À l'extérieur, 50 tours, 175 plates-formes et 402 positions de commentateurs ont été construites.

17 700 km de câbles ont été nécessaires à l'opération, pour laquelle l'ORTF a investi 45 millions de francs, dont les deux tiers sont récupérables.

Politique nouvelle

Emile J. Biasini, qui s'est tu pendant cinq mois, expose enfin, le 21 mars, le résultat de sa longue méditation.

Quelques principes de base donnent le caractère des réformes à venir : la télévision formant un tout et ayant pour triple mission d'informer, de distraire et d'enrichir, une mutation lente doit se faire, afin de réaliser la complémentarité des deux chaînes.

Pour cela, il faut assurer la concordance rigoureuse des horaires — en plaçant face à face des émissions qui commenceront et finiront à la même heure — et établir la communauté du patrimoine, les émissions étant diffusées tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre chaîne.

Les premières illustrations de ces vastes projets à peine mis en place, au début du mois de mai, éclate la contestation des groupements étudiants.

C'est ensuite le grand mouvement revendicatif qui entraîne une longue grève à l'Office et qui devait apporter de nombreux bouleversements dans la grande maison du quai Kennedy.

Radio-Télé-Bac 1967

Inaugurée en 1966 en raison du pourcentage catastrophique de succès à la session de juin du baccalauréat, l'expérience de Radio-Télé-Bac ne propose pas de bachotage intensif, mais seulement une forme nouvelle de direction d'études et de travail personnel. À la session de septembre, 64 % des élèves ayant suivi ces cours radio-télévisés avaient été reçus, alors que la moyenne nationale de succès était de 49 % : l'expérience ayant fait ses preuves, elle a été renouvelée et améliorée durant l'été 1967.

Cent millions de téléspectateurs

Lancé il y a trois ans, le Plus Grand Théâtre du monde fait appel à tous les pays membres de l'Union européenne de radiodiffusion. C'est ainsi que, le 31 octobre 1967, plus de 100 millions de spectateurs peuvent voir Pitchi Poï ou la Parole donnée, de François Billetdoux, avec Georges Rouquier. Dix-sept metteurs en scène (un par pays membre de l'UER) ont participé au tournage.

La Section Anderson

La Section Anderson, reportage de Pierre Schoendoerffer sur la guerre du Viêt-nam, diffusé dans Cinq Colonnes à la une, remporte, à Varenne, le prix Italia 1967, section documentaire, et le 11 avril, aux États-Unis, à quelques heures d'intervalle, l'International Emmy Howard (la plus haute récompense en matière de télévision) et l'Oscar du meilleur film documentaire à Hollywood.

Les gagnants des Jeux
Pas une seconde à perdre

Clément Vergès, 39 ans, agriculteur, 2 enfants, habite le Tarn, gagne en juillet (sciences et découvertes) 52 200 F.

Claude Massebeuf, 34 ans, agriculteur, 1 enfant, habite le Tarn, gagne en octobre (notre temps) 53 700 F.

Jacques Carré, 29 ans, ingénieur, 2 enfants, habite la Moselle, gagne en novembre (histoire) 24 750 F.

Christiane Dodos, 38 ans, biologiste, 2 enfants, habite Issy-les-Moulineaux, gagne en février (sciences et découvertes) 24 350 F.

Etienne Cabrol, inspecteur principal des PTT, habite Albi, gagne en février (arts et lettres) 54 750 F.

Un contre tous

Jean-Claude Boulley, 28 ans, professeur de gymnastique, ceinture noire de judo, habite Maisons-Laffitte, gagne en novembre 50 000 F.

Ghislaine Ricard, 26 ans, employée de bureau, habite Coëtquidan, gagne en décembre 5 000 F.

André Ponse, 45 ans, chirurgien-dentiste, 3 enfants, habite Saint-Mandé, gagne en mars 50 000 F.

Monsieur cinéma

William Saada, ajusteur, habite Paris, gagne en octobre 10 00 F.

François Guéripe, étudiant, habite Paris, gagne en novembre 10 000 F.

Francis Goubel, assistant de physiologie, habite Lille, gagne en avril 55 000 F.

Théâtre

Le théâtre en miettes

Au mois de juin 1967, la saison du théâtre des Nations — dans ce théâtre de l'Odéon, qui devait connaître, un an plus tard, une tout autre aventure — s'achevait sur un admirable spectacle du Piccolo Teatro de Milan : les Géants de la montagne, de Pirandello, dans une mise en scène de Giorgio Strehler. Ce grand metteur en scène avait imaginé, à la fin de la pièce, de faire tomber le rideau de fer du théâtre sur une pauvre charrette de comédiens, qu'il faisait éclater en mille morceaux sous les yeux du public, qui croyait d'abord à une erreur des machinistes, puis se rendait compte de l'esprit dans lequel cet acte atroce était consommé. Rien ne pouvait mieux symboliser l'esprit tragique de cette dernière pièce — inachevée — de Pirandello, mais cette sinistre vision pouvait aussi bien signifier la mort du théâtre dans un monde qui ne se soucie guère de lui.

Croire encore

Comme le Phénix, pourtant, il renaît chaque année de ses cendres, et au cours de la saison 67-68, à peine écourtée par les événements de mai, le critique dramatique n'a aucune peine à retenir, pour Paris et la province, de plus en plus active, une bonne quinzaine de spectacles de premier plan, qui permettent de croire encore à un art combattu, menacé — y compris par ceux qui en vivent —, couvert de dettes, morales aussi bien que pécuniaires. En surface, le théâtre se porte encore fort bien et il faut regarder en profondeur, avec la vision de l'historien futur, pour constater qu'il subit une évolution dont on ne peut dire qu'elle ait donné des résultats définitifs, mais qui modifie considérablement l'art dramatique tel qu'on avait l'habitude de le concevoir.