Bernard-Albert Bongo, héritier spirituel du défunt président Léon Mba (qui avait pris les mesures propres à assurer sa succession), s'efforce d'asseoir son autorité personnelle sur le pays.

Pour mobiliser les masses, le nouveau président inaugure ce qu'il appelle la « politique de rénovation ». Certaines des personnalités compromises dans le coup d'État manqué de février 1964 sont élargies ou bénéficient de réductions de peine, en septembre 1968 et en mars 1969.

Des élections législatives et communales, qui se déroulent en février, bénéficient d'une participation sans précédent, puisque 100 % des électeurs inscrits — ce sont les statistiques officielles qui l'affirment — se rendent aux urnes. Les candidats du Parti démocratique gabonais, parti unique de fait, recueillent l'unanimité des suffrages.

Promu, quelques jours plus tôt, général de brigade de réserve par un Conseil des ministres extraordinaire, B.-A. Bongo élargit son gouvernement en y faisant entrer trois officiers. À l'égard de l'armée, dont certains des éléments furent à l'origine des événements de février 1964, le président entend, en effet, procéder avec fermeté, mais aussi avec prudence.

Gambie

350 000. 30. 2,1 %.
Économie. PNB (63) 79. Consomm. énergie (*66) : 42 kg e.c.
Transports. (65) : 2 000 + 1 800.
Information. (59) : 1 quotidien ; tirage : 1 500. (66) : *60 000. (63) 2 000 fauteuils.
Santé (65). 15 . Mté inf. (66) : 67.
Éducation (65). Prim. : 14 218. Sec. et techn. : 4 002.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. Constitution de 1963. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Farimang M. Singhateh. Premier ministre : David K. Jawara.

Ghana

8 376 000. 33. 2,7 %.
Économie. PNB (66) 314. Consomm. énergie (*66) : 95 kg e.c.
Transports. (*66) : 417 M pass./km, 310 M t/km. (*66) : 30 300 + 18 600.  : 132 000 tjb. (*66) : 137 434 000 pass./km.
Information. (66) : 4 quotidiens ; tirage global : 295 000. (64) : *555 000. (66) : *4 000. (66) : 78 300 fauteuils ; fréquentation : 13,7 M. (66) : 35 930.
Santé (64). 565 .
Éducation (65). Prim. : 1 145 488. Sec. et techn. : 346 291. Sup. : 4 267.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République proclamée le 1er juillet 1960. Chef de l'État : général Akwasi Afrifa, désigné le 2 avril 1969 par le Conseil national de libération ; succède au général Ankrah, démissionnaire. Constitution en préparation. Le Conseil exerce collégialement l'ensemble des pouvoirs.

Trois ans après l'élimination de l'Osagyefo (le Rédempteur), Kwame Nkrumah, de la scène politique, les tensions intérieures persistent, ainsi que les désaccords au sein de l'armée.

En novembre 1968, le général A. Otu, chef d'état-major de l'armée, est arrêté ; il est accusé de chercher à rétablir au pouvoir le Dr Nkrumah, réfugié en Guinée.

En avril 1969, c'est le général Ankrah, président du Conseil national de libération, qui est contraint de donner sa démission, après avoir reconnu le bien-fondé des accusations de corruption portées contre lui. Le général Akwasi Afrifa lui succède et remanie profondément le gouvernement, qui ne comporte pratiquement plus que des civils.

L'interdiction des activités politiques est levée le 1er mai 1969, mais rien ne laisse prévoir que les militaires soient décidés à abandonner rapidement le pouvoir, même si trois nouveaux partis se créent immédiatement après l'annonce de cette première mesure de libéralisation.

Guinée

3 795 000. 15. 2,4 %.
Économie. PNB (63) 99. Consomm. énergie (*66) : 99 kg e.c.
Transports. (*66) : 9 300 + 13 500. (*66) : 12 010 000 pass./km.
Information. (66) : 1 quotidien. (65) : *75 000. (66) : *6 400.
Santé (61). 154 .
Éducation (65). Prim. : 164 119. Sec. et techn. : 22 538. Sup. : 1 243.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la république et président du gouvernement : Sékou Touré, réélu le 1er janvier 1968. Parti unique : PDG (Parti démocratique de Guinée).

Après avoir relancé la révolution culturelle guinéenne, Sékou Touré s'inquiète d'éventuelles menaces de subversion, surtout depuis l'éviction de Modibo Keita de la présidence de la république du Mali. Touré et Keita entretenaient des rapports relativement étroits, en dépit d'un certain relâchement intervenu au cours des mois qui précédèrent immédiatement la destitution du président malien. D'autre part, depuis la prise du pouvoir par les militaires au Ghana, le Mali et la Guinée étaient les deux derniers États révolutionnaires d'Afrique occidentale.