Une autre gageure, tenue, était de tenter une version du grand poème onirique, étincelant et sombre à la fois, Une nuit avec Hamlet, du Tchèque Vladimir Holan, dont Dominique Grandmont avait déjà traduit plusieurs recueils groupés sous le titre Douleur, avec une exigeante qualité d'écriture. Il faut citer encore Présence à la nuit, poèmes de Nelly Sachs (présentés et adaptés de l'allemand par L. Richard), ainsi que ces Airs indiens, qui intéresseront autant les amateurs de poésie que les admirateurs de leur auteur musicien, Atahualpa Yupanqui, et, du Cubain Roberto Fernandez Retamar, traduit par René Depestre, Avec les mêmes mains (ces deux livres offrant en regard le texte original, dans une collection nouvelle que dirige Claude Couffon chez Oswald). Et s'il fallait accorder une mention à un ouvrage d'enseignement, on recommanderait ce gros manuel anthologique, bien documenté et « dépoussiéré », publié par Armand Colin : la Poésie française des origines à 1715, ainsi que, pour un plaisir moins didactique bien évidemment, la réédition de l'Anthologie de la poésie française de Marcel Arland...