En lutte libre, la Mongolie se révèle en très nets progrès, comme le Japon, l'Iran et les nations du Moyen-Orient. La Turquie, grande spécialiste ces dernières années, est en régression. Les États-Unis et la Corée du Sud possèdent un bon lot de spécialistes qui se classent aux places d'honneur.

En gréco-romaine, les nations classées en tête restent les mêmes qu'en 1964. Les Soviétiques sont toujours leaders devant la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, l'Allemagne de l'Est, etc. Par contre, net recul de la Suède, qui comptait depuis vingt ans de nombreux champions. La Turquie comme la Corée du Sud, l'Iran, la RAU, l'Allemagne de l'Ouest, la Suisse, l'Italie, sont en régression.

Le Français Daniel Robin, supérieur en libre, où il a remporté les titres de champion d'Europe et du monde, fut, à Mexico, le seul Français qui monta sur le podium pour y recevoir deux médailles d'argent dans les deux disciplines, libre et gréco.

Natation

Les nageurs et les nageuses des États-Unis ont maintenu leur empire sur la natation mondiale aux Jeux de Mexico. Sur 29 médailles d'or mises en jeu, ils n'en ont abandonné que 8. Leur écrasante domination n'a été battue en brèche que par deux Australiens, Mike Wenden et Lynn Mac Clements ; un Allemand de l'Est, Roland Matthes ; un Mexicain, Felipe Munoz ; un Yougoslave, Djurdica Bjedov, et une Hollandaise, Ada Kok.

Il n'a pas été possible d'estimer la progression d'ensemble des performances en raison de l'influence néfaste de l'altitude. La natation, sport où la respiration tient un rôle important, a souffert de la raréfaction de l'oxygène, sans tirer parti de la moindre résistance de l'air. Seuls les efforts ne dépassant pas la minute en durée n'ont pas été grevés par le manque d'oxygène.

L'Australien Mike Wenden, âgé de dix-huit ans, a réussi une performance d'une qualité exceptionnelle en battant nettement le record du 100 m (4/10 de seconde, soit la valeur d'une demi-longueur). Il a apporté des éléments nouveaux en imposant un style fondé sur un travail des bras très poussé et très rapide, et en prouvant l'efficacité d'un entraînement fondé sur la répétition d'efforts aussi intenses qu'en compétition, mais espacés par des temps de repos prolongés. Les plus fortes personnalités à Mexico restent les deux crawleurs américains Mike Burton et Deborah Meyer, auteur d'un triplé étonnant.

L'Europe a été faiblement représentée, notamment l'Europe dite de l'Ouest, qui n'a enregistré qu'une victoire, celle de la Hollandaise Ada Kok. L'URSS a subi un échec retentissant à Mexico en ne gagnant aucune épreuve, à cause d'une erreur probable dans sa préparation collective, mais aussi d'un isolationnisme limitant le pouvoir d'adaptation de ses représentants.

La natation française, par l'intermédiaire de son directeur technique Lucien Zins, avait fixé ses modestes espoirs : huit places de finalistes, et peut-être une médaille. À une place de finaliste près, cet objectif sans prétentions a été atteint. Le meilleur a été le Marseillais Alain Mosconi.

Les nageurs français sont parmi ceux qui, en Europe, se trouvent placés dans des conditions particulièrement difficiles pour garder le contact dans le cadre de la rapide progression de la natation mondiale. Convenablement préparés lorsqu'ils ont fait la preuve de leurs qualités, ils souffrent d'un manque d'éducation sportive qui limite gravement leurs possibilités dans les compétitions d'envergure.

Dans ces conditions, la place de 10e nation du monde est pour la France un résultat honorable. Mais sa position reste très éloignée des États-Unis, de l'Australie et de l'URSS, qui forment le trio de tête de la natation mondiale en 1968.

Pentathlon moderne

Tir

Volley

Yachting

Athlétisme

Automobile

Duel entre Ford et Porsche

Mille neuf cent soixante-huit a été la grande année de Ford. Dans les épreuves d'endurance, Porsche lui a longtemps disputé le titre de champion du monde des constructeurs, mais au Mans, la GT 40 de Lucien Bianchi et Pedro Rodriguez a fait pencher la balance en faveur de la marque américaine, qui « officiellement » ne devait pas participer à la compétition. La voiture avait été préparée par John Wyer (écurie anglaise).