La nouvelle constitution attribue pratiquement tous les pouvoirs à l'exécutif et consacre l'omnipotence de l'armée. Malgré cela, dix articles ont été suspendus dès l'entrée en vigueur de la loi fondamentale. Ils ont trait aux droits individuels, aux libertés publiques, à la formation des partis, aux élections parlementaires, etc. La situation, a déclaré le Premier ministre Georges Papadopoulos, n'est pas mûre pour que la parole soit donnée à nouveau au peuple.

La mise en application, le 9 avril 1969, de trois des dix articles suspendus ne modifie pas fondamentalement la nature du régime. L'état de siège et la censure sur la presse sont maintenus ; les tribunaux militaires d'exception continuent à sévir ; quelque 2 000 personnes demeurent dans les camps d'internement.

La résistance au régime militaire

La répression ne se relâche pas. Des dizaines d'officiers, d'étudiants, d'ouvriers, d'universitaires, de fonctionnaires, de commerçants, de journalistes, d'avocats sont condamnés à des peines de prison, congédiés, déchus de leur nationalité ou privés de leur gagne-pain. L'un d'eux est Christos Sartzetakis — le juge d'instruction qui avait conduit l'enquête après l'assassinat, en 1963, du député Lambrakis. Il a été licencié sans indemnité ni droit à la retraite. Par contre, les officiers condamnés sont réhabilités.

La résistance au régime militaire se manifeste de diverses manières. Tantôt pacifiquement, par la parole ou par l'écrit (les tracts clandestins circulent dans le pays), tantôt par la violence. Le 13 août 1968, Georges Papadopoulos échappe de justesse à un attentat alors qu'il se rendait de sa résidence d'été à Athènes. La bombe, placée sur la route, a explosé quelques instants après le passage de sa voiture. L'auteur de l'attentat, Alecos Panagoulis, un militant centriste, est condamné à mort le 17 novembre. Sa peine est commuée à la prison perpétuelle à la suite de nombreuses interventions étrangères en sa faveur. Au début de juin 1969, il s'évadera et sera repris quelques jours plus tard.

Pour la première fois depuis le coup d'État, les Athéniens, le 3 novembre, manifestent massivement et sans équivoque leur opposition au régime militaire. Plus de 300 000 personnes, qui participent aux obsèques de Georges Papandréou, le leader de l'Union du centre, défiant les forces de sécurité, hurlent des slogans hostiles à la junte : « Le peuple ne veut pas de vous ! », « Papandréou, maintenant tu es, enfin, libre ! », « Vive la démocratie ! » Une trentaine de manifestants sont condamnés à de lourdes peines de prison.

Coordination des organisations

Les principales organisations de résistance tentent, pour leur part, de se regrouper. Le 1er août 1968, le Front patriotique (patronné par l'extrême gauche) et le PAK (mouvement de libération panhellénique d'Andreas Papandréou) annoncent qu'ils ont décidé de coordonner leurs activités. Peu après, des accords analogues sont conclus entre le Front patriotique et Défense démocratique (de tendance centre gauche), et entre cette organisation et le PAK.

Les trois organisations annoncent, le 2 avril 1969, qu'à la suite d'une réunion commune à Stockholm, la décision a été prise de créer des structures communes (techniques, financières, d'action et de propagande), afin d'intensifier la lutte contre la junte.

Violations des droits de l'homme

Le système instauré par la junte suscite d'ailleurs une réprobation grandissante, en particulier en Europe. Le 30 janvier 1969, l'assemblée du Conseil de l'Europe a sévèrement condamné — par 92 voix contre 11 et 20 abstentions — le régime d'Athènes, en l'invitant à se retirer de cette organisation. En mars, la sous-commission des droits de l'homme du Conseil de l'Europe est obligée de quitter la Grèce sans avoir achevé son enquête sur les violations des droits de l'homme, y compris les cas de torture.

En revanche, les relations entre Athènes et Washington se sont améliorées après le référendum sur la constitution. En effet, dès octobre 1968, les États-Unis levaient l'embargo partiel sur la livraison de matériel militaire à la Grèce, qui avait été imposé au lendemain du coup d'État. (La France devait également accepter, en juin 1969, de vendre des armes à Athènes.) Cela n'empêche pas le gouvernement américain d'exprimer à deux reprises — en mars et en avril 1969 — le vœu que les libertés civiques soient respectées et qu'un gouvernement représentatif soit établi en Grèce.

Hongrie

10 255 000. 109. 0,3 %.
Économie. Production (66) : A 22 % + I 66 % + S 12 %. Consomm. énergie (*66) : 2 825 kg e.c.
Transports. (*66) : 13 743 M pass./km, 17 618 M t/km. (*66) : 118 700.
Information. (66) : 24 quotidiens ; tirage global : 1 902 000. (66) : 2 485 000. (66) : 996 000. (66) : 669 600 fauteuils ; fréquentation : 104,6 M. (66) : 597 376.
Santé (65). 16 162 . Mté inf. (66) : 38,4.
Éducation (65). Prim. : 1 413 512. Sec. et techn. : 236 589. Sup. : 51 002.
Institutions. République populaire, proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel. Pal Losonczi. Président du Conseil : Jenö Fock. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar. Parti unique : Front populaire patriotique.