Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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médecine (suite)

La médecine préventive ou prophylactique

C’est une notion qui se développe et dépasse largement le cadre de la médecine du travail. Les dispensaires assurent un certain nombre de visites systématiques. Beaucoup ont été orientés vers le dépistage de la tuberculose ou des maladies vénériennes. Il existe également de nombreux centres de vaccination, qui sont une illustration du rôle préventif de la médecine. De même, la médecine scolaire exerce une surveillance régulière de l’état de santé d’individus en phase de croissance. Plus récemment, des cabinets médicaux se sont consacrés aux examens systématiques de santé parfois dénommés check-up, qui consistent à faire un examen clinique complet et à avoir recours à des examens complémentaires (radio pulmonaire, électrocardiogramme, examens biologiques du sang et des urines), à la recherche des maladies chroniques les plus fréquentes (diabètes, athérome, coronarite...). Naturellement, beaucoup de ces examens sont négatifs, et certains crient au gaspillage ! Mais, pour celui dont la découverte précoce d’une affection latente accroît les chances de guérison, un tel examen n’a pas de prix. Bien plus, une telle optique de la médecine tournée vers la prévention des maladies est-elle au premier plan d’activités d’organismes internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé (O. M. S.), dont le rôle essentiel est de prévenir l’extension des épidémies et de mettre tout en œuvre pour lutter contre les foyers résiduels de maladies susceptibles de réveils explosifs. C’est ainsi que des affections comme le paludisme, la fièvre jaune, le choléra, la peste, la variole sont en grande partie contrôlées. Il reste toutefois beaucoup à faire, notamment dans les pays en voie de développement.


La médecine tropicale

Elle est devenue une véritable spécialité pour deux raisons : d’abord parce que la protection sanitaire des pays tropicaux est au programme de beaucoup de nations à haut niveau de développement, sous forme d’une coopération technique ; ensuite parce que l’importance de l’immigration en Europe d’une main-d’œuvre en provenance des pays exotiques met le médecin de métropole en contact avec une pathologie jusque-là exceptionnellement rencontrée. Elle est surtout préoccupée par l’importance des maladies infectieuses et parasitaires, responsables d’un gros déficit en main-d’œuvre locale.


La médecine militaire

Elle a son propre recrutement de médecins dans des écoles de santé militaires.

• En temps de guerre, le but essentiel de la médecine militaire est la protection des effectifs. Elle comprend pour cela un dispositif à plusieurs degrés, depuis le médecin de première ligne, l’infirmerie de deuxième ligne, l’hôpital de campagne à l’arrière et l’hôpital permanent en dehors des zones de combat. L’hélicoptère est un moyen commode d’évacuation des blessés.

• En temps de paix, les structures médicales militaires sont loin d’être inemployées. D’une part, elles assurent le service de santé des militaires de carrière et de leurs familles ainsi que des appelés ; d’autre part, elles sont susceptibles d’être utilisées au bénéfice de civils lorsque leur degré de spécialisation et de compétence acquis en temps de guerre leur laisse une prééminence technique en temps de paix. Ainsi en est-il fréquemment de centres de transfusion, de centres de traitement des brûlés, de services de neurochirurgie, etc.


La médecine des sports, la médecine aéronautique et aérospatiale

Elles étudient plus spécialement le retentissement sur l’organisme humain d’efforts ou de conditions physiques exceptionnelles et constituent ainsi de véritables branches de la recherche médicale (v. aéronautique [médecine], aérospatiale [médecine], sport).


La médecine expérimentale

Elle a considérablement progressé depuis les conceptions initiales de Claude Bernard. S’appuyant sur des recherches biochimiques, pharmacologiques, toxicologiques, physiques extrêmement poussées, elle vise à vérifier des hypothèses physiopathologiques ou thérapeutiques. Pour ce faire, elle a recours pour une grande part à l’expérimentation animale. Si certains s’élèvent contre de tels procédés, il faut reconnaître que c’est là un chaînon indispensable aux progrès médicaux et que l’attitude du personnel médical et vétérinaire est toujours très correcte vis-à-vis des animaux, pour lesquels la souffrance éventuelle est toujours réduite au minimum. C’est l’application à l’homme qui met surtout à l’épreuve l’éthique médicale. Or, il faut bien, là aussi, appliquer pour la première fois à l’homme tel ou tel procédé d’examen ou de traitement après qu’il ait donné toute satisfaction aux essais préalables. En dehors des cas assez rares où le promoteur de la méthode l’applique à lui-même, les nouveautés médicales sont généralement données en milieu hospitalier soit, comme cela se fait beaucoup aux États-Unis, à des groupes de volontaires, soit à des patients hospitalisés soigneusement triés et soumis à une étroite surveillance. Toutes précautions prises, les incidents et accidents sont tout à fait exceptionnels, et le développement de la médecine expérimentale est l’un des meilleurs moteurs du progrès médical et scientifique.


La médecine psychosomatique

De développement plus récent, elle étudie les rapports de l’état psychique et des antécédents psychopathologiques avec la maladie. Elle vise plus particulièrement à distinguer les troubles psychiques, qui sont la conséquence d’une maladie grave ou prolongée et les maladies, parfois sévères, qui paraissent étroitement liées, pour ne pas dire dues, à un état psychique anormal. De telles imbrications sont tout particulièrement nettes en pathologie respiratoire, digestive et gynécologique. Cette approche psychiatrique de certaines maladies organiques permet de mieux saisir le déroulement des troubles et de mieux adapter les thérapeutiques, avec l’aide, parfois, d’un traitement à visée psychiatrique.