Journal de l'année Édition 1972 1972Éd. 1972

Matières premières

La recherche d'un nouvel équilibre à travers les vicissitudes économiques a marqué, en 1971 et pendant le premier semestre de 1972, les marchés des matières premières. Mais la reprise des affaires, tant espérée après la dépression des deux années précédentes, ne s'est pas manifestée pendant le premier semestre de 1972.

Cuivre

Le prix du cuivre, qui entama l'année 1971 à un niveau de 439 livres par tonne métrique (pour les ventes à trois mois), a continué à s'effriter jusqu'à 425 livres à la fin 1971. Les modifications survenues dans cette industrie n'ont pu empêcher cette tendance, malgré les difficultés de transition dans certains pays producteurs.

Seuls, deux événements favorisèrent une progression temporaire des cours : l'exode des techniciens américains après la nationalisation des mines de cuivre au Chili et la grève de courte durée, dans le secteur américain, en juillet 1971. Ces deux événements, qui, jadis, auraient pu entraîner une hausse notable et durable des cours, ont fait monter les prix à 470 livres par tonne métrique au moment de la grève aux États-Unis et à 530 livres lors des événements du Chili. À cela s'ajoute un facteur extrêmement important : les stocks de plus en plus abondants. Au marché londonien des métaux, où un stock de 10 000 t est considéré comme normal, les stocks sont passés de quelque 70 000 t fin 1970 à un peu plus de 130 000 t fin 1971.

Pendant le premier semestre de 1972, la quantité record de métal stocké dans les entrepôts du marché a pesé sur les prix, qui ont accusé peu de changement en dépit de la crise du sterling.

Plomb

Le ralentissement de l'expansion économique et les mesures prises contre la pollution atmosphérique, qui commencent à affecter sa production et sa consommation, ont fait baisser ses prix pendant presque toute l'année 1971 (de 110 livres la t début 1971 à 94 livres fin décembre). Les producteurs ont tenté de les faire remonter en limitant volontairement la production, mais ils n'ont pu empêcher un nouvel effritement des cours pendant l'année 1971. Pendant les premiers mois de 1972, des achats par les producteurs ont aidé les prix à se redresser et à atteindre en mars leur plus haut cours depuis dix-huit mois.

Zinc

L'évolution défavorable de la conjoncture en 1971 ne s'est pas répercutée sur le prix du zinc qui a marqué une hausse constante (15 % en 1971). Les producteurs ne se sont pas contentés de limiter volontairement la production, mais sont intervenus pour soutenir les cours. Dès lors, le prix du zinc au LME est monté à plus de 140 livres la tonne, après que le prix des producteurs eut été porté de 127,95 livres à 150 livres la tonne. Pendant le premier semestre 1972, des bruits persistants d'un relèvement de 150 à 170 livres la tonne du prix de vente des producteurs européens, appuyés par une hausse de celui des producteurs américains, canadiens et péruviens, ont porté le prix à un niveau record.

Étain

Le prix de l'étain a été faible pendant toute la fin de l'année 1971. De 1 450 livres la tonne inscrit au début de 1971, il est tombé à 1 400 livres environ en fin d'année. Dès la fin de 1970, quelques semaines seulement après que le Conseil international de l'étain eut décidé un relèvement des prix d'intervention minimal et maximal, l'utilité de cette mesure fut mise en doute. L'entrée en vigueur, le 1er juillet 1971, du quatrième accord international n'apporta aucun changement à l'évolution peu encourageante des cours.

Pendant le premier semestre 1972, un redressement provoqué par la crise monétaire a entraîné une hausse sensible des cours, bien qu'auparavant le directeur du stock de contrôle ait dû intervenir directement sur le marché, en janvier et en juin, pour appuyer la cote.

Caoutchouc

Les achats répétés que le gouvernement malaysien a effectués en 1971 n'ont pu soutenir les cours du caoutchouc, qui sont passés de 17,4 pence en 1970 à 14 pence le kilo en 1971.

L'année 1971 avait commencé par un léger raffermissement dû à un déficit temporaire de production, alors que les États-Unis ne commercialisaient pas de caoutchouc naturel provenant de leur stock stratégique.