Journal de l'année Édition 1969 1969Éd. 1969

Échecs

Depuis juillet 1968, l'activité ne s'est point ralentie, tout au contraire : cette saison a connu un nouvel essor mondial, plus particulièrement marqué par le revirement des représentants soviétiques, qui ont mené dans la plupart des grandes compétitions en affirmant leur suprématie, quelque peu bousculée ces dernières années, à l'occasion de la plus grandiose manifestation que fut la 18e Olympiade.

Parmi les événements importants enregistrés tout au long de ces douze mois, il convient de retenir : le championnat du monde universitaire par équipe, le championnat du monde féminin, le championnat d'Europe juniors, et aussi et surtout la suite des épreuves des Candidats, un drame échiquéen en plusieurs épisodes dont l'acte final s'est joué sur la scène du théâtre des Variétés, à Moscou, entre Tigran Petrossian, champion du monde, et Boris Spassky, son brillant challenger ; il s'est terminé en juin 1969 par la victoire de Spassky, sur le score de 12,5-10,5.

En France, le mouvement n'est pas moins intensif. Les tournois internationaux de Paris (Caïssa) et de Bagneux ; les divers championnats nationaux : individuel (pour le titre), universitaire (individuel), universitaire (grandes écoles), cadets ; les matches : France-Belgique et Paris-Sarre (juniors) ; les championnats de Paris (individuel et intercercles) et les nombreuses séances de parties simultanées données par les plus grands maîtres de l'échiquier mondial : Petrossian, Spassky, Kortchnoï, Smyslov et Bronstein, prouvent la vitalité de nos groupements.

À signaler aussi le congrès des compositeurs d'échecs du monde entier, organisé à Arcachon, sous les auspices de la FIDE, par l'association les Amis du problème d'échecs, et qui fut une réussite.

Mais l'événement capital qui a marqué le début d'une ère nouvelle et sans doute prospère fut la circulaire du ministère de l'Éducation nationale précisant que la diffusion du noble jeu fera désormais partie des activités dirigées dans l'enseignement de nos écoles. Une très bonne nouvelle qui fera date dans les annales des échecs français.

Epreuves des candidats. Terminées en juillet 1968, les demi-finales ont donné les résultats suivants : à Malmoë (Suède), Kortchnoï bat de justesse Tahl par 5,5-4,5 ; à Moscou, Spassky bat nettement Larsen par 5,5-2,5.

La finale s'est jouée à Kiev (URSS) du 2 au 26 septembre. En battant son compatriote Kortchnoï d'une façon indiscutable par 6,5-3,5, Spassky acquiert officiellement le droit de rencontrer le champion du monde Petrossian (URSS) pour le titre, au printemps de 1969.

Ybbs (Autriche, 13-29 juillet). Le quinzième championnat universitaire par équipe a vu la victoire ex aequo de l'URSS et de l'Allemagne fédérale 24,5 (l'URSS reçoit la médaille d'or et le titre en vertu du pointage des matches) ; 3. Tchécoslovaquie. Les 15 autres pays participants forment deux groupes B et C. Dans ce dernier, la France est 3e avec 17,5.

Lugano (Suisse, 17 octobre-7 novembre), 18e Olympiade. Record de participation : 53 pays, plus de 300 joueurs.

Groupe des vainqueurs. 1. URSS 39,5 (remporte cette vaste compétition d'une façon brillante avec un écart de 8,5 points qu'elle n'a jamais encore réalisé) ; 2. Yougoslavie 31 ; 3. Bulgarie 30.

Palma de Majorque (Espagne, 23 novembre-15 décembre), 18 participants. Belle victoire de Kortchnoï (SU) 14 ; 2 et 3. Spassky (SU) et Larsen (DK) 13. Le congrès des journalistes d'échecs attribue à Spassky l'Oscar de l'année 1968.

Hastings (Angleterre, 28 décembre-9 janvier). Pour la première fois depuis sa création, ce traditionnel tournoi international comptait 12 participants. 1. Smyslov (SU) 8,5 ; 2. Gligoric (YU) 8 ; 3 et 4. Toukmakov (SU) et Keene (GB) 7,5.

Groningue (Hollande, 23 décembre-10 janvier), 20 participants. Coupe et championnat d'Europe juniors. 1-3. Maeder (RFA), Ribli (H) et Vaganian (SU) 8. Maeder, favorisé par le départage des points, est donné vainqueur de l'épreuve.

Wijk aan Zee (Hollande, 14-31 janvier). 1 et 2. Botvinnik et Geller (SU) 10,5 ; 3 et 4. Portisch (H) et Keres (SU) 10.