Mais les rapports entre Bagdad et les autonomistes se détériorent dans les jours suivants. Le général Barzani retire du gouvernement ses représentants en guise de protestation contre l'octroi d'un portefeuille à un sympathisant d'un parti kurde rival, celui de Jalal Talabani.

La promulgation, le 21 septembre, d'une constitution provisoire qui garantit « les droits nationaux kurdes dans le cadre de l'unité de l'Irak » ne satisfait nullement le chef de la rébellion, qui contrôle militairement et politiquement une bonne partie des régions kurdes et qui exige un statut d'autonomie. Les escarmouches qui éclatent en octobre entre les maquisards et les troupes loyalistes dégénèrent peu après en guerre de position.

Alors qu'éclate un litige frontalier entre l'Irak et l'Iran au sujet du Chatt el-Arab — et qui risque de conduire à un conflit armé entre les deux pays —, le général Barzani déclenche, en avril 1969, une offensive générale, qui se solde par de notables succès militaires. Un mois plus tard, le 27 mai, le Conseil irakien de la révolution décide de créer dans le nord du pays une province kurde, dotée d'une certaine autonomie administrative. Mais les chefs de la rébellion dénoncent la décision comme une manœuvre démagogique. Fin juin, une guerre larvée se poursuivait au Kurdistan d'Irak.

Iran

26 885 000. 15. 2,8 %.
Économie. PNB (65) 239. Production (65) : A 28 % + I 3S % + S 37 %. Consomm. énergie (*66) : 405 kg e.c.
Transports. (*66) : 1 142 M pass./km, 2 232 M t/km. (*66) : *142 000 + 49 400. (*66) : 306 934 000 pass./km.
Information. (61) : 27 quotidiens ; tirage global : 312 000. (66) : *1 700 000. (66) : *130 000. (61) : 150 000 fauteuils ; fréquentation : *52 M. (66) : 213 420.
Santé (65). 6 389 .
Éducation (66). Prim. : 2 378 082. Sec. et techn. : 601 235. Sup. : 36 250.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlavi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveida.

L'Iran s'affirme de plus en plus comme une puissance de première grandeur au Moyen-Orient. Son économie est florissante, grâce à d'importants revenus pétroliers ; son armée s'équipe d'un matériel moderne ; sa diplomatie est habile dans la mesure où elle parvient à concilier des relations étroites aussi bien avec les puissances occidentales qu'avec les pays du camp socialiste.

La visite officielle qu'entreprend le chah en Union soviétique, du 24 septembre au 4 octobre 1968, débouche sur une plus grande coopération économique entre les deux pays, comportant une importante participation russe au quatrième plan quinquennal iranien.

L'aide financière de Bonn s'élève à 280 millions de mark. En troisième position, après les États-Unis et la Grande-Bretagne, pour les investissements privés, et premier partenaire commercial de l'Iran, la RFA occupe une place de choix. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que Téhéran rompe, le 22 mai, toute relation commerciale avec la République démocratique allemande.

Les relations entre l'Iran et les États-Unis se consolident. On apprend ainsi, après un entretien entre le président Johnson et le Premier ministre iranien, Amir Abbas Hoveida, le 5 décembre, que les deux pays collaborent dans l'utilisation non militaire de l'énergie atomique et dans l'exploitation des ressources en eau.

Les séismes de l'été 1968

Douze mille morts (15 000, 20 000 peut-être), 17 000 blessés, 70 000 sans-abri, plus d'une centaine de villes ou villages détruits ; l'Iran a encore été durement éprouvé par des séismes le 31 août et le 1er septembre 1968. Depuis 1955, c'est le septième grave tremblement de terre. Cette fois, c'est l'est du pays — le Khorassan — qui a été le théâtre de la catastrophe. Parmi les localités qui ont été le plus touchées : Kakhk, Dasht-E-Bayaz, Gonabad, Kareh, Ferdow, Serayan.

L'affaire du Chatt el-Arab

Washington accepte de fournir un important matériel militaire et donne sa caution à la politique iranienne dans le golfe Persique, en prévision du retrait des troupes britanniques, en 1971, des principautés riveraines du golfe. Téhéran entend « assumer ses responsabilités dans le maintien de la sécurité et de la stabilité » de cette région, tout en faisant valoir d'ores et déjà ses droits de souveraineté sur l'État de Bahrein, actuellement sous protectorat britannique.