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Deux problèmes et un souci ont retenu pendant dix mois l'attention de la presse écrite avant que la crise nationale de mai-juin ne vienne bouleverser de fond en comble la situation, là comme ailleurs, et ne fasse apparaître comme accessoires, voire dérisoires, des préoccupations qui avaient fait l'objet de tant de commentaires.

Anniversaires et nouvelles diverses

– L'Humanité Dimanche a publié son millième numéro, consacré à la révolution d'Octobre, en octobre 1967, et la direction du parti communiste a donné à cette occasion une réception à l'aéroport d'Orly.

– L'Oscar de la publicité pour 1967 est allé à la campagne des petits pois en conserve, Pipiou, « On a toujours besoin de petits pois chez soi ».

– Les Informations catholiques internationales, mensuel que dirige Georges Hourdin, ont fêté leur numéro 300 en novembre 1967.

– Publicis a conclu un important accord avec Ogilvy and Mather International en janvier 1968 et Havas-Conseil a fait de même avec Doyle, Dane and Bernbach en avril.

– La Croix paraît sur le formai tabloïd depuis mars 1968.

La presse écrite

Premier problème : les concentrations, déjà nombreuses au cours de l'année précédente, se sont encore étendues et multipliées. Parmi les accords ainsi passés, l'un des plus spectaculaires associait le Progrès de Lyon et le Dauphiné libéré de Grenoble, qui créaient, en novembre 1966, l'Entreprise de presse no 1 mettant en commun leurs moyens techniques et leurs rédactions respectives, après avoir déjà coordonné leur publicité.

Le prix des journaux et, d'une manière plus générale, les bases financières de l'industrie de la presse étaient le second problème débattu avec une certaine fièvre tout au long de l'année dans les milieux professionnels. Les entreprises connaissaient des difficultés croissantes, en raison des successives majorations des coûts, qu'il s'agisse des salaires, plusieurs fois relevés, des remises aux vendeurs, des prix du papier, de l'encre, des matériels et machines, et surtout du retrait progressif et partiel des exonérations fiscales et des réductions tarifaires, facilités diverses qui sont la contrepartie du rôle de service public que remplit la presse. Finalement, après avoir vu s'aggraver considérablement leurs dépenses et leur déficit d'exploitation pendant la crise de mai-juin, les quotidiens parisiens passaient à 50 centimes, sans que les trésoreries, asséchées, retrouvent leur aisance.

Fin de publication

– Arts-Loisirs, hebdomadaire, puis bimensuel, a cessé de paraître en juillet 1967.

– Le Patriote de Nice, quotidien communiste, a été supprimé par la direction du PC, en raison de son faible tirage.

– La revue Confluent a publié en septembre 1967 son dernier numéro, quelques mois après la mort de son fondateur et directeur, le bâtonnier Paul Buttin.

– Le Nouveau Candide, magazine hebdomadaire, a été supprimé par la nouvelle direction du groupe Hachette à la fin de décembre 1967.

Nouveaux titres

– L'Expansion, mensuel économique créé par l'Express en association avec Mc Graw Hill, a fait paraître en octobre 1967 son premier numéro. Dirigé par Jean-Louis Servan-Schreiber, il a pour rédacteur en chef Jean Boissonnat.

– Historia-Deuxième Guerre mondiale, nouveau magazine historique hebdomadaire, a été créé sous la direction du général Beaufre, Hervé Laroche étant rédacteur en chef.

– Le Nouveau Journal a pris, en octobre 1967, la suite de l'Information, quotidien financier du soir, après que Raymond Bourgine eut succédé à André Bollack à la direction de l'Agence économique et financière (AGEFI), qui contrôlait l'Information.

– Les Cahiers du chemin, nouvelle revue littéraire, ont été créés, en octobre 1967, par Gallimard, qui publie déjà la NRF.

– Nord-matin, quotidien socialiste du Nord, a été repris par le groupe Hersant, qui contrôle déjà, autour de l'Auto-Journal, cinq quotidiens de province et une quinzaine de publications.

– Le Havre-Presse, lancé en février 1968, est le premier quotidien de province imprimé en offset.

Les hommes

– Michel Habib-Deloncle, ancien ministre, député, est devenu directeur du quotidien gaulliste la Nation en septembre 1967. Ithier de Roquemaurel a succédé à M. Meunier du Houssoy au poste de président-directeur général de la Librairie Hachette, en décembre 1967.