coup d'État de 1967, Ioannidis a été maintes fois accusé par l'opposition d'être un fasciste fanatique, un anticommuniste et un professionnel de la torture. Beaucoup pensent qu'il a été l'inspirateur du coup d'État du 25 novembre. Cependant, c'est le général Phaedon Ghizikis, ancien chef de la Ire armée, qui est proclamé, le jour même, président de la République. Le chef de la nouvelle junte désigne aussitôt à la tête du gouvernement Adamatios Androutsopoulos, homme sans éclat qui avait démissionné six mois auparavant de son poste de ministre de l'Intérieur pour protester contre la politique de Georges Papadopoulos. Juriste formé aux États-Unis, très lié à diverses organisations américaines, il est accusé par les milieux de l'opposition d'être proche de la CIA.

Scandales

Le programme gouvernemental exposé par Androutsopoulos le 28 novembre 1973 suscite un désenchantement général. Le nouveau régime ne promet même pas une éventuelle libéralisation. Au contraire, la Constitution est suspendue, la loi martiale prorogée ; des vagues d'arrestations sont déclenchées, le camp d'internement de Yaros est rouvert, la répression contre l'extrême gauche est intensifiée, les tribunaux d'exception infligent de lourdes peines de prison.

Le mécontentement populaire s'accroît. L'inflation que connaît la Grèce est la plus forte d'Europe : la hausse des prix en février 1974 est évaluée, en moyenne, à 34 % par rapport à février 1973. Le secteur du bâtiment traverse une crise aiguë.

La révélation, en mai et en juin, par les autorités, des scandales de corruption sous le règne de Papadopoulos contribuent non pas à rehausser le prestige des gouvernants, mais à discréditer les milieux militaires, largement impliqués dans ces affaires d'enrichissement illicite.

Armement

La Grèce du général Ghizikis demeure isolée au sein de la communauté internationale. Pour la quatrième fois depuis 1968, l'assemblée du Conseil de l'Europe condamne, le 22 janvier, « la violation continue des droits de l'homme » dans le pays qui a été le berceau de la démocratie. La CEE se déclare « indignée », le 28 mars, par les arrestations et les déportations, et menace de prendre des mesures de rétorsion. Le gouvernement britannique annule la visite de courtoisie que devaient rendre deux unités navales au port du Pirée.

La France est l'un des rares pays d'Europe qui ne condamne pas le régime des généraux et qui tente de consolider ses relations avec Athènes. En mars, la France vend une quantité non spécifiée de missiles antichars à la Grèce. En mai, on apprend que les chantiers navals de Cherbourg livreront à Athènes plusieurs exemplaires de patrouilleurs lance-missiles mer-mer Exocet et des chars de combat AMX-30. En juin, un contrat est signé pour la livraison d'une quarantaine d'intercepteurs Mirage F-1.

Cependant, ce sont les États-Unis qui continuent à occuper une position privilégiée en Grèce. Les investissements américains dépassent les 400 millions de dollars. Leurs exportations en Grèce connaissent un essor sans précédent. Athènes réserve la majeure partie de ses contrats d'armement aux fournisseurs d'outre-Atlantique. Ceux-ci bénéficient des crédits d'assistance militaire de Washington, lesquels s'élèveront (après l'accord du Congrès) à 350 millions de francs.

Les firmes américaines, comme celles de France et de Grande-Bretagne, espèrent tirer parti du conflit qui intervient, en avril, entre la Grèce et la Turquie (concernant la délimitation des eaux territoriales en mer Égée) pour accroître leurs ventes d'armement.

Hongrie

Budapest. 10 400 000. 112. 0,5 %.
Économie. Production (71) : G 155 + I 151. Énerg. (*71) : 3 291.
Transports. (*71) : 13 614 M pass./km, 19 594 M t/km. (*71) : 295 200. (*71) : 321 M pass./km.
Information. (71) : 27 quotidiens ; tirage global : 2 251 000. (71) : 2 543 000. (71) : 1 943 000. (71) : 595 200 fauteuils ; fréquentation : 74,7 M. (71) : 873 000.
Santé. (71) : 21 017. Mté inf. (71) : 35.
Éducation. (69). Prim. : 1 177 887. Sec. et techn. : 454 552. Sup. : 53 237.
Institutions. République populaire, proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel : Pal Losonczi. Président du Conseil : Jenö Fock. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar.

Irlande

Dublin. 3 010 000. 43. 0,5 %.
Économie. PNB (71) 1 537. Production : G (70) 130 + A (*71) 118 + I (71) 160. Énerg. (*71) : 3 285. C.E. (71) : 29 %.
Transports. (*71) : 578 M pass./km, 539 M t/km. (*71) : 418 100 + 48 700.  : 182 000 tjb. (*71) : 1 748 M pass./km.
Information. (71) : 7 quotidiens ; tirage global : 694 000. (71) : 615 000. (71) : 486 000. (71) : 324 500.
Santé. (66) : 3 011. Mté inf. (70) : 20.
Éducation. Prim. : (69) 513 805. Sec. et techn. : (69) *195 000. Sup. : (68) *25 660.
Institutions. État indépendant depuis 1921. Constitution de 1937 amendée le 7 décembre 1972. République proclamée le 18 avril 1949. Président de la République : Erskine Childers, élu le 30 mai 1973, succède à E. De Valera. Premier ministre : Liam Cosgrave.

La prospérité en vue

Année calme où la coalition gouvernementale élue l'hiver précédent semble bien fonctionner. Les deux préoccupations des leaders du Fine Gael et du parti travailliste concernent l'Irlande du Nord, bien sûr, mais aussi le développement économique du pays, qui enregistre des progrès spectaculaires.