Amérique

Canada

21 089 000. 2. 1,9 %.
Économie. PNB (68) 2 997. Production (67) : A 6 % + I 38 % + S 56 %. Énerg. (*68) : 8 483. C.E. (68) : 20 %.
Transports. (*68) : 4 230 M pass./km, 138 844 M t/km. (*68) : 6 159 600 + 1 587 200.  : 2 451 000 tjb. (*68) : 12 044 454 000 pass./km.
Information. (66) : 113 quotidiens ; tirage global : 4 336 000. (68) : *14 100 000. (68) : *6 100 000. (66) : 647 800 fauteuils ; fréquentation : 99 M. (68) : 8 821 000.
Santé (67-68). 23 353. Mté inf. (67) : 22.
Éducation (67). Prim. : 3 836 476. Sec. et techn. : 1 454 044. Sup. : 449 902.
Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (Statut de Westminster). Constitution de 1867. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Daniel Roland Michener. Premier ministre : Pierre Elliot Trudeau.

FLQ

Le Québec, encore une fois, a braqué l'attention du monde sur le Canada. À Montréal, en octobre 1970, moins de six mois après l'arrivée au pouvoir du jeune chef du parti libéral, le Premier ministre Robert Bourassa, fédéraliste convaincu, les terroristes du FLQ (le Front de libération du Québec, séparatiste) enlèvent, coup sur coup, un diplomate britannique, James Richard Cross, chef de la mission commerciale, et le ministre québécois de la Main-d'Œuvre et de l'Immigration, Pierre Laporte.

Le premier est libéré, sain et sauf, après deux mois de séquestration ; le second est exécuté par ses ravisseurs une semaine après le rapt. Cet assassinat est la réplique des séparatistes aux deux gouvernements (fédéral et provincial), qui ont choisi la fermeté : après de brèves négociations avortées, les conditions posées par le FLQ sont rejetées et, la veille de la mort du ministre, étranglé avec la chaînette qu'il porte au cou, Ottawa, à la demande de Québec, décrète la loi sur les mesures de guerre qui donne pleins pouvoirs à la police et à la justice.

Calendrier de violence
1970

5 octobre : enlèvement par la cellule Libération du FLQ de James Richard Cross, chef de la mission commerciale britannique à Montréal.

10 octobre : aussitôt après le rejet des conditions posées par les ravisseurs pour libérer James Cross, la cellule Chénier du FLQ enlève le ministre québécois de la Main-d'Œuvre et de l'Immigration, Pierre Laporte, baptisé, par dérision, ministre du Chômage et de l'Assimilation.

15 octobre : l'armée vient à Montréal prêter main-forte à la police.

16 octobre : à l'aube, le gouvernement fédéral proclame l'état d'urgence en vertu de la loi sur les mesures de guerre. Le FLQ est mis hors la loi. 233 premières arrestations.

17 octobre : échec des négociations. Pierre Laporte est assassiné. Peu après minuit, son cadavre est retrouvé dans le coffre d'une voiture.

19 octobre : par 290 voix contre 16, la Chambre des Communes d'Ottawa adopte la loi sur les mesures de guerre valable jusqu'au 30 avril 1971.

20 octobre : obsèques de Pierre Laporte. Sa veuve refuse des obsèques nationales.

25 octobre : élections municipales à Montréal. Le maire sortant, Jean Drapeau, antiséparatiste, est réélu triomphalement (92 % des voix). Tous les candidats de son parti sont élus.

6 novembre : l'un des ravisseurs de Pierre Laporte, un étudiant, Bernard Lortie, est arrêté à Montréal. Il nie avoir participé à l'assassinat et livre les noms de ses trois complices : les frères Paul et Jacques Rose et Francis Simard. Tous trois étaient cachés dans l'appartement où Bernard Lortie a été arrêté, mais les policiers ne les ont pas découverts.

2 décembre : par 174 voix contre 31, la Chambre des Communes d'Ottawa vote la loi prévoyant des pouvoirs d'urgence provisoires, qui remplace et atténue la loi sur les mesures de guerre. Elle doit prendre fin, comme elle, le 30 avril 1971. Son délai d'application peut être écourté par le gouvernement fédéral ou prolongé par le Parlement.

2 décembre : dans la nuit, la maison de Montréal où est séquestré James Cross est cernée par la police.

3 décembre : James Cross est libéré. Ses trois ravisseurs, Jacques Lanctot, Marc Carbonneau et Pierre Seguin, sont autorisés à s'envoler, libres, vers Cuba, avec quatre autres personnes : la femme de Jacques Lanctot et son fils, Jacques Cosette-Trudel et sa femme.