Une heure de descente, cinquante minutes d'exploration au sol : jamais une équipe d'astronautes n'aurait pu réaliser tant d'observations et de mesures en cent dix minutes.

Américains et Soviétiques à la recherche des extra-terrestres

Longtemps réservée aux auteurs de science-fiction, l'existence éventuelle d'êtres intelligents sur d'autres planètes et les moyens d'entrer en communication avec eux deviennent l'objet de discussions scientifiques sérieuses. Après le colloque américano-soviétique qui s'était spécialement consacré à cette question, à l'observatoire de Bourakan, en 1971, le problème a été repris au cours de la dernière séance du 23e Congrès international d'astronautique, à Vienne, en octobre 1972.

Probabilité

Les progrès de la biologie, et notamment les recherches théoriques et expérimentales sur les origines de la vie terrestre, conduisent de nombreux scientifiques à admettre que si les conditions physico-chimiques qui prévalaient sur la Terre il y a 3 ou 4 milliards d'années ont été réalisées à un moment quelconque, ailleurs, dans le cosmos, il existe une certaine probabilité (diversement estimée) que la matière y ait évolué du prébiologique au biologique comme sur la Terre. Et l'évolution biologique peut aussi s'être poursuivie sur des voies semblables pour aboutir à des civilisations d'un niveau technologique égal ou supérieur au nôtre.

Les premiers résultats de l'exploration directe du système solaire ont à peu près ruiné l'espoir d'y trouver la vie. Par contre, diverses molécules « d'intérêt biologique », c'est-à-dire semblables à celles qui ont servi de matériaux aux premiers organismes vivants, ont été identifiées dans l'espace interplanétaire et même dans les étendues interstellaires.

Des acides aminés ont été trouvés dans des fragments de météorites. La question est donc de savoir si, à défaut du système solaire, où nous sommes apparemment seuls, il existe d'autres systèmes planétaires contenant éventuellement des planètes semblables à la nôtre. Or, sur ce point, la probabilité confine maintenant à la certitude.

Barnard

Bien que les mécanismes par lesquels s'est formée notre famille planétaire ne soient pas entièrement connus, on s'accorde à penser que, les mêmes lois physiques jouant partout dans le cosmos, les étoiles (dont la masse et la constitution physique sont proches de celles de notre Soleil) sont entourées elles aussi d'un cortège de planètes.

Ces objets obscurs sont bien trop petits, à la distance où ils se trouvent, pour être vus dans nos télescopes. Pourtant, l'observation patiente des perturbations dans le mouvement de l'étoile de Barnard (connue par la vitesse avec laquelle elle se déplace dans la Galaxie) a permis tout récemment de calculer qu'elle possède au moins deux compagnons obscurs dont la dimension doit avoisiner celle de Jupiter.

À Vienne, le radio-astronome américain von Hœrner a estimé qu'une étoile sur 100, dans notre Galaxie, est entourée de planètes où ont pu (ou pourront) se développer des civilisations évoluées.

En admettant qu'une telle civilisation puisse durer 100 000 ans avant de disparaître dans une crise de surpopulation, d'autodestruction, de dégénérescence biologique, ou pour toute autre raison, il existerait aujourd'hui 10 000 civilisations technologiques dans la Galaxie.

Messages

Nous envoient-elles des messages ? Un autre astronome américain, B. M. Oliver, a exposé le projet Cyclope : une batterie de radiotélescopes très puissants, répartis sur une surface de 20 km2, écouterait tour à tour un certain nombre d'étoiles de la Galaxie pendant 1 000 secondes pour chacune d'elles. Mais le projet coûterait 50 milliards de dollars. Il n'est pas près d'être réalisé.

Plus modeste mais plus réaliste, V. Troïtski, à l'Institut de radiophysique de l'université de Gorki, utilise depuis quatre ans les radiotélescopes existants pour analyser des trains d'ondes venus de l'espace. À plusieurs reprises, il a cru avoir capté des signaux d'allure artificielle. En fait, ils provenaient de phénomènes magnétiques de la haute atmosphère terrestre. La même méprise avait marqué la découverte des radio-étoiles périodiques, les pulsars.

La danse des pôles magnétiques

La multiplication des prélèvements d'échantillons sur les grands fonds océaniques donne un tour nouveau à un problème soulevé il y a déjà un demi-siècle, mais dont la réalité fut longtemps contestée : celui du renversement, au cours des périodes géologiques, des pôles du champ magnétique terrestre.