Journal de l'année Édition 1969 1969Éd. 1969

À la suite d'un relèvement des prix producteurs intervenu au début du mois de mai aux États-Unis, les cours du zinc ont atteint le niveau record de 118 livres la t longue sur le marché de Londres.

Denrées

SUCRE. Le marché s'est affaibli progressivement tout au long de l'année 1968 sous la pression d'une production excédentaire dans le monde. Le prix à Londres est revenu de 27,15 livres en janvier à 16,80 livres en septembre, soit un repli de 61 %. Cependant, depuis le dernier trimestre de l'année 1968, les cours mondiaux du sucre sur le marché libre ont montré une tendance constante à la hausse du fait du bon fonctionnement de l'accord international entré en vigueur le 1er janvier 1969 et de perspectives d'un déficit de la production mondiale par rapport à la consommation mondiale. De nombreuses opérations de liquidation effectuées fin avril ont provoqué une brusque chute des cours, mais à cette époque la situation statistique restait favorable.

CACAO. Non seulement la récolte mondiale de 1968 a été déficitaire pour la quatrième année consécutive, mais la récolte du Ghana, principal producteur mondial, s'est révélée encore plus faible que prévue initialement. Jusqu'en juillet, les cours s'étaient maintenus aux environs de 270 sh., la récolte ghanéenne étant alors évaluée à 450 000 t. En fin d'année, elle n'était plus estimée qu'à environ 320 000 t. Position statistique favorable qui a entraîné les cours à 461 sh.

La baisse des cours enregistrée début 1969 sur le marché à terme — très spéculatif — du cacao à Londres s'explique par la poursuite à la hausse des taux d'intérêt, qui rend difficile le soutien de positions à longue échéance, et par la diminution enregistrée dans les broyages de certains pays gros consommateurs (– 8 % aux États-Unis). À la fin du deuxième trimestre 1969, des considérations d'ordre monétaire semblent être à l'origine de la reprise soutenue par les perspectives d'un nouveau déficit en 1969.

CAFÉ. Le ton maussade qui a régné sur ce marché depuis le mois de juin jusqu'à la fin de 1968 résulte tout d'abord de l'incertitude dans laquelle a été plongé le marché, qui attendait la ratification par les États-Unis du nouvel accord international. Le gouvernement Johnson a signé celui-ci pour deux ans. Un autre élément a influencé défavorablement les cours : l'abondance des disponibilités provoquée par une hausse spectaculaire des arrivages sur le marché londonien en provenance de fournisseurs non traditionnels pour cette place, tels le Brésil, la Côte-d'Ivoire et l'Angola. Au début de l'année 1969, l'accord Brésil-États-Unis portant sur la taxation par le Brésil de ses exportations de café soluble vers les États-Unis semble avoir eu peu d'influence sur le marché américain. La faiblesse des transactions sur le contrat U a maintenu la stagnation des cours sur le marché de New York, tandis que des récoltes abondantes et le niveau élevé des stocks américains accumulés avant la grève des dockers ont entrainé la baisse du prix indicatif des robustas au-dessous du plancher prévu par l'accord international, ce qui a provoqué un réajustement des contingents d'exportation.

Autres matières

CAOUTCHOUC. L'accroissement de la consommation mondiale de caoutchouc naturel (qui est passée de 2 460 000 t longues en 1967 à 2 690 000 t en 1968) reflète l'expansion de l'activité industrielle — plus particulièrement de la branche automobile, qui absorbe 60 à 70 % des tonnages produits — et explique en partie la forte hausse des cours, encore favorisée par une saison sèche particulièrement longue dans les pays producteurs, où les rendements ont été affectés.

Les incertitudes monétaires, les forts courants d'achats soviétiques et chinois, ainsi que la révision en hausse du montant des stocks stratégiques américains ont soutenu le marché, sur lequel, néanmoins, joue toujours l'influence stabilisatrice de la concurrence du caoutchouc synthétique.

LAINE. Le ralentissement de l'activité de l'industrie lainière, déjà amorcé dans plusieurs grands pays fin 1968, s'est poursuivi au début de 1969, provoquant un fléchissement des cours, qui ne se sont redressés que sous l'influence des incertitudes monétaires, les filatures britanniques effectuant des opérations spéculatives de couverture.