Afrique

Algérie

12 943 000. 5. 4,4 %.
Économie. PNB (65) 228. Production (58) : A 21 % + I 21 % + S 58 %. Consomm. énergie (*66) : 371 kg e.c.
Transports. (*66) : 681 M pass./km, 2 130 Mt/km. (*65) : 210 000 + 95 500. (*66) : 247 550 000 pass./km.
Information. (65) : 5 quotidiens ; tirage global : 170 000. (63) : 1 500 000. (65) : *150 000. (65) : 180 900 fauteuils ; fréquentation : 26,9 M. (66) : 143 116.
Santé (64). 1 301 . Mté inf. (60) : *36,4.
Éducation (65). Prim. : 1 357 608. Sec. et techn. : 131 948. Sup. : 8 053.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Constitution de 1963. Président du Conseil de la révolution et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, auteur du coup d'État qui renverse Ben Bella le 19 juin 1965. Parti unique : FLN (Front de libération nationale) ; secrétaire général : Kaïd Ahmed.

Renforcement des liens avec l'URSS

L'Algérie a retrouvé la paix intérieure, après avoir connu une phase particulièrement agitée, au cours de laquelle l'opposition au régime du colonel Boumediene avait manifesté une remarquable combativité. Toutefois, on note quelques arrestations de syndicalistes et d'étudiants en juillet 1968, la suspension de la publication Révolution africaine (janvier 1969) à la suite de divergences entre le responsable du parti, Kaid Ahmed, et les membres de la rédaction. Mais, dans l'ensemble, aucun signe d'agitation ou de fièvre n'est à signaler.

Le procès intenté, en mars 1969, à une cinquantaine de militants du Mouvement démocratique du renouveau algérien (MDRA), accusés notamment d'atteinte à la sûreté de l'État, s'est déroulé dans le calme. La Cour révolutionnaire d'Oran, créée en novembre 1968, a condamné Krim Belkacem (en exil en France) et 2 autres inculpés à la peine capitale, 9 autres accusés à la prison à vie et une vingtaine à des peines variant entre un et vingt ans de réclusion.

En novembre, des mesures de clémence ont été prises en faveur de 3 dirigeants de l'extrême gauche (Bachir Hadj Ali, Hocine Zahouane et Mohamed Harbi) et de 3 proches collaborateurs de Ben Bella (Hadj Ben Alla, Mohamed Seghir Nekkache et Abderrahman Cherif). Libérées de prison, ces personnalités ont été assignées à résidence. Cependant, le colonel Boumediene a repoussé, en janvier 1969, une offre de collaboration conditionnelle formulée par le Parti de l'avant-garde socialiste (parti d'extrême gauche).

Pourtant, conformément à la politique consistant à diversifier l'aide et les approvisionnements provenant de l'étranger, le gouvernement algérien n'a cessé, en 1968-69, de développer et de consolider sa collaboration avec l'Union soviétique. À la suite de la visite du maréchal Gretchko, ministre soviétique de la Défense, en juillet 1968, des techniciens russes ont été chargés de l'entretien de la base de Mers el-Kébir, tandis que Moscou intensifiait ses livraisons de matériel militaire à l'armée algérienne.

Un tournant capital

Le 28 décembre 1968, un important accord économique et commercial est conclu entre les deux pays. Qualifié par les responsables de tournant capital dans les rapports algéro-soviétiques, cet accord prévoit des achats annuels par l'URSS de 5 millions d'hectolitres de vin pour les sept prochaines années (contre 1 million en 1968) et de 500 000 t de pétrole en 1969 et en 1970. Le volume des importations d'hydrocarbures serait porté à 750 000 t pour les cinq années suivantes. En échange, l'URSS fournira à l'Algérie des biens d'équipement intéressant l'industrie, l'agriculture, l'aéronautique, la marine, les travaux publics et des produits de consommation courante. Ces échanges atteindront 650 millions de francs en 1969, soit 250 % de plus que l'année précédente.

Les dirigeants algériens ont réservé, fin mars 1969, un accueil fastueux à Nicolaï Podgorny, président du présidium de l'Union soviétique, sans pour autant témoigner d'un appui total à la politique de Moscou. Le colonel Boumediene n'a pas dissimulé sa désapprobation de la coexistence pacifique et des initiatives soviétiques dans la crise du Moyen-Orient.

Les rapports franco-algériens

Les perspectives d'un rapprochement franco-algérien paraissaient encourageantes en juillet 1968. La décision de Paris de renoncer à la codirection de l'Office de coopération industrielle (OCI) avait été appréciée à Alger. Quelques jours plus tard, A. Bouteflika, ministre algérien des Affaires étrangères, se rend, à la tête d'une importante délégation, à Paris, où il s'entretient avec le général de Gaulle. La signature, le 1er octobre 1968, d'une convention tendant à éliminer les doubles impositions parait annoncer le dégel.