Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Leibniz (Gottfried Wilhelm) (suite)

 B. Russell, A Critical Exposition of the Philosophy of Leibniz (Cambridge, 1900 ; trad. fr. la Philosophie de Leibniz, Alcan, 1908, rééd. Gordon and Breach, New York, 1970). / L. Couturat, la Logique de Leibniz (Alcan, 1901). / E. Cassirer, Leibnizs System in seinen wissenschaftlichen Grundlagen (Marburg, 1902 ; 2e éd., 1962). / J. Baruzi, Leibniz et l’organisation religieuse de la terre (Alcan, 1907). / M. Halbwachs, Leibniz (Mélottée, 1928). / M. Guéroult, Dynamique et métaphysique leibniziennes (Les Belles Lettres, 1934 ; nouv. éd., Leibniz, dynamique et métaphysique, Aubier, 1968). / P. Mouy, le Développement de la physique cartésienne, 1642-1712 (Vrin, 1934). / G. Friedmann, Leibniz et Spinoza (Gallimard, 1946). / Y. Belaval, Leibniz, critique de Descartes (Gallimard, 1960) ; Leibniz, initiation à sa philosophie (Vrin, 1969). / G. Grua, Jurisprudence universelle et théodicée selon Leibniz (P. U. F., 1953). / J. O. Fleckenstein, Gottfried Wilhelm Leibniz, Barock und Universalismus (Thun, 1958). / P. Burgelin, Commentaire du « Discours de métaphysique » de Leibniz (P. U. F., 1959). / N. Bourbaki, Éléments d’histoire des mathématiques (Hermann, 1960). / G. Martin, Leibniz, Logik und Metaphysik (Cologne, 1960, 2e éd., Berlin, 1967 ; trad. fr. Leibniz, logique et métaphysique, Beauchesne, 1966). / J. Beaufret, Évidence et vérité, Descartes et Leibniz (Vezin, 1963). / E. Ravier, Bibliographie des œuvres de Leibniz (Hildesheim, 1966). / M. Serres, le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques (P. U. F., 1968 ; 2 vol.). / J. Elster, Leibniz et la formation du capitalisme (Aubier-Montaigne, 1975).

Leipzig

Deuxième ville de la République démocratique allemande ; 586 000 hab.


Leipzig commande un district (Bezirk) d’un million et demi d’habitants, représentant près de 9 p. 100 de la population de l’État, assurant près du dixième du revenu national, sur moins du vingtième de la superficie. L’importance de la ville est due beaucoup plus à l’histoire qu’à la position géographique, au contact entre Allemagne moyenne et Allemagne du Nord, au centre du « bassin de Leipzig » (Leipziger Bucht), de type agricole aux collines et aux terrasses couvertes de lœss, défriché et colonise dès les temps préhistoriques, aussi fertile et aussi peuplé que la Börde de Magdeburg.


L’histoire

Le site urbain a été établi par les Slaves (lipa signifie « tilleuls », le nom germanisé n’est utilisé que depuis le xvie s.) sur le rebord légèrement surélevé d’un terrain presque plat situé dans la fourche des vallées jadis marécageuses de l’Elster (affluent de la Saale) et de son affluent la Pleisse, d’une part, de l’autre affluent de l’Elster, la Parthe, d’autre part. La dépression marécageuse de l’Elster asséchée a fourni la possibilité d’installer de vastes espaces verts à l’ouest de la ville, dont la superficie est aujourd’hui de 140 km2 environ.

Leipzig a connu depuis le xie s. un développement constant qui en a fait une des cités les plus remarquables de tout l’espace germano-slave de l’Europe centrale.

À côté de l’agglomération slave fut construit un château protégeant le passage vers l’est des commerçants et des colons venus des régions germaniques. La région resta très longtemps slave, et l’usage de la langue slave ne fut interdit, devant les tribunaux, qu’au xiiie s. Au pied du château se développa dès le xiie s. une cité construite suivant le schéma d’un damier irrégulier et qui fut, au xiiie s., entourée de murs que les siècles suivants ont renforcé (notamment les xve et xvie s.) jusqu’à ce que Leipzig devienne sinon une forteresse, du moins une des places fortes du puissant duché de Saxe (Obersachsen). La richesse de la cité se fonda sur le commerce de type colonial et s’est développée parallèlement à l’expansion de la maison de Wettin sur la haute Elbe et en direction de l’est (Pologne) et du nord (Baltique).

Très tôt apparurent les foires, mais ce sont les privilèges impériaux de 1497 et de 1507 qui firent de Leipzig l’un des centres économiques les plus importants du Saint Empire romain tout entier et lui permirent de rivaliser, souvent victorieusement, avec Francfort-sur-le-Main. Entre-temps, la ville était devenue un important centre religieux, avec de nombreuses églises et des couvents (dont certains furent construits dès le xiiie s.), mais l’évêché resta à Meissen, et, après la Réforme, le centre religieux des pays saxons fut Wittenberg ; en 1409. à la suite des événements de Prague, une partie des professeurs et des étudiants de langue germanique qui se trouvaient en Bohême partirent et s’installèrent à Leipzig, qui eut ainsi l’une des plus anciennes et l’une des plus importantes universités de l’Empire. À cette université, à ses nombreuses imprimeries, à la diffusion du luthéranisme et à la puissance de la maison électorale de Saxe, Leipzig dut de devenir rapidement un des hauts lieux de la langue classique (Hochdeutsch), illustrée littérairement à partir du xviiie s. (J.-C. Gottsched [1700-1766]), après avoir été une langue de chancellerie et de prédication.

Lors du partage de 1485, qui régla le problème de l’héritage de la maison des Wettin et son partage entre les lignées albertine et ernestine, Leipzig fit partie du domaine de la première ; au cours du xvie s., la lignée ernestine dut céder, après des conflits sanglants, la dignité électorale et divers territoires à la lignée albertine, et, depuis lors, Leipzig, sans être sa capitale, profita de l’expansion de la lignée albertine (Kursachsen). Un important patriciat, dont la richesse reposait sur le commerce (principalement celui des peaux) et sur l’exploitation de mines, et qui était lié au corps des professeurs de l’université (connus surtout comme juristes), administra la ville, sans pouvoir se rendre autonome, malgré sa puissance ; divers conflits entre la ville et le prince aboutirent au xviie s. à l’établissement de la curatelle princière sur une ville dont les finances n’étaient plus très saines. De l’époque de sa splendeur, le patriciat de Leipzig nous a laissé de nombreuses maisons du xvie s.