Journal de l'année Édition 1971 1971Éd. 1971

Démographie

Les Français ont moins d'enfants. Jeunes ou vieux, les couples ont modifié leur comportement. En 1965, la courbe des naissances se renverse.

874 000 naissances en 1964, 832 800 en 1968 : le nombre annuel de naissances accuse une diminution de 4,5 % en quatre ans ; mais le redressement auquel on assiste depuis (839 500 naissances en 1969, 845 000 en 1970) ne permet pas de conclure à une reprise de la natalité. Pas plus que le taux de natalité (qui se maintient autour de 16,7 naissances pour 1 000 habitants depuis 1969, après être descendu de 18,1 à 16,6 entre 1964 et 1968) ne permet de conclure à une stabilisation.

L'évolution de la pyramide des âges et le passage à l'âge adulte de nombreux Français nés entre 1946 et 1951 s'accompagnent automatiquement d'une augmentation du nombre des naissances, sans que cette augmentation en valeur absolue indique un changement d'attitude à l'égard de la famille. Et le taux de natalité qui rapporte le nombre de naissances à l'effectif de la population totale est lui aussi un indicateur imparfait.

Il est beaucoup plus significatif d'observer le comportement des femmes en âge de procréer et d'analyser l'évolution de la fécondité.

Or, le taux de fécondité (nombre moyen d'enfants par femme en état de procréer) diminue constamment depuis 1964 : 2,90 en 1964 ; 2,53 en 1969 ; 2,48 en 1970.

Pendant la même période, la population féminine susceptible d'avoir des enfants augmentait davantage que la population totale (deux fois plus entre 1964 et 1968), et les femmes se sont mariées plus jeunes.

Par rapport à une fécondité fictive qui aurait suivi la tendance antérieure à 1965, la fécondité réelle a diminué de 12,1 % entre 1964 et 1968 : baisses successives de 3,5 %, 2,2 %, 4,4 %, 2,2 %; 1,6 et 1,4 % en 1969 et 1970.

Depuis deux ans, le nombre annuel de naissances augmente, le taux de natalité reste stable, et la fécondité continue à diminuer, à un rythme moins rapide qu'auparavant.

La baisse de la fécondité est un phénomène général. Parmi les facteurs qui pourraient expliquer ce processus : la conjoncture économique et les nouveaux contraceptifs.