Conservateur lié aux grandes familles du pays, deux fois élu à la présidence, mais deux fois aussi évincé du pouvoir par l'armée, Arnulfo Arias ne soulève pas un très grand enthousiasme dans les masses panaméennes. Seules quelques manifestations marquent sa déposition et encore sont-elles davantage dirigées contre la venue de la junte que contre le renversement du président élu.

L'élimination définitive d'Arias est acquise un mois après le coup d'État d'octobre 1968, lorsque les États-Unis l'abandonnent définitivement, lui enjoignent de quitter la zone du canal où il s'était réfugié et nouent des relations diplomatiques et économiques avec les militaires au pouvoir.

Les conseillers militaires

Washington, en effet, n'a que peu de confiance en Arias et craint de voir s'installer la guerre civile à Panama. Les intérêts américains y sont trop importants : non seulement le canal, objet d'interminables marchandages entre Washington et les dirigeants panaméens du moment, mais aussi le Southern Command, c'est-à-dire le quartier général des forces américaines en Amérique latine, chargé de coordonner l'activité des conseillers militaires des États-Unis dans tout le sud du continent. C'est également à Panama qu'est installée une école de lutte antiguérilla fréquentée chaque année par des centaines d'officiers latino-américains qui viennent y apprendre les techniques de la guerre antisubversive.

Après avoir promis l'organisation prochaine d'élections générales libres et la restitution rapide du pouvoir aux civils, des querelles divisent la junte. Deux colonels finissent par en émerger, en mars 1969, comme les maîtres réels du pays : Omar Torrijos et Boris Martinez. Avec leur installation au pouvoir et l'interdiction de tous les partis politiques s'éloignent les possibilités d'une fin rapide de l'intermède militaire.

Paraguay

2 231 000. 5. 3,1 %.
Économie. PNB (66) 220. Production (66) : A 35 % + I 19 % + S 45 %. Consomm. énergie (*66) : 117 kg e.c.
Transports. (64) : 39 M pass./km, 20 M t/km. (64) : 4 800.
Information. (66) : 8 quotidiens. (62) : *160 000. (60) : *15 000 fauteuils. (66) : 14 033.
Santé (65). 1 095 .
Éducation. Prim. (65) : 356 728. Sec. (65) : 33 689. Techn. (64) : 3 054. Sup. (64) : 3 782.
Institutions. République. Constitution de 1940. Président : général Alfredo Stroessner, réélu le 11 février 1968, pour la troisième fois depuis 1954. Le Parlement est constitutionnellement composé, aux deux tiers, par le parti gouvernemental (Colorado). Actions de guérilla.

Pérou

12 772 000. 9. 3,1 %.
Économie. PNB (65) 259. Production (64) : A 20 % + I 29 % + S 51 %. Consomm. énergie (*66) : 625 kg e.c.
Transports. (65) : 236 M pass./km, 646 M t/km. (*66) : 178 200 + 107 800.  : 251 000 tjb. (*66) : 541 926 000 pass./km.
Information. (59) : 53 quotidiens ; tirage global : 492 000. (64) : *2,1 M. (66) : *275 000. (61) : 319 200 fauteuils. (66) : 142 589.
Santé (65). 7 472 .
Éducation. Prim. (64) : 1 876 825. Sec. et techn. (64) : 325 535. Sup. (63) : 463 334.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1933. Président de la République : général Juan Velasco Alvarado, qui renverse Fernando Belaúnde Terry le 2 octobre 1968. Parlement dissous, partis politiques interdits. Mouvements de guérilla.

Crise entre Lima et Washington à propos du pétrole

Une forte odeur de pétrole et de nationalisme flotte sur le Pérou. Ces deux facteurs coûtent son poste, le 2 octobre 1968, au président Belaúnde Terry, réformiste modéré, élu en 1963, à qui il ne restait plus que dix mois pour achever son mandat. Les militaires ne lui en laissent pas le temps : ils le criassent à la suite d'un coup d'État dirigé par le général Juan Velasco Alvarado, chef d'état-major.

Violemment anticommunistes, les nouveaux maîtres du pays utilisent la carte nationaliste pour neutraliser l'opposition. Leur premier acte politique consiste à annuler l'accord que venait de conclure l'ancien président avec l'International Petroleum Company, une filiale de la Standard Oil of New Jersey. La compagnie pétrolière américaine avait accepté, aux termes de cet accord, de voir ses gisements de Brea y Parinas, dans le nord du pays, nationalisés.