Les Wallons ont aujourd'hui le sentiment de devenir les sous-développés de la Belgique. Ils réclament, dans leur immense majorité, l'autonomie de leur région et le concours financier accru des pouvoirs publics pour que soient reconverties vers des secteurs économiques de pointe tels que la chimie, le pétrole, l'énergie atomique, les régions industrielles qui n'ont plus que des activités reléguées au second rang et bien souvent déficitaires, l'industrie charbonnière, par exemple.

Des assurances de plein-emploi

En outre, le chômage, qui, en Belgique, frappait 128 100 personnes en décembre 1968, se résorbe peu à peu, mais plus rapidement en Flandre qu'en Wallonie. La Wallonie enregistre le départ toujours en plus grand nombre de ses travailleurs, principalement vers l'agglomération bruxelloise.

Cette situation fait l'objet, le 24 avril 1969, d'une réunion — la première du genre — des parlementaires wallons de cinq partis politiques (socialiste, social-chrétien, communiste, PLP et Rassemblement wallon). Les principales revendications de la région sont consignées et l'assemblée demande au gouvernement d'organiser à l'automne 1969 une conférence économique et sociale consacrée à la Wallonie.

Les manifestations étudiantes

L'année a été marquée par de nombreuses manifestations étudiantes à Louvain, Liège, Anvers et Bruxelles. Elles ont pour origine les causes les plus variées, de la demande de revalorisation des diplômes, en particulier ceux des ingénieurs-techniciens (que les étudiants belges estiment sous-évalués par rapport à ceux des autres pays d'Europe) jusqu'aux contestations linguistiques, ou à la contestation tout court. Ces multiples incidents opposent fréquemment les étudiants aux forces de l'ordre.

Le 20 mars 1969, un millier de manifestants francophones de l'université catholique de Louvain cassent les vitres de la maison du Premier ministre. Ils entendent ainsi faire pression sur le gouvernement pour qu'il accorde des garanties financières permettant le transfert en Wallonie de la section française de l'université catholique, transfert demandé et obtenu en 1968 par les Flamands.

En juin 1969, les deux partis de la coalition au pouvoir trouvent finalement un compromis pour régler cette question épineuse. Les crédits qui permettent la séparation en deux entités distinctes de l'université de Louvain et la création d'une université néerlandophone complète à Bruxelles sont débloqués. La crise gouvernementale est évitée de justesse.

Le 23 février 1969, le nouveau président des États-Unis, Richard Nixon, arrive à Bruxelles. Au conseil de l'OTAN, il affirme sa vocation européenne, donnant ainsi le signal de la relance des relations entre les États-Unis et l'Europe.

Seules quelques rares et courtes manifestations troublent sa visite. Le peuple belge lui est reconnaissant d'avoir choisi Bruxelles comme première capitale de sa tournée européenne.

L'amélioration de la balance commerciale — déjà constatée en 1967 — se poursuit. Au cours de l'année 1968, les exportations progressent de 13,7 % par rapport à 1967. Quant à la balance des paiements, elle est en équilibre, malgré les inévitables mouvements de capitaux en rapport avec les rumeurs de réévaluation du deutschemark.

Solidité de la monnaie

Le Premier ministre affirme que les conséquences d'une éventuelle dévaluation du franc français seraient limitées sur l'économie belge, dont il souligne, le 22 novembre 1968, la bonne santé. Il ajoute que le franc belge « est une des devises les plus fortes du monde ».

Une première médicale, enfin : des médecins belges procèdent, en février 1969, à la clinique de Gand, pour la première fois à la transplantation du larynx. Le sujet, Jean Borremans, âgé de soixante-deux ans, était atteint d'un cancer. La transplantation réussit parfaitement.

Bulgarie

8 370 000. 74. 0,7 %.
Économie. Production (66) : A 35 % + I 53 % + S 12 %. Consomm. énergie (*66) : 2 726 kg e.c.
Transports. (*66) : 5 119 M pass./km, 11 449 M t/km.  : 470 000 tjb.
Information. (66) : 12 quotidiens ; tirage global : *1 544 000. (66) : 2 144 000. (66) : 288 000. (66) : 556 600 fauteuils ; fréquentation : 124,1 M. (66) : 306 361.
Santé (65). 13 593 . Mté inf. (66) : 32,2.
Éducation (65). Prim. : 1 129 315. Sec. et techn. : 300 400. Sup. : 100 102.
Institutions. République populaire, proclamée le 15 septembre 1946. Constitution de 1947, modifiée en 1961. Président du présidium : Georghiu Trakov, élu le 23 avril 1964 ; succède à Dimitar Ganev, décédé. Président du Conseil et premier secrétaire du Parti : Todor Jivkov. Parti unique : Front patriotique.

Danemark

4 880 000. 111. 0,8 %.
Économie. PNB (66) 2 321. Production (66) : A 10 % + I 40 % + S 50 %. Consomm. énergie (*66) : 4 515 kg e.c.
Transports. (*66) : 3 163 M pass./km, 1 426 M t/km. (*66) : 812 600 + 246 800.  : 3 014 000 tjb. (*66) : 2 698 519 000 pass./km.
Information. (65) : 67 quotidiens ; tirage global : 1 649 000. (66) : 1 561 000. (66) : 1 140 000. (64) : 154 600 fauteuils ; fréquentation : 33,6 M. (66) : 1 411 040.
Santé (64). 6 335 . Mté inf. (65) : *18,7.
Éducation (65). Prim. : 519 279. Sec. et techn. : 313 871. Sup. : 47 825.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution : charte du 5 juin 1953. Souverain : Frederik IX, succède à son père Christian X, décédé. Premier ministre : Hilmár Baunsgaard.

Espagne

32 411 000. 63. 0,8 %.
Économie. PNB (65) 681. Production (66) : A 18 % + I 35 % + S 47 %. Consomm. énergie (*66) : 1 104 kg e.c.
Transports. (*66) : 12 523 M pass./km, 7 882 M t/km. (*66) : 1 029 000 + 444 900.  : 2 571 000 tjb. (*66) : 2 698 519 000 pass./km.
Information. (63) : 105 quotidiens ; tirage global : 4 740 000. (66) : 6 010 000. (66) : *2 325 000. (66) : 4 447 500 fauteuils ; fréquentation : *403,9 M. (66) : 3 053 879.
Santé (65). 3 553 . Mté inf. (66) : *34,6.
Éducation. Prim. (65) : 3 357 818. Sec. et techn. (65) : 1 156 767. Sup. (64) : 120 325.
Institutions. La guerre civile, remportée par le général Franco, le 1er avril 1939, met fin à la République. Des lois fondamentales tiennent lieu de constitution. La loi de succession de 1947 stipule que le chef de l'État demeure le général Francisco Franco, que l'Espagne est une monarchie, dotée d'un Conseil de régence. En cas de décès du chef de l'État, le Conseil de régence désigne soit un régent, soit un roi, qui doit être prince de sang royal. Vice-président du gouvernement : amiral Luis Carrera Blanco, nommé le 21 septembre 1967. Parti unique : le Mouvement (Phalange).

L'état d'exception a révélé les profondes divisions du pouvoir

Le vendredi 24 janvier 1969, à l'issue du Conseil, le ministre de l'Information, Fraga Iribarne, annonce la proclamation de l'état d'exception, pour une période de trois mois, sur toute l'étendue du territoire espagnol.