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Parmi les principaux événements qui ont marqué, en 1969-70, la vie de la presse française écrite, parlée ou en images, on retiendra particulièrement la réorganisation et la libéralisation, à l'automne 1969, de l'information à l'ORTF, le conflit qui a provoqué au mois de mars 1970 une grève des journalistes et les développements, qui dépassaient le cadre de l'entreprise intéressée, de l'affaire du Figaro.

Au niveau des débats de principes, les controverses sur la liberté d'expression n'ont guère porté que sur deux catégories de publications ou d'éditions : les revues et ouvrages pornographiques ou jugés tels et les organes gauchistes. L'action des sociétés de journalistes s'est poursuivie avec des fortunes diverses.

Enfin, au stade de la commercialisation, ces douze mois ont vu, sauf rares exceptions, les tirages de la presse quotidienne de Paris reculer quelque peu, tandis que les indices d'écoute des radios nationale et périphériques enregistraient quelques variations.

La presse écrite

Reflet de la vie, la presse enregistre plus vite et plus durement que tout outre type d'activité les conséquences des bouleversements de tous ordres qui affectent l'existence des peuples et des hommes. Contrainte de se plier à des techniques sans cesse plus avancées, elle voit les problèmes qui se posent à elle, en tant qu'industrie, devenir chaque jour plus complexes et ne peut éluder le progrès avec toutes les révisions, parfois déchirantes, qu'il entraîne. Placée par sa nature même au carrefour des faits et des idées, au centre du bouillonnement politique, social, intellectuel, moral, elle connaît avant tout autre mode d'expression et centre de réflexion les déchirements et les conflits internes qui travaillent une société en pleine évolution. Mais si elle constitue ainsi à la fois un baromètre de l'époque, une industrie, un forum, elle est aussi un commerce et, à ce titre, se trouve soumise aux lois du marché et de la concurrence.

Tout cela n'est pas nouveau et vaut autant pour la radio et la télévision que pour les journaux. En 1969-70 cependant, ces conditions et considérations ont revêtu une acuité, voire une gravité toutes particulières pour la presse écrite française, et plus spécialement pour la presse quotidienne, dont bon nombre de titres, apparus en 1944-45, ont marqué d'un numéro spécial ou d'une manifestation leur vingt-cinquième anniversaire.